Stacy Martin envoûte dans DERNIER AMOUR et se révèle en 5 rôles clés
Stacy Martin est à l'affiche de "Dernier Amour" de Benoît Jacquot, disponible en DVD et VOD, un drame historique qui revient sur une période spécifique et méconnue de la vie de Casanova. Elle y incarne avec grâce une courtisane qui résiste au charme du héros, incarné par Vincent Lindon.
Elle a l'élégance d'une danseuse du Bolchoï, le timbre doux et la gentillesse chevillée à l'âme. A 28 ans, la comédienne franco-britannique Stacy Martin mène une carrière exemplaire, bâtie sur des choix pertinents. Elle est à l'affiche de Dernier Amour, disponible en DVD et VOD, la nouvelle réalisation de Benoît Jacquot dans laquelle elle incarne une courtisane qui fait tourner la tête de Casanova (Vincent Lindon). Pour l'occasion, nous vous proposons un retour sur les rôles déterminants de sa filmographie : Nymphomaniac de Lars Von Trier, Taj Mahal de Nicolas Saada, Joueurs de Marie Monge et Amanda de Mikhaël Hers.
Nymphomaniac de Lars Von Trier
"Ça a été le moment où je me suis autorisée à assumer ce rêve d'actrice, et d'en faire une réalité. C'est une industrie compétitive, surtout pour les femmes. Je m'y suis prise tard et je ne m'en sentais pas forcément capable. Nymphomaniac a donc été le déclic. Toutes mes envies s'y sont manifestées. Me rendre à Copenhague chez Zentropa, la société de production de Lars Von Trier, pour y passer des essais, était déjà une forme d'apogée. Je suis très fan de son travail et j'ai envisagé cette rencontre davantage comme une masterclass durant laquelle je n'avais rien à perdre que comme un casting pur. Je crois que ça nous a mis dans une relation de travail efficace. Lars est un homme certes tourmenté et phobique de plein de choses, mais il est aussi doux, drôle. Il a une incroyable capacité à se remettre en cause."
Taj Mahal de Nicolas Saada
"J'ai posé tant de questions à Nicolas Saada, le film étant basé sur une histoire vraie (celle de la prise d'otage par deux terroristes, le 26 novembre 2008, de l'hôtel Taj Mahal à Bombay, ndlr). J'y incarne Louise, une jeune fille bloquée dans cet établissement. Je me demandais : comment définir la peur par rapport à un événement qu'on ne connait pas ? J'aimais le fait que tous aient conscience de ce qui se passe, sauf elle. Comment réagir quand on ne sait pas ce qui se passe ? Est-ce qu'on s'ennuie ou qu'on s'endort ? Quand j'ai rencontré la vraie Louise, elle m'a dit qu'il lui est en effet arrivé de s'emmerder avec des espèces de micro-moments méditatifs, de déconnexion avec le réel. La peur se manifeste parfois autrement que dans l'affolement. Sa survie dépend du silence, d'une sobriété totale… Dans l'inconscient, il y a quelque chose qui gère l'effroi de manière très différente."
Joueurs de Marie Monge
"J'ai adoré ce projet ! L'intrigue se déroule dans un Paris très underground, qu'on ne connait pas très bien et qu'on n'associe pas forcément à l'imagerie de la capitale. C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui, au travers de ses choix et de ses erreurs, se définit et s'émancipe vis-à-vis d'un homme accro aux salles de jeu. La réalisatrice Marie Monge, dont c'était le premier film, avait une énergie très attachante. L'équipe était formidable. J'aime le cinéma français car il soutient les jeunes réalisateurs. En Angleterre, il y a tellement moins de premiers films. Tahar Rahim, mon partenaire à l'écran, était magique. C'était un bonheur de travailler avec lui. C'est rare de donner la réplique à quelqu'un d'aussi généreux, solaire et attentionné. Il propose toujours des idées. On peut même essayer des choses car on sait qu'il nous rattrape si ça ne fonctionne pas."
Amanda de Mikhaël Hers
"C'est un film sur la résilience et sur le Paris d'après attentat. Il ne cherche ni à expliquer, ni à justifier. Ça parle des gens, de l'état d'une ville et de la façon dont elle a changé. On ne la voit plus comme avant, on a un autre rapport à elle. Tous nos repères ont changé, comme si on avait raté quelque chose et qu'on devait se réadapter. Une union se forme autour des parisiens. Et c'est magnifique quand des gens cherchent à être ensemble. J'étais à Londres au moment du Bataclan. C'était très étrange : ma réaction immédiate était d'être à Paris, avec tout le monde, et de refuser la peur. Même si Alex Lutz est super dans Guy, Vincent Lacoste aurait mérité le César du meilleur acteur. Il a fait un travail si sensible et approfondi. Il m'a complètement surprise hors de la comédie. J'étais triste pour lui. Mais bon, il tourne tellement que ça va arriver très bientôt (rires)."
Dernier Amour de Benoît Jacquot
"Benoît Jacquot aime filmer, ça le rend heureux. Il est curieux des gens avec qui il travaille et laisse l'espace nécessaire pour nous approprier l'histoire. Dans Dernier Amour, c'était jubilatoire de jouer celle qui résiste à Casanova, cette courtisane espiègle et dont l'esprit contradictoire me permettait d'opérer des ruptures de ton, de changer des choses. Vincent a été très généreux. Notre entente a été immédiate. Il est très intelligent, toujours à l'affût du détail. Il commence les scènes deux ou trois moments avant le début. A ses côtés sur un plateau, c'est comme un mini bout de théâtre. Benoit et lui se connaissent bien. Du coup, je suis comme entrée dans une famille. Ce qui intéressant dans ce film, c'est qu'on découvre Casanova tard dans sa vie. Il est exilé de Venise, avec une force et un pouvoir remis en cause, et tombe amoureux alors qu'on s'attend à l'inverse."