Violette se met au sport

Il y a deux saisons pour les bonnes résolutions. Violette a loupé le coche de janvier alors elle a saisi septembre au vol. C'est décidé : elle se met au sport. Si, si.

 

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Violette laisse parler la sportive qui est en elle... © Carole Anne Lemaire

Objectif : corps de déesse

C'est Nathalie qui me propose la première : "Viens avec moi à la boxe française, c'est génial, et ça fait un corps tonique !". Après tout pourquoi pas, si en plus, ça me permet de me défouler. Si j'avais su... Le lendemain, j'ai mal partout et mes jambes se parent d'un camaïeu de bleu à sauter par la fenêtre... Impossible de séduire Jean Mond avec ça !

Ma sœur, volant à mon secours, me parle d'un sport "non violent", son cours de nage avec palmes. Sur le papier, ça a l'air sympa. Dans l'eau, nettement moins. Associer mon it-maillot de bain à ces instruments plastifiés (même si je les ai choisis rose girly), quelle horreur... On dirait Daffy Duck. Je me jette quand même à l'eau.

J'imagine déjà mon corps ondoyant dans les eaux claires, telle une sirène. Finalement, j'obtiens au prix d'efforts considérables pour me mouvoir, la digne allure d'une otarie. Avec un bonnet qui colle au front. 

Je suis déçue ! Il faut que je me trouve un sport rien qu'à moi. Quelque chose de vendeur, qui motiverait n'importe quelle réfractaire à l'exercice physique. Qui ferait que Jean Mond soit tout troublé devant mes courbes de déesse.

Toutouyoutou ?

La mairie propose des cours de "gymnastique volontaire". Volontaire : ça, ça me parle ! J'y vais plus motivée que jamais. Devant le gymnase, j'aperçois quelques jeunes femmes, un sac de sport sur l'épaule, l'allure athlétique. J'en suis sûre, c'est mon cours. "Par ici pour le Body Combat !" Raté. Je sursaute aux mots "Cours de gym !" et fais alors connaissance avec mon groupe : de sympathiques et pétillantes sexagénaires.

"Après tout, autant démarrer un sport en douceur..."

Passée l'envie de m'enfuir à toutes jambes, j'enfile ma tenue en me disant qu'après tout, autant démarrer un sport en douceur. Que nenni ! Jocelyne, notre prof, nous fait travailler un mystérieux muscle intitulé pompeusement "Grand fessier" (dont je sens mon corps dépourvu, mes parents ont dû l'oublier à la conception). Tout cela au rythme d'un CD de Dirty Dancing et des "1,2,3,4 !" militaires. A la fin du cours, mes acolytes sont fraîches comme des roses. Pas moi. Et je n'essaierai pas le cours de step d'à côté. On m'a dit que la prof savait compter jusqu'à huit. Cette fois, je renonce !

Du moins c'est ce que je me dis avant de croiser les visages apaisés et sereins des membres du club de yoga. Derrière, leur professeur, détendu, souriant... musclé ! Encore plus beau que Jean Mond ! Et vous savez quoi ? Je sens une soudaine urgence d'aligner mes chakras.