CHAINED, CELLES QUI CHANTENT... : nos coups de coeur du 8 juillet

Suivez les pas d'un flic ultra possessif de Tel Aviv qui tente de sauver son couple. Découvrez des voix extraordinaires qui s'élèvent pour plus de magie et de liberté. Succombez à la comédie 100% cinglante de Jean-Pascal Zadi et John Wax. "Chained", "Celles qui Chantent" et "Tout Simplement Noir" sont nos conseils ciné de la semaine.

Chained de Yaron Shani

Dix ans après le scorsesien Ajami, qu'il avait co-réalisé avec Scandar Copti, l'Israélien Yaron Shani signe un retour triomphal avec Chained, premier volet d'un diptyque auscultant un couple de Tel Aviv. Tandis que la seconde partie, Beloved (en salle le 15 juillet), adopte le point de vue de la femme, Chained choisit celui du mari. Flic consciencieux, dur à cuir, intransigeant sur les nombreux principes qui régissent son quotidien, Rashi attend un enfant d'Avigail. Mais sa vie, déjà sur le fil, vacille littéralement quand il est mis à pied suite à un contrôle trop tactile sur un jeune garçon. Le voilà propulsé devant ses pairs pour une enquête interne, laquelle intervient au moment où son épouse lui échappe. Avec une précision quasi documentaire –les acteurs ont vraiment vécu dans leurs vies des situations approchantes–, Shani orchestre un passionnant portrait d'homme. A l'écran, Eran Naim impressionne dans sa façon de restituer les émotions d'un citoyen dos au mur, trop zélé, qui voit s'effriter son honneur, sa fierté, son travail et son amour.   

Avec Eran Naim, Stav Almagor, Stav Patai (1h52)

Celles qui chantent de Jafar Panahi, Julie Deliquet, Sergei Loznitsa et Karim Moussaoui

Jafar Panahi, Julie Deliquet, Sergei Loznitsa et Karim Moussaoui. Quatre talents aguerris pour quatre récits autour du pouvoir du chant. Le mosaïqué Celles qui chantent est né d'une commande spéciale de l'Opéra de Paris enjoignant quatre cinéastes à s'emparer, avec leur sensibilité et leur regard d'artiste, de la thématique de l'opéra. Ainsi, on retrouve, sur la base de précieuses images d'archives, Maria Callas sur scène, éblouissant de son génie tout le gratin du Palais Garnier, réuni sous le haut patronage du Général Charles de Gaulle. En Algérie, on investit une grotte, sise en plein milieu du désert, au sein de laquelle plusieurs femmes donnent de la voix avec émotion. En Iran, derrière un drap, une voix d'or, que les autorités ont fait taire, s'élève de manière sublime et déchirante… Autant de récits qui célèbrent, de manière chaleureuse et passionnante, l'importance du chant. Politique, poétique, cette œuvre mérite que vous y tendiez les oreilles pour en entendre les jolis sons.  

Avec acteurs inconnus (1h13)

Tout Simplement Noir de Jean-Pascal Zadi et John Wax

Mockumentaire de Jean-Pascal Zadi et John Wax, Tout Simplement Noir met en scène Jean Pascal, un jeune homme candide qui s'est mis en tête d'organiser la première grosse marche de contestation noire en France afin d'éveiller les consciences. Pour ce faire, il se lance dans une campagne de sensibilisation, entre maladresses à répétition et activisme chevronné, tapant à la porte de nombreuses personnalités noires qu'il veut rallier à sa cause. Sauf que la mission, qu'il pensait gagnée d'avance, est beaucoup plus ardue que prévue. Avec l'aide de Fary, il va ainsi croiser Claudia Tagbo, JoeyStarr, Eric Judor ou Ramzi Bedia, lesquels incarnent tous leurs vrais rôles. Tourné comme un reportage satirique, option humour poil-à-gratter, cette parenthèse drôle et inspirée, qui allume un projecteur sur les tiraillements de l'identité noire, atteint un sommet avec l'hilarante dispute qui opposent Lucien Jean-Baptiste et Fabrice Eboué. Audacieuse dans sa manière d'empoigner le malaise, cette comédie sociétale est en marche vers le succès.   

Avec Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade (1h30)