LA NUIT VENUE : Camelia Jordana brille en call-girl

Présenté mardi en compétition au Festival International du Film de Saint-Jean-de-Luz, l'envoûtant "La Nuit Venue" marque les premiers pas de réalisateur de Frédéric Farrucci. Il y raconte une histoire d'amour dans un Paris interlope.

LA NUIT VENUE : Camelia Jordana brille en call-girl
© Jour2fête

Il lui aura fallu sept ans. Sept longues années de galère pour accoucher d'un premier long-métrage étonnant et maîtrisé. Après être passé par le court-métrage et le documentaire, Frédéric Farrucci livre ici une oeuvre atmosphérique dans laquelle certains verront la marque du Drive de Nicolas Winding Refn quand le principal intéressé revendique plutôt une inspiration du côté de Taxi Driver de Martin Scorsese. L'action de La Nuit Venue se déroule à Paris, en 2018.
D'un côté :
Jin (Guang Huo dans son premier rôle au cinéma), un jeune immigré sans papiers, taciturne, qui conduit chaque nuit un VTC pour le compte de la mafia chinoise.
De l'autre : Noémie (Camelia Jordana), une call-girl esseulée, sans famille, sans amis, sans horizon.
Quand ils se rencontrent, la seconde est très vite intriguée par les silences du premier. Par sa musique aussi, lui qui fut DJ à Pekin. Une musique électro -excellemment composée par Rone- qui devient le quatrième personnage de l'intrigue, juste après la voiture dont l'habitacle est à la fois un danger et un refuge amniotique. Entêtant et intriguant, ce drame, soutenu par un duo d'acteurs sensibles, épouse les ombres délictueuses et cotonneuses qui dansent dans les soirs interlopes. Et célèbre aussi, à sa façon, l'amour de deux oiseaux de nuit.