Margot Bancilhon, bonne pote du grand écran

Bon délire dans "Five", Margot Bancilhon renfile les baskets de la copine qui déchire dans "AMI-AMI", en salles. Elle y campe Néféli, meilleure pote et coloc exubérante de William Lebghil. Un rôle féminin qui bouscule les codes de la comédie romantique. Rencontre avec l'intéressée.

Margot Bancilhon, bonne pote du grand écran
© Julien Panié / Nord Ouest Films

Le Journal des Femmes.com : Qu'est-ce qui vous a plu dans Ami-Ami ?
Margot Bancilhon : J'ai aimé que ce soit une comédie amicale avec les codes d'une comédie romantique. J'ai trouvé chez Nefeli des similitudes avec mes rôles précédents : c'est une nana forte, qui a du caractère, qui n'hésite pas à gueuler, à rire, à faire n'importe quoi. Sauf que cette fois, j'ai eu l'espace pour approfondir sa personnalité par la sensibilité. Sa carapace nous fait croire qu'elle est bien dans ses baskets, alors qu'elle est flippée, terriblement seule.

Elle est la meilleure amie et colocataire de Vincent. Comment décririez-vous leur relation ?
Leur amitié est particulière. Néféli a tellement souffert sentimentalement qu'elle est terrorisée. Elle peut rentrer un soir avec 2 mecs et se taper encore un autre gars dans la foulée. Elle fuit pour ne pas s'investir. Vincent est son meilleur pote, la porte de sortie à sa solitude. Néféli l'aime de manière inconditionnelle. Elle se dit qu'il n'y aura pas de point de rupture parce qu'ils ne forment pas un couple. Leur relation est incassable à ses yeux, c'est ce qui la sauve.

Néféli est rafraîchissante. Elle tort le cou aux clichés féminins dont on a l'habitude dans la comédie...
J'aime bien jouer ces filles qui ont la possibilité de se positionner comme les hommes. Elles rééquilibrent notre jugement. C'est assez actuel. Les femmes s'émancipent, se libèrent.

Peut-on considérer Ami-Ami comme un miroir de la génération Y ?
Le film traite de la complexité du rapport homme-femme. Qu'on ait 20 ou 60 ans, c'est universel. On a forcément été confrontés à des doutes dans nos relations inter-sexes. Qu'est-ce qui différencie cette amitié d'une relation amoureuse ? Juste le sexe. Je ne me reconnais pas profondément dans le film, parce que je ne vais pas me balader en débardeur sans soutien gorge devant un mec, mais j'ai plein d'amis qui vivent ces situations et se posent un tas de questions.

Qu'est-ce qui vous plaît dans la comédie ?
J'adore la comédie même si je trouve que c'est très difficile. Le rythme demande beaucoup de travail. C'est un dépassement personnel, mais ce n'est pas mon registre de base. Je serais plutôt une nana de films d'auteur, de drames, de thrillers... J'ai eu la chance de commencer par la comédie. Quand tu n'es pas encore connue, les gens t'apprécient dans ce style, donc ils te castent pour des films qui correspondent.

Vous avez l'impression qu'on vous a mise dans une case ?
Ce n'est pas vraiment une question de case, mais de business. Les acteurs sont des sortes de produits. Si tu es bankable, tu peux tout faire. Les films d'auteurs te veulent parce que tu les aides à se financer et à ramener du monde. Quand tu ne l'es pas encore, c'est plus compliqué.

Quel tournant aimeriez-vous prendre ?
J'ai très envie de me diversifier, de faire des choses différentes. J'aimerais incarner une mère au foyer autant qu'un clochard ou une tueuse. Je marche à la rencontre avec un scénario, un réalisateur ou des comédiens.

Qu'est ce qui vous a donné envie de faire du cinéma ?
J'ai commencé le théâtre à 7 ans et j'ai continué au lycée. C'était tellement viscéral de jouer... Je ne me voyais pas faire autre chose. J'ai essayé pour être fixée et les choses se sont bien déroulées.

Quelqu'un vous a-t-il tout particulièrement inspirée ?
Je ne suis pas très "fan". Le cinéma me nourrit émotionnellement, mais une actrice ou un réalisateur peuvent me toucher avec un film et me laisser indifférente avec un autre. Ça vient raisonner, je prends tout ce que j'ai à prendre et je fais ma tambouille intérieure.

Ami-Ami, avec William Lebghil, Margot Bancilhon, Jonathan Cohen et Camille Razat. Au cinéma le 17 janvier 2018.