Back Side au Musée Bourdelle : ne tournez pas le dos à cette expo

Le musée Bourdelle présente Back Side/Dos à la mode, jusqu'au 17 novembre, une exposition hors les murs du Palais Galliera consacrée au vêtement vu de dos. Une approche surprenante de cette partie du corps.

Back Side au Musée Bourdelle : ne tournez pas le dos à cette expo
© Service de presse

Le dos est la partie du corps humain la moins exposée, la moins visible. On salue une personne qui arrive face à nous. On évite de tourner le dos à un voisin. Notre position – face, profil, trois quart – résulte souvent d'une éducation, d'une marque de respect à entretenir. Rien ne semble léger lorsqu'il s'agit du dos. Même les expressions populaires révèlent une situation difficile, de la mesquinerie ou une souffrance : en avoir plein le dos, faire quelque chose dans le dos, plier l'échine, mal au dos, tourner le dos à un problème, se mettre quelqu'un à dos, etc. Rien de surprenant à ce qu'en médecine chinoise, il représente le côté du corps tourné vers le non visible, l'inconscient. La mise en avant de cette verticalité, dans le quotidien, existe peu. Il faut se tourner davantage vers les artistes, et les différentes disciplines, pour découvrir un dos sur une photo, une peinture, une sculpture, dans un film.

Une verticalité visible

La mode joue également un rôle majeur dans cette mise en avant. L'exposition Back Side/Dos à la mode retrace l'intérêt des couturiers et créateurs, depuis le XVIIIe siècle, pour cette partie du corps dévoilant courbes, grain de peau, aspérités. Les détails de broderies et autres ornements enrichissent cette surface habituellement laissée plane et sans artifices. Dans les ateliers du musée jusqu'au hall principal d'exposition, les silhouettes dialoguent avec les sculptures d'Antoine Bourdelle.

Huit thématiques composent la scénographie.
Sillage joue sur les volumes, d'une traîne de cour de 1880 à une robe structurée Yohji Yamamoto,
Regard sur le dos met en lumière le travail de Jeanloup Sieff à travers 8 images,
L'oubli s'intéresse aux gilets d'homme associés à des masques de bronze.
Avec La charge, l'exposition invite le visiteur à (re)découvrir le sac à dos, tour à tour contenant de voyage, utilitaire pour militaires et sacs de loisirs.
Les Ailes
révèlent l'utilisation des ailes d'oiseaux, de chauve-souris ou d'insectes sur les épaules d'une robe ou au dos d'un veste. Telle une parenthèse,
L'entrave rappelle la contrainte du vêtement fermé dans le dos. Des modèles des années 1920-1930, sublimés dans les films hollywoodiens, à la robe du soir courte au dos en dentelle transparente signée Yves Saint Laurent.
Le dos nu entretient l'image érotique. Enfin, d'un peignoir de Marcel Cerdan à un logo inscrit au dos d'un sweat-shirt,
La marque souligne toute l'importance des messages – utilitaires, contestataires, marketing – dans la mode. L'ensemble évoque l'empreinte du passé et les traces qu'il laisse. Un autre symbolisme du dos.

Back Side/Dos à la mode, jusqu'au 17 novembre, Musée Bourdelle
http://www.bourdelle.paris.fr/fr/exposition/back-side/dos-la-mode