La Fabuleuse Gilly Hopkins : Sophie Nélisse, boule d'énergie

Sophie Nélisse est une jeune actrice canadienne de 15 ans connue grâce aux films Monsieur Lazhar et La Voleuse de livres. Depuis, les projets s'enchaînent. À l'affiche de La Fabuleuse Gilly Hopkins, au cinéma le 24 février 2016, elle incarne une adolescente abandonnée par sa mère qui arrive dans une nouvelle famille d'accueil. Mais Gilly Hopkins, effrontée et têtue, prévoit de retrouver sa mère pour fuir à tout prix ces gens à l'affection envahissante. Le long-métrage de Stephen Herek est un feel-good movie drôle et attachant. À l'image de celle qui incarne l'héroïne.

Le Journal des Femmes : Après La voleuse de livres, tu es de nouveau en tête d'affiche pour La Fabuleuse Gilly Hopkins, comment vis-tu cette ascension ?
Sophie Nélisse : C'est le fun ! Bien que j'aie encore l'impression que c'est irréel. Il y a quelques années, je m'extasiais devant des affiches de film avec Leonardo DiCaprio, maintenant c'est moi qui me retrouve sur des affiches. C'est drôle, mais j'essaie de ne pas m'emballer.

Quel est ton rapport à l'image ?
Si ça ne tenait qu'à moi, je m'en moquerais pas mal, mais mon image impacte celle du film donc je dois faire attention. Je suis impulsive et je fais en sorte de conserver cette spontanéité. Par exemple, cet après-midi on m'a demandé mon plus grand talent face à une caméra, je leur ai montré mon plus beau double menton (elle s'exécute devant nous, ndlr). Avec le recul, je me dis que les internautes vont s'en donner à cœur joie (rires) ! 

Comment conjugues-tu ta carrière et tes études ?
Je suis en seconde en sport-étude donc j'ai toujours eu pour habitude de diviser mes journées entre les cours et le sport. Depuis que le cinéma me prend du temps, je suis au lycée le matin et l'après-midi je me consacre à ma carrière ou aux examens que j'ai loupés.

Quel bac envisages-tu ?  
Je suis une littéraire, mais je pense passer un bac scientifique parce qu'il ouvre plus de portes. 

Qu'est ce qui t'as plu dans le personnage de Gilly Hopkins ?
J'ai aimé le fait que ce soit une fille difficile, qui ne se laisse pas faire. J'ai des points communs avec elle. C'est quelqu'un de très spontané et plein d'énergie, elle n'a pas peur de dire ce qu'elle pense. Les dialogues m'ont aussi beaucoup amusée. Au fur et à mesure, on se rend compte que Gilly est un personnage meurtri qui a beaucoup souffert. Si cette histoire peut sensibiliser les jeunes confrontés aux même problèmes alors j'ai tout gagné.

Donner la réplique à Glenn Close, c'est comment ?
J'étais impressionnée au début, c'est une très grande actrice que je regarde depuis toute petite. Jouer à ses côtés était un vrai honneur, c'est une personne qui a beaucoup de prestance et qui est très sûre d'elle. Après quelques jours passés sur le tournage, j'ai découvert une femme formidable