10 bonnes raisons de se rendre à Setouchi au Japon

A une heure de train d'Osaka, Setouchi surprend par la diversité de ses paysages, sa richesse culturelle et gastronomique. De la Triennale d'art contemporain à la visite d'ateliers de potiers à Bizen, 10 idées pour découvrir la région.

10 bonnes raisons de se rendre à Setouchi au Japon
©  ©Yayoi Kusama,2006 Naoshima Miyanoura Port Square _ Photographer_ Daisuke Aochi.pdf

1/ Une triennale d'art contemporain exceptionnelle

Tous les trois ans, la région de Setouchi accueille une importante manifestation dédiée à l'art contemporain. Cette année, la 4e édition se déroule en trois sessions avec un thème pour chacune : printemps du 26 avril au 26 mai (Rencontres), été du 19 juillet au 25 août (Rassemblements), automne du 28 septembre au 4 novembre (Expansions). L'occasion pour les visiteurs de découvrir les installations et performances d'artistes japonais et étrangers. Créé en 2010 pour insuffler une nouvelle énergie aux habitants –âgés et peu nombreux – sur 12 îles de la mer intérieure de Seto et deux ports, le festival attire aujourd'hui environ un million de visiteurs. Et si les asiatiques sont majoritaires, les occidentaux commencent à s'y intéresser de près. Un réseau de jeunes volontaires, koebitai, participe au bon déroulement de l'événement. Une bonne humeur contagieuse ! Les habitants s'investissent à leur niveau et profitent de l'enthousiasme qui règne désormais dans la région.

Setouchi-artfest.jp

2/ Jardin Ritsurin : un jardin typique à Takamatsu

Considéré comme l'un des plus beaux espaces verts du Japon, le Ritsurin, conçu dans la seconde moitié du XVIe siècle, bénéficie de tous les atouts d'un jardin exceptionnel de 75 hectares : 1400 variétés de pins, 6 bassins, 13 collines artificielles, une cascade, 7 maisons traditionnelles japonaises, un salon de thé… Il présente les techniques typiques des jardins japonais. La montagne, par exemple, au loin, derrière, est parfaitement intégrée au jardin. Chaque pas apporte une nouvelle perspective de ce havre de paix hors du commun et hors du temps. A découvrir le temps d'une demie journée pour en profiter pleinement.

Ouvert toute l'année de 5h30 à 19h l'été et de 7h à 17h l'hiver.

My-kagawa.jp/ritsuringarden

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© service de presse

3/ Kotohira-gu shrine : un majestueux sanctuaire shinto

Les Japonais se déplacent ici en nombre. Ce sanctuaire shintoïste et temple bouddhiste, dans la préfecture de Kagawa, a été construit autour de l'an 1000. Situé à 521 mètres d'altitude, sur le mont Zozu, le bâtiment principal est accessible après avoir gravi 785 marches. Les pèlerins s'aident de cannes en bambou, marquent des pauses et observent les stèles gravées du nom des donateurs le long du chemin. En fin de journée, les visiteurs désertent peu à peu les lieux. La vue sur la vallée, depuis le temple principal, Hong-gu, est superbe. Plusieurs constructions l'entourent dont un temple dédié aux marins avec barques en bois, tableaux, lampes tempêtes. Une curiosité qui n'échappe pas aux rares touristes étrangers. Ces derniers font un vœu en nouant un ruban blanc de papier en échange d'une pièce de 100 yens, achètent des souvenirs dans l'une des échoppes et profitent une dernière fois de la sérénité qui se dégage du sanctuaire.

Ouvert de 6h à 17h (hiver) et 18h (été).

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© sokha keo

4/ Konpira Oshibai : tout l'art du kabuki à Kotohira

Le plus ancien théâtre de kabuki en activité au Japon a été construit en 1835 à Kotohira alors que la ville attirait de nombreux visiteurs au sanctuaire voisin. L'édifice en bois accueille les spectateurs dans une petite mais superbe salle de 740 sièges. Pour chaque pièce, d'une durée de 2 à 3 heures, les acteurs entrent par le agemaku (rideau) tandis que les musiciens, installés sur la droite s'emparent de leurs instruments. Des drapeaux avec leurs noms encadrent la scène et au-dessus d'immenses kaomise-chochin (lampions en papier) sont suspendus. Pendant le spectacle, des pétales de fleurs sont jetés à travers le plafond de bambous entrecroisés. Trois fois par an, un festival de kabuki attire les amateurs de théâtre japonais traditionnel.

Ouvert toute l'année de 9h à 17h. Entrée 500 yens.

