"J'ai pris une claque" : Je suis journaliste et voici comment découvrir le Japon autrement (c'est garanti sans foule)

Le pays du soleil levant ne se résume pas qu'à ses grandes villes comme Tokyo ou Kyoto ! Il possède aussi d'autres richesses qui sont encore préservées des touristes. Cap sur le nord du Japon, une région peu explorée par les traditionnels guides de voyage.

"J'ai pris une claque" : Je suis journaliste et voici comment découvrir le Japon autrement (c'est garanti sans foule)
© Journal des Femmes

Beaucoup de personnes associent encore aujourd'hui le Japon aux mangas, aux jeux vidéos, aux sushis ou au matcha mais aussi aux grandes villes et surtout à la foule depuis que le pays est devenu très à la mode ! J'avais moi-même aussi quelques idées reçues... Il faut dire que, ces dernières années, la destination séduit de nombreux touristes. Le gouvernement cherche même à dépasser la barre record des 31,8 millions de touristes internationaux selon Nippon.com. Un chiffre qui peut en rebuter certains et pourtant, il est encore possible de visiter un tout autre Japon, plus authentique, où l'on prend le temps de faire les choses. 

Pour cela, direction la campagne japonaise au nord du pays, où j'ai été invitée avec d'autres journalistes à découvrir les préfectures de Tochigi et de Yamagata - il y a 47 circonscriptions en tout - pendant la saison de l'automne. Après 13 heures de vol, avec la compagnie Swiss International Air Lines, nous arrivons à l'aéroport international de Narita et déjà, ce qui me frappe, c'est la politesse et la gentillesse spontanée des Japonais. Une fois passé l'immigration, le voyage peut commencer.

Première étape : le plateau de Nasu, à environ deux heures en voiture. Située dans la préfecture de Tochigi, la région est très populaire auprès des Tokyoïtes pour fuir la chaleur et l'humidité de la ville le temps d'un week-end ou durant les vacances. Elle est notamment appréciée pour ses montagnes, ses nombreuses sources d'eau chaude naturelles, et elle abrite même la Villa Impériale de l'empereur Naruhito et de sa famille.

Les gorges de Ryuokyo © L.Grimaud

Sur place, nous sommes pris en charge par l'équipe de Ride Expérience (Bicycle-tours.jp), une agence locale, qui organise des excursions guidées en vélo électrique, pour tous niveaux, à la découverte de la nature, des légendes locales - comme celle du renard maléfique à neuf queues qui aurait tenté d'assassiner l'empereur Toba à l'époque - et des lieux sacrés bien gardés. Sur ce point, la promesse est tenue haut la main. Mon premier coup de cœur, c'est le temple bouddhisme zen d'Ungan-ji, un lieu majestueux niché en pleine forêt où le temps est comme suspendu, surtout en y allant en fin de journée. Mon second est la forêt cachée de bambous qui n'a rien à envier à celle d'Arashiyama à Kyoto. 

Temple bouddhisme zen d’Ungan-ji © L.Grimaud

Côté activités, le choix ne manque pas : entre les randonnées en forêt, le mont Chausu et son volcan actif accessibles en téléphérique pour une dizaine d'euros, le parc national de Nikkō où l'on peut tomber nez à nez avec des ours, les gorges de Ryuokyo, la route de Nikko Cedar Avenue et ses 12000 superbes cèdres, ou encore le pont Kurenainotsuri de Nasushiobara bordé par les splendides érables japonais aux couleurs automnales… J'ai pris une claque à chaque spot que nous avons visité ! D'ailleurs, à cette période de l'année, nous sommes les seuls touristes occidentaux à s'y aventurer.

Pont Kurenainotsuri de Nasushiobara © L.Grimaud

Pour la nourriture, la cuisine japonaise est, comme on peut l'imaginer, variée, raffinée et souvent peu chère par rapport à la qualité des produits. Dans cette région, on trouve de l'anguille, du poisson de rivière, ou encore du bœuf Yonezawa qui n'a rien à envier au bœuf de Kobe. Niveau hébergement, en province, les auberges traditionnelles appelées ryokan sont légion. Toutes possèdent leur onsen, deux salles dédiées aux bains chauds, où les hommes et les femmes sont séparés. Parmi ces établissements, il y a l'hôtel Itamuro Onsen Daikokuya en pleine nature, qui allie tradition et modernité avec un onsen tout en bois. Les chambres "UME" sont à partir de 148 euros par personne, et le prix inclut le dîner et le petit-déjeuner, comme dans tous les hôtels au Japon. 

Deuxième étape du périple plus au nord : un trajet en Shinkansen, le fameux TGV japonais, pour se rendre dans la région d'Okitama, au sud de la préfecture de Yamagata. Longtemps préservée, cette région au cœur de la campagne profonde regorge contre toute attente d'activités et de sites surprenants à découvrir, à commencer par la mer de nuages au-dessus de la ville de Nanyo, qui dévoile une vue imprenable sur les montagnes sacrées. Les plus sportifs peuvent s'aventurer en canoë dans les gorges de la vallée de Mifuchi Keioku, avec les guides de Yamagata Experience. Celles et ceux qui apprécient l'artisanat peuvent également visiter l'une des plus anciennes traditions de la préfecture, à savoir l'Otaka Poppo, une amulette en bois en forme de faucon. Il y a un petit atelier qui en fabrique toujours aujourd'hui à Yonezawa.

Les gorges de la vallée de Mifuchi Keioku © L.Grimaud

Côté table et hébergement, l'offre est tout aussi variée dans la préfecture de Yamagata. À Nanyo, le luxueux hôtel Yamagata The Takinami se distingue par ses services haut de gamme, ses onsens privatifs, mais surtout par son restaurant, le 1/365. Chaque jour, ce dernier propose un menu unique, élaboré à partir des produits locaux et de saison. Les chambres de l'établissement sont disponibles à partir de 350 euros la nuit par personne pour une expérience mémorable.

Onsen privatif à l'hôtel Takinami © L.Grimaud

Pour les budgets plus modestes, la ville offre d'autres options tout aussi attrayantes. Par exemple, le ryokan Matsushimakan propose une expérience traditionnelle à prix abordable, tandis que le restaurant bistronomique Said'Or régale les papilles avec des plats savoureux et maîtrisés, pour moins de 15 euros le menu. Une alternative parfaite pour combiner plaisir et économie. Après cette retraite dans la campagne japonaise, la fin de notre séjour se conclut en beauté avec une courte escale à Tokyo et une visite à la nuit tombée de la fameuse tour SkyTree, ouverte tous les jours de 10h à 22h.

Tokyo SkyTree © L.Grimaud

Haute de 450 mètres, cette attraction a une vue panoramique sur la capitale japonaise. Non loin, il y a l'hôtel Tobu Levant (à partir de 100 euros la nuit) dont les chambres orientées vers le nord sont pile face à la Tokyo SkyTree. Une énième adresse à retenir ! Si vous prévoyez de vous rendre au Japon un jour, je vous conseille de vous imprégner d'abord de l'énergie de la ville avant de vous aventurer à la campagne. Vous pourrez ainsi mieux profiter des contrastes uniques du pays.