Stéphane Rideau : "Amel Bent m'a énormément surpris"

Stéphane Rideau joue aux côtés d'Amel Bent dans l'émouvant "Les Sandales Blanches", diffusé le 25 janvier à 21h05 sur France 2. Le comédien de 44 ans nous parle de son rôle, de ses débuts (compliqués), de ses peurs et ses doutes...

Stéphane Rideau : "Amel Bent m'a énormément surpris"
© VILLARD/NIVIERE/SIPA

Dans Les Sandales Blanches, de Christian Faure, Stéphane Rideau joue le rôle de Christian, qui aide la jeune Malika Bellaribi dans la concrétisation de son rêve : devenir cantatrice. Inspiré du parcours de celle qui est désormais une mezzo-soprano confirmée et surnommée "la diva des quartiers", ce film, également porté par Amel Bent et Naidra Ayadi, livre un véritable message d'espoir. A ne pas manquer le 25 janvier à 21h05 sur France 2. Stéphane Rideau, comédien de talent, nous raconte ses (jeunes) débuts d'acteur, ses doutes, ses rêves...

Qu'est-ce qui vous a mené dans l'aventure des Sandales Blanches ?
Stéphane Rideau :
Je n'avais jamais travaillé avec Christian Faure, mais je connaissais son travail et il connaissait le mien. Il m'a contacté me disant qu'il avait pensé à moi pour cette adaptation du livre Les Sandales Blanches en film. J'ai donc lu l'ouvrage avant le scénario. Je ne connaissais pas l'histoire de Malika Bellaribi, mais en la découvrant, j'ai été particulièrement inspiré. Jouer ce personnage était évident pour moi.

Vous avez joué aux côtés d'Amel Bent...
Stéphane Rideau : Amel Bent a beaucoup travaillé, c'est une grande professionnelle. Elle m'a énormément surpris, d'autant que c'était son premier rôle. J'étais très admiratif ! 

Malika Bellaribi n'a pas été grandement soutenue par les siens dans sa carrière. L'avez-vous été ? Vous avez commencé votre carrière d'acteur à l'âge de 17 ans...
Stéphane Rideau : Pas tellement. Ma mère n'était plus là et quant à mon père, il est plutôt un vieil ours de la campagne qui ne parle pas beaucoup. Nous n'avions pas beaucoup de communication et il n'est pas vraiment intervenu dans ma carrière ou dans mes choix. Lorsque j'ai décidé de partir vivre à Paris à 17 ans, il a été assez passif. Personne ne m'a mis des bâtons dans les roues, mais on ne m'a pas non plus réellement soutenu. J'ai été très autonome très jeune, je me suis débrouillé tout seul. J'ai eu quelques remarques de la part de mes amis et de ma famille sur les rôles d'homosexuel que j'ai joués à l'époque, mais je suis passé outre…

Pour votre premier rôle, dans "Les Roseaux sauvages" d'André Téchiné, vous avez été nommé au César du meilleur espoir masculin. Est-il difficile d'être confronté à un tel succès aussi jeune ?
Stéphane Rideau :
Oui, ça l'a été pour moi ! Quelques années plus tard, j'ai eu le retour de bâton. Je n'étais pas du tout préparé à vivre cette aventure, puisque j'ai obtenu ce rôle par le biais d'un casting sauvage. Je ne m'étais pas du tout projeté dans cette vie et je n'avais pas réellement choisi d'être acteur. Du jour au lendemain, le film a eu un tel succès que j'ai été un peu aspiré par tout ça, je perdais un peu mes repères et j'ai eu l'impression de ne pas avoir eu mon mot à dire dans ce qui m'est arrivé. Donc, j'ai pris du recul pendant plusieurs années. Je suis retourné dans le sud-ouest six ans plus tard pour faire une pause à Agen, d'où je suis originaire.

Lorsque l'on vous a découvert, vous vous prépariez à une carrière en tant que rugbyman. N'avez-vous jamais regretté de ne pas avoir pu poursuivre ce rêve ?
Stéphane Rideau :
Non, je me suis posé la question pendant cette fameuse période de flou… J'ai recommencé à jouer au rugby là-bas, mais six ans après, le rugby professionnel n'était plus pour moi. J'étais dans une autre dynamique, de me trouver en tant que personne. C'est vrai que le rugby m'a beaucoup aidé, m'a donné des valeurs simples, de partage, avec des amis… Il a été d'un grand secours lorsque j'ai un peu perdu pied. Mais là, tout va très bien, je suis retourné vivre à Paris il y a quatre ans. 
C'est moi qui ai choisi de venir ce coup-ci, je savais où je mettais les pieds, je connaissais les rouages, les bons et les mauvais côtés de ce métier, les pièges, donc je suis très serein et j'ai très envie de faire ce métier d'acteur que j'aime profondément.

Vous avez été immédiatement catalogué "acteur gay". Être enfermé dans une case, cela vous-a-t-il coûté ?
Stéphane Rideau : C'est plutôt agréable d'être désiré, j'étais un peu une icône gay, dans le milieu homosexuel, j'avais une belle cote (rires). J'ai joué des personnages qui ont un peu marqué des générations, notamment dans Les Roseaux Sauvages, ou Presque Rien, de Sébastien Lifschitz. C'était des films engagés pour les années 90. J'étais assez flatté d'être dans les petits papiers des réalisateurs homosexuels, ils ont du goût (rires). Mais il est vrai que je préfère jouer des rôles divers et variés plutôt qu'être cantonné à une seule catégorie de films...

Quel type de rôle aimeriez-vous jouer par la suite ?
Stéphane Rideau
: J'adorerais jouer dans un bon film policier! Je rêverais de camper un enquêteur…

Quels sont vos projets ?
Stéphane Rideau : Je fais un peu de musique en ce moment, je prépare des chansons que je suis en train d'enregistrer. Cela m'occupe et me fait du bien... Quant à mes projets de longs-métrages, ils sont un peu suspendus. 

Ne manquez pas Les Sandales Blanches, diffusé le 25 janvier à 21h05 sur France 2