© Sokha Keo

5/ Megijima, Honjima, Naoshima, Teshima, Inujima : îles arty dans la mer intérieure de Seto

Avec plus de 700 îles, dont certaines sont encore inhabitées, la mer intérieure de Seto permet de découvrir des musées et installations artistiques permanentes et/ou éphémères, liés à la Triennale de Setouchi. Zoom sur 5 îles.

A 20 mn en ferry du port de Takamatsu, Megijima est appréciée pour ses plages et ses chemins de randonnée. Pour la Triennale, l'île accueille une vingtaine d'œuvres d'art dont Sea gulls parking lot de Takahito Kimura, une succession de goélands posés sur une muraille à l'entrée du port, 20th Century Recall de Hagetaka Funjo, un piano-bateau à voile installé sur le sable ou Bonsaï Deepening pot de Masashi Hirao, une installation de bonsaïs dans une maison traditionnelle.

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L'île de Honjima, appartenant à l'archipel de Shiwaku, est connue pour avoir servi de base à la marine Shiwaku autour du XVe siècle. Une quinzaine d'œuvres d'art sont exposées en plein air pendant la Triennale. Dès l'arrivée, il suffit de louer un vélo électrique pour en faire le tour et parcourir, entre deux œuvres d'art, un village aux maisons traditionnelles en bois. Dans le village de Tomari, l'ancien marin devenu artiste Rikuji Makabe a transformé sa maison en recouvrant les murs de peintures (Maison Kanrin). Sur le port, la sculpture Departure de Akira Ishii représente le navire Kanrin Maru. Au Nord-Est, des coques en filets de pêche d'Alexander Ponomarev semblent échouées sur une plage déserte.

© Sokha Keo

Certainement la plus connue, l'île de Naoshima réunit plusieurs chefs d'œuvres architecturaux signés du japonais Tadao Ando : Benesse House, un complexe de musée et un hôtel, Chichu Art Museum construit sous terre, Lee Ufan, co-dessiné avec l'artiste Lee Ufan, Ando Museum, consacré à l'architecte et à l'histoire de Naoshima. Dans une zone résidentielle, les visiteurs découvrent le projet Art House, six maisons inhabitées et investies par des artistes. Tout près du port, I love bath, de l'artiste Shinro Ohtake, invite à prendre un bain traditionnel dans une ambiance décalée. L'art est ici partout, dans les musées, les maisons et au bord des routes avec, notamment, la courge géante jaune et la pumpkin rouge de Yayoi Kusama et La grenouille et le chat de Karel Appel. Deux journées ne sont pas de trop pour profiter de Naoshima !

© CR©Yayoi Kusama,2006 Naoshima Miyanoura Port Square _ Photographer_ Daisuke Aochi

Teshima attire également de nombreux visiteurs asiatiques et occidentaux (+50% d'étrangers) curieux de découvrir le musée d'art contemporain dessiné par l'artiste Rei Naito et l'architecte Ryue Nishizawa. Accessible en vélo (électrique) depuis le port, le bâtiment blanc en forme de goutte d'eau surplombe la mer et semble posé sur l'étendue d'herbe. A l'intérieur, deux ouvertures rondes dans la coque-plafond offre une vue sur le ciel et les arbres, aux sons du bruissement des feuilles et du vent. Sur le sol en béton, de minuscules trous s'échappent des gouttes d'eau, se rejoignant et formant des gouttes plus grandes. Le lieu inspire à la quiétude. A dix minutes en vélo, un petit musée sur la plage présente Les Archives du cœur de Christian Boltanski, enregistrement de battements de cœur du monde entier.

© Sokha Keo

A Inujima, petite île de 30 habitants, le musée d'art contemporain Seirensho a pris place dans une ancienne raffinerie aux murs noircis. Divisé en quatre espaces, l'artiste japonais Yukinori Yanagi s'est inspiré d'éléments naturels : le soleil, la terre, le vent. A l'intérieur du bâtiment, qui symbolise la désindustrialisation du Japon, les sons proviennent de fenêtres dissimulées dans les murs. Tout est éco-conçu. Le sol absorbe le bruit des pas, la réflexion de la lumière naturelle sur les miroirs guide le visiteur jusqu'à une salle en hommage à Marcel Duchamp. Dans une autre pièce d'exposition, un message de Mishima est projeté sur les murs et le plafond. Après avoir déambulé dans les vestiges de l'usine au bord de l'eau, il suffit de marcher une dizaine de minutes pour tomber sur Art House Project, le projet de maisons investies par des artistes (Olafur Eliasson, Beatriz Milhazes et Haruka Kojin, etc).

Pour se rendre d'île en île, bien vérifier les horaires de ferry. Service de bateau privé très pratique pour gagner du temps setouchi-ic.com.

© Sokha Keo

6/ Kurashiki : une promenade hors du temps

La deuxième ville de la préfecture d'Okayama affiche sa modernité avec une vie industrielle importante et sa tradition avec le quartier historique de Bikan, classé au patrimoine national. Dans cette zone, des maisons traditionnelles et des boutiques bordent le canal. Emprunté à l'époque d'Edo, jusqu'à la Seconde guerre mondiale, pour transporter coton, sucre, riz et autres marchandises, il permet aujourd'hui aux touristes de se balader sur les barques en bois. Entre deux habitations, le musée Ohara abrite une collection étonnante de peintures occidentales. L'homme d'affaires, M. Ohara, avait confié à l'artiste Torajiro la mission d'acheter pour lui en Europe des œuvres d'art. Ce dernier a ainsi constitué une très belle collection de toiles signées Monet, Picasso ou encore Fontana. Au sein du musée, l'aile consacrée à l'artisanat mérite la visite. Un avant-goût des pièces exposées au Musée de l'artisanat, à quelques mètres.

Ohara.or.jp

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7 Résidence Nozaki : le culte des traditions

La région de Setouchi est réputée pour son sel. La résidence du clan Nozaki témoigne de la puissance de Nozaki Buzaemon, fondateur de marais salants à la fin de l'époque d'Edo, au milieu du XIXe siècle. Le domaine construit en 1863 comprend 3300 m2 de logements, 7 entrepôts, 3 maisons de thé dans le jardin. La maison principale en bois, aux détails subtils de portes ou de poignées, jouxte des constructions à croisillons blancs. Deux petites maisons servent de lieu d'exposition pour découvrir l'histoire de l'entreprise familiale et les techniques de récolte du sel.

Ouvert de 9h à 17h. nozakike.or.jp

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8/ Kojima Jeans street : le berceau du denim

Le denim japonais est réputé pour sa toile rêche, son indigo à la patine parfaite, ses détails de poches et de rivets. C'est ici, à Kurashiki, que le premier jean japonais a été fabriqué par Big John en 1965. Le coton cultivé dans la région, raffiné, permet de produire des modèles de grande qualité. Kojima Jeans street réunit 38 boutiques entièrement dédiés à la toile selvedge. De la marque haut de gamme Momotaro à Japan Blue, il est possible de commander une pièce sur-mesure, d'acheter des fins de série ou des chutes de tissus.

Jeans-street.com

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9/ Korakuen : un jardin 3 étoiles à Okayama

Il existe peu de jardins comme le Korakuen Garden inscrit dans le guide vert Michelin. Créé en 1700 par le seigneur féodal de la région, il est l'un des trois plus beaux jardins du Japon. A l'époque d'Edo, il était mis à la disposition des invités du château pour les divertir. Autour de la maison principale Enyô-tei où le seigneur séjournait, le jardin s'étend sur 13 hectares et comprend une maison de thé, un théâtre nô, une plantation de thé, des étangs, une rizière, des fleurs. Au centre, le pavillon Ryû-ten est traversé par un ruisseau où sont placées des pierres colorées. L'occasion de faire une pause à l'ombre en cas de forte chaleur avant d'assister à une cérémonie de thé. Tout au long de l'année, plusieurs événements sont organisés : fête du Nouvel an, brûlage des komo (couvertures de paille qui protègent les pins en hiver), fête du repiquage du riz, etc.

Okayama-korakuen.jp

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10/ Bizen : le savoir-faire des potiers

La céramique est au Japon élevé au rang d'art. La ville de Bizen est l'un des six centres de production de poterie du pays. Riche d'une histoire millénaire, elle se caractérise par ses tons ocres, bruns et rouges. Une couleur obtenue par la chaleur du sol et le mouvement des flammes dans le four au bois de pin, après une cuisson de 8 à 20 jours. Aujourd'hui, près de 300 ateliers produisent objets du quotidien et pièces plus rares. Des artistes comme Taiga Mori, Toshiaki Mori et Kenshi Nakamoto diffusent leurs créations à Bizen mais aussi à l'étranger. Le 3e week-end d'octobre, une foire dédiée à la céramique réunit les amateurs de ce savoir-faire millénaire.

City.bizen.okayama.jp

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Pratique

Office de tourisme de Setouchi setouchitrip.com

Y aller

ANA propose des vols Paris-Tokyo à partir de 609 €.

Dormir

Kotohira onsen Kotosankaku. Ryokan avec vue sur le sanctuaire. Kotosankaku.jp

Royal park hotel Takamatsu. Hôtel confortable bien placé. Ryl.anabuki-enter.jp

Ryokan Kurashiki. Superbe ryokan traditionnel dans le quartier historique de Bikan. Ryokan-kurashiki.jp

Hotel Limani. Hôtel improbable situé au bord de la mer d'inspiration grecque. Limani.jp