Le Mystère Henri Pick et Sibel : nos 2 coups de cœur ciné du 13 février

Menez l'enquête avec Fabrice Luchini pour découvrir la vérité sur "Le Mystère Henri Pick". Prenez la direction de la Turquie pour entendre une ancestrale langue sifflée. "Le mystère Henri Pick" et "Sibel" sont nos conseils ciné de la semaine !

Le Mystère Henri Pick et Sibel : nos 2 coups de cœur ciné du 13 février
© Gaumont Distribution

Le Mystère Henri Pick de Rémi Bezançon

En plein cœur de la Bretagne trône une bibliothèque pas (tout à fait) comme les autres : elle possède en effet une salle dite des manuscrits refusés. Au gré des étagères poussiéreuses y court une pléthore de noms jetés aux oubliettes par des maisons d'édition. Un jour, une jeune éditrice (Alice Isaaz) entre par hasard dans les lieux et tombe sur un roman sublime écrit par Henri Pick, un pizzaïolo mort deux ans plus tôt. L'histoire est trop belle, le coup marketing imparable. Quelques mois plus tard, l'œuvre posthume inonde les librairies et met le monde germanopratin et la France entière à genou. Sauf Jean-Michel Rouche (Fabrice Luchini), un célèbre critique littéraire qui refuse de gober ladite version des faits et qui va se lancer, en compagnie de la fille du défunt (Camille Cottin), dans une enquête réjouissante. Adapté du roman homonyme de David Foenkinos, Le Mystère Henri Pick offre un rôle sur mesure à l'amoureux des lettres et des mots qu'est Fabrice Luchini. Avec sa verve et son énergie, il nous embarque dans des aventures contées avec un vrai sens du storytelling par le cinéaste Rémi Bezançon. Cette comédie, divertissante et extrêmement ludique, sacralise le livre et sa puissance tout en revisitant avec gourmandise le canevas de l'usurpation littéraire. Mehdi Omaïs      

Avec Fabrice Luchini, Camille Cottin, Alice Isaaz (1h40)

"LE MYSTÈRE HENRI PICK // VF"

Sibel de Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti

Les cinéastes Çağla Zencirci et Guillaume Giovanetti, formés à l'école du documentaire, se sont toujours intéressés à la thématique de la communication au fil de leurs travaux. Ils n'y dérogent pas avec Sibel et plantent pour l'occasion leur caméra dans un village turc reculé, quelque part dans les montagnes de la Mer Noire. C'est là qu'on découvre la jeune héroïne de 25 ans dont le prénom a donné son titre au long-métrage. Elle est muette et s'exprime grâce à une langue sifflée qui s'est transmise de génération en génération, depuis une période ancestrale. Si son père la protège, Sibel est regardée comme une marginale par le reste des villageois. Cette dernière passe donc son temps dans les bois, à pourchasser sans relâche ce mystérieux loup –objet de toutes les métaphores– qui la sépare du vaste monde. Avec adresse, le duo de cinéastes parvient à allier mythologie locale et imagerie du conte pour raconter le combat d'une femme s'affranchissant des codes en vigueur pour mieux embrasser son destin. Et pour mieux aimer aussi, pour la première fois, ce mystérieux fugitif qu'elle recueille secrètement. Sibel est aussi, et surtout, la révélation d'une actrice au regard puissant et à la présence magnétique : Damla Sönmez.         

Avec Damla Sönmez, Emin Gürsoy, Erkan Kolçak Köstendil (1h35)

"Sibel // VOST"