Marie-Ange Casta : "Il n'y a pas une seule manière de vivre une grossesse et il y a mille façons d'être maman"

Marie-Ange Casta est la réalisatrice du documentaire "Seule à deux", à découvrir ce vendredi 18 octobre à 20h50 sur Téva. Tournage, famille, grossesse... La jeune maman a accepté de se confier au Journal des Femmes.

Marie-Ange Casta : "Il n'y a pas une seule manière de vivre une grossesse et il y a mille façons d'être maman"
© HAEDRICH JEAN-MARC/LAURENT VU/SIPA

La petite sœur de Laetitia Casta n'a pas fini de nous étonner. On la connaissait mannequin, actrice et comédienne... Marie-Ange Casta, devient réalisatrice avec Seule à deux, un documentaire diffusé le 18 octobre à 20h50 sur Téva. Ce film sensible et émouvant retrace des histoires, des parcours de femmes qui souhaitaient faire un enfant à deux et se retrouvent seules durant leur grossesse, quittées par leur conjoint. Rencontre avec la douceur incarnée... 

Vous êtes artiste plasticienne, styliste, actrice, comédienne, mannequin… et maintenant réalisatrice, qu'est-ce qui vous encourage dans cette diversification ?
Marie-Ange Casta :
J'ai besoin besoin de m'exprimer. Cela peut passer par une multitude de supports: par la photo, par des films, par l'écriture, par des dessins… L'important pour moi c'est de raconter des histoires.

N'est-ce pas une manière de dire que vous n'êtes pas qu'"une sœur de" ?
Marie-Ange Casta : Ce n'est pas une chose à laquelle je pense. Quand je me réveille et que je me regarde dans le miroir le matin, je suis Marie-Ange et pas la sœur de Laetitia Casta. A bientôt 30 ans, en étant maman, je me suis détachée de ce genre de considérations.

Qu'est-ce qui vous a poussée à passer derrière la caméra ?
Marie-Ange Casta :
C'est magnifique de faire partie d'un film, de mettre en oeuvre la vision d'un réalisateur, mais c'est un travail tout aussi introspectif de raconter ses propres histoires. C'est un documentaire, je raconte l'histoire de femmes qui sont existantes, mais à ma manière.

Pourquoi avoir choisi ce sujet ? 
Marie-Ange Casta :
C'est un sujet dont on parle trop peu. Je suis très intéressée par la maternité. Je me suis posée beaucoup de questions quand j'étais enceinte : on a toutes des moments plus difficiles, des tourments, des joies. Ici, je me suis demandée comment c'était lorsqu'on était seule et qu'on ne pouvait partager avec personne.

Comment décririez le travail autour de ce premier documentaire ?
Marie-Ange Casta :
 La seule approches de la caméra que j'avais, c'était en tant qu'actrice. J'ai appris, j'ai découvert, parfois fait des erreurs, mais j'ai essayé d'être sincère. On peut se tromper, ce n'est pas parfait, mais le plus important est là. J'ai voulu être sincère avec ces femmes, avec leur discours. J'ai voulu qu'elles se reconnaissent : ne pas falsifier leurs témoignages, ne pas édulcorer leur quotidien. Je les ai considérées comme des amies et j'ai créé de vrais liens. Je me suis attachée à elles. Je trouve qu'elles sont extraordinaires et j'ai voulu être à la hauteur de ce qu'elles m'offraient. Finalement, ça fait surtout poser beaucoup de questions sur la force de l'amour qu'on a pour ses enfants.

Quelles sont les principales difficultés que vous avez rencontrées lors du tournage ?
Marie-Ange Casta : 
Ça a été très dur de trouver des témoignages. C'est encore un gros tabou en France. On parle beaucoup de celles qui font un enfant toute seule par choix, mais pas lorsque c'est subi. Ces femmes avaient l'objectif de construire une famille à deux pour devenir trois et leurs projets ont été avortés, elles en ont honte, comme si c'était de leur faute. C'était dur de les mettre en confiance, de les approcher, de les filmer pendant leurs grossesses. Elles ont été profondément blessées...  Ce n'était pas facile pour elles, ça les obligeaient à remuer des choses qu'elles essayaient d'oublier. J'ai passé beaucoup de temps avec elles, et en retour elles savaient que j'étais là pour les valoriser. Je voulais qu'elles se voient comme moi je les vois : avec des yeux d'admiration. Ce sont des super héroïnes. J'ai beaucoup rigolé et pleurer avec elles... Elles m'ont émue, et cet attachement restera pour la vie.

Vous avez eu votre fille jeune, à 23 ans, comment avez-vous vécu votre propre grossesse ?
Marie-Ange Casta :
C'est un moment bouleversant et merveilleux. Cette responsabilité qui nous tombe sur les épaules nous ramène à notre propre enfance. J'ai eu envie de me dépasser, d'être quelqu'un de bien quand j'étais enceinte. J'ai eu envie que ma fille soit fière de moi, fière de la personne que je suis. Mais il n'y a pas une seule manière de vivre une grossesse et il y a mille façons d'être maman.

Qu'est ce qui a changé avec l'arrivée de votre petite Catalina âgée de 5 ans aujourd'hui ?
Marie-Ange Casta :
Tout. Des simples choses logistiques au fait qu'on est plus tout seul. La seule personne dont je devais m'occuper avant, c'était de moi, avec mes besoins et mes envies. Puis, avec enfant, on ne réfléchit plus qu'à soi, on passe au second plan et on fait tout en fonction d'un petit être qui dépend seulement de nous.

Vous avez choisi de préserver Catalina des médias durant deux ans. Pourquoi ce choix?
Marie-Ange Casta :
C'est très égoïste. J'avais envie de vivre ce moment pour moi. J'étais jeune et je ne voulais pas avoir de questions, je ne voulais pas avoir le regard des gens sur moi pendant ma grossesse. J'étais dans une bulle et je ne voulais pas en sortir.

Le monde a découvert votre fille en couverture du magazine Milk. Comment avez-vous vécu cette soudaine exposition? Le regrettez-vous ?
Marie-Ange Casta :
Le magazine est sorti, les gens ont découvert que j'avais un enfant, mais en dehors de ça, notre quotidien n'a pas changé. J'avais envie d'avoir un souvenir. Je ne regrette pas, j'étais prête.

A l'aube de vos 30 ans, seriez-vous prête à accueillir un second enfant ?
Marie-Ange Casta :
Est-ce qu'on décide vraiment ? Il faut vivre des surprises. C'est difficile de répondre à l'avance. Mais c'est merveilleux d'avoir des enfants.

Seule à deux, un documentaire de Marie-Ange Casta, à découvrir le 18 octobre à 20h50 sur Téva.