Les Sorcières d'Akelarre : 10 bonnes raisons de se laisser envoûter
En salles le 25 août, "Les Sorcières d'Akelarre" ont plus d'un tour dans leur sac pour charmer les spectateurs. Ce film sur les chasses aux sorcières met en lumière cette sombre période de l'Histoire, pendant laquelle des jeunes filles étaient traquées, emprisonnées et brûlées vives au nom de leur soi-disant dévotion pour Satan. Un drame sur l'oppression étrangement contemporain.
Les Sorcières d'Akelarre : un drame nécessaire
Les Sorcières d'Akelarre relate la véritable histoire de Pierre de Lancre, magistrat français chargé par Henri IV de chasser les sorcières au Pays Basque. Rien qu'en Europe, 50 000 femmes auraient été brûlées vives pour sorcellerie... Il était temps que le cinéma pose une caméra crue sur cette terrible ère de répression.
Un projet ambitieux
Le film de Pablo Agüero est une preuve de ténacité. Le réalisateur souhaite filmer cette histoire de sorcières depuis 2008. Une époque où le sujet intéressait peu les producteurs, qui rechignaient à débloquer des fonds. Convaincu de l'importance de ce récit, le cinéaste a persévéré jusqu'à pouvoir réaliser son souhait. Dix ans ont passé et la sorcière, entre temps (re)devenue figure féministe revendiquée, est plus que jamais d'actualité.
Néo-sorcières de cinéma
On est loin des blondinettes au nez frétillant (Ma sorcière bien aimée), des sœurs aigries de Salem (Hocus Pocus) ou des démoniaques mangeuses d'enfants (Sacrées Sorcières)… Même si on les adore, les sorcières de cinéma servent souvent le fantasme de ce personnage historique devenu fantastique. Ici la sorcière renoue avec ce qu'elle a toujours été : une femme lambda persécutée sans autre raison que sa liberté, sa jeunesse ou son pouvoir.
Les Sorcières d'Akelarre : une apologie de la sororité
En se plaçant du point de vue des victimes, Pablo Agüero redonne du crédit aux sorcières et pointe du doigt les politiques tyranniques, asservissantes et liberticides qui pèsent encore sur les femmes aujourd'hui. Il montre surtout la force du groupe et met en scène des filles prêtes à tout pour se soutenir. Un génial pied-de-nez aux trop fréquents personnages féminins en rivalité.
Un message politique
En Espagne, Les Sorcières d'Akelarre a marqué les esprits, comme nous l'a expliqué son réalisateur : "Des féministes ont repris des phrases du film, d'autres gens l'ont utilisé pour dénoncer les dérives de l'extrême droite, les néo-fascistes l'ont attaqué…" Un film qui provoque le débat est un film qui mérite d'être vu, non ?
Les Sorcières d'Akelarre : une ambiance mystique
Ce drame a la particularité de se dérouler quasi-exclusivement en huis clos, à l'ombre de la cellule des jeunes filles ou à la lueur des interrogatoires du juge inquisiteur. Ces décors et lumières confèrent au film une atmosphère intrigante des plus plaisantes.
Des musiques exaltées
On vous conseille grandement de découvrir Les Sorcières d'Akelarre en version originale sous-titrée. Les chants et incantations en espagnol prennent aux tripes et vous feront vibrer en rythme avec les héroïnes.
Amaia Aberasturi, la révélation du film
La tête d'affiche du film est une véritable découverte. Cheffe de file de cette bande d'amantes de marins assoiffées de liberté, la jeune Amaia Aberasturi incarne le charme, l'audace et la ténacité d'une Shéhérazade basque qu'on a déjà très envie de voir ailleurs.
Merveilleux Sabbat
On se permet de l'évoquer parce que la scène illustre l'affiche du film : Les Sorcières d'Akelarre se targue d'une géniale scène de Sabbat, ce fameux rituel satanique dont on accusait les sorcières entre le Moyen-Âge et le XVIIe siècle. Une claque de mise en scène, de chorégraphie, de musique.
Les Sorcières d'Akelarre : une flopée de prix (mérités)
Les Sorcières d'Akelarre a fait une razzia aux Goya, l'équivalent des César espagnols. Le film est reparti avec 5 récompenses : Meilleure direction artistique, Meilleure musique originale, Meilleurs effets spéciaux, Meilleur maquillage et coiffure et Meilleure création de costumes. Un gage de qualité.