Laurence Ferrari journaliste "d'extrême droite" ? Agacée, son gros tacle en direct de CNews (et défense de son employeur) contre un ministre

Invité sur Radio J, le ministre de l'Éducation nationale, Pap Ndiaye, n'a pas hésité à qualifier les rédactions de CNews et Europe 1 - liés à Vincent Bolloré - "d'extrême droite". Un qualificatif qui n'est pas passé du tout auprès de Laurence Ferrari. Et c'est peu de le dire !

Laurence Ferrari journaliste "d'extrême droite" ? Agacée, son gros tacle en direct de CNews (et défense de son employeur) contre un ministre
© HAEDRICH JEAN-MARC/LAURENT VU/SI

Un ministre ne devrait pas dire ça ? En tout cas, pas face à Laurence Ferrari ! Et Pap Ndiaye s'en souviendra certainement la prochaine fois qu'il voudra donner son avis sur l'une des rédactions au sein desquelles la journaliste de 57 ans travaille… Si elle n'avait pas soutenu l'ancienne équipe de journalistes de I-Télé, lors de la grève face à l'arrivée du clivant homme d'affaires Vincent Bolloré qui avait transformé la chaîne en CNews, elle a cette fois sorti les griffes pour défendre l'équipe en place... 

Pap Ndiaye qualifie Europe 1 et CNews "d'extrême droite"

En effet, le 9 juillet dernier, alors qu'il était invité sur les ondes de Radio J, le ministre de l'Éducation nationale - annoncé sur le départ au prochaine remaniement - n'a pas hésité à attaquer les rédactions de CNews et Europe 1, deux médias liés à Vincent Bolloré, un "personnage manifestement très proche de l'extrême droite la plus radicale". Après les avoir qualifiés comme étant "d'extrême droite", il s'est même dit "préoccupé" par les "interventions très musclées" du groupe Bolloré.

"Quand vous regardez CNews [propriété de Bolloré, ndlr], quand vous regardez ce qu'est devenue Europe 1 [propriété de Lagardère mais groupe dans lequel Vincent Bolloré est devenu actionnaire majoritaire, ndlr], quand vous regardez cet ensemble-là, la conclusion s'impose. Oui, CNews c'est très clairement d'extrême droite. Je pense qu'ils font du mal à la démocratie, il n'y a aucun doute", avait-il même assuré au micro de nos confrères.

Laurence Ferrari intransigeante face à Pap Ndiaye : elle le recadre en direct 

Des propos chocs, qui n'ont pas manqué de faire réagir la Toile… Et les rédactions concernées, Laurence Ferrari en premier lieu ! La journaliste, qui travaille pour les deux médias, a immédiatement tenu à lui dire le fond de sa pensée. Le 10 juillet dernier, en direct de son émission Punchline, la présentatrice a fermement condamné les propos de l'homme politique, et en a profité pour critiquer vivement son bilan au sein du gouvernement.

"Il salit et insulte 280 journalistes", a-t-elle d'abord réagi, après avoir été muette sur les anciens journalistes de I-Télé, comme l'a notamment souligné avec ironie sa consoeur Pascale Clarck sur Twitter. Avant de rétorquer : "Un ministre de l'Éducation nationale se permet de jeter l'anathème sur deux rédactions indépendantes de 120 et 160 personnes, à savoir CNews et Europe 1 qu'il accuse, toute honte bue, d'être d'extrême droite, faute du moindre argument étayé".

Pour rappel, Libération écrivait ceci en 2021 : "CNews, récemment épinglée par le CSA pour non-respect du pluralisme politique, est l'antenne qui accorde le plus d'audience aux invités d'extrême droite. Ceux-ci représentaient, sur une année, plus du tiers (36 %) des invités de la chaîne." En un an, CNews avait même reçu... 138 fois Jean Messiha, le décrié créateur de la cagnotte en soutien au policier ayant tué Nahel... 

"N'aurait-il pas quelques dossiers plus urgents à traiter ?", a-t-elle ensuite surenchéri. Avant de dénoncer le "niveau en français et en math des élèves qui ne cesse de dégringoler" ou encore "la réforme du lycée professionnel, ratée". De son bilan "rassurez-vous, il ne restera pas grand-chose à garder" a-t-elle même osé en plein direct.

Et Laurence Ferrari de conclure, visiblement très remontée : "Rassurons nous aussi car comme disait Michel Audiard 'Les conneries c'est comme les impôts, à la fin on finit toujours par les payer'". Et l'histoire ne s'est pas arrêtée en si bon chemin. Dans un tweet publié dans la foulée, Laurence Ferrari a fustigé "ces idéologues de salon qui sont incapables de faire le leur (de travail, ndlr)". Une véritable pasionaria prête à défendre son employeur !

"L'Education Nationale et les personnels enseignants, méritent mieux que cette médiocrité navrante", a-t-elle finalement déclaré. Une réponse cinglante très rapidement saluée par les Républicains, puis... par des élus du Rassemblement National. "Dans l'esprit étriqué des wokistes, la liberté d'expression exclut la liberté de penser. Nous apportons notre soutien inconditionnel aux rédactions de CNews et d'Europe 1 !", ont même écrit les premiers sur Twitter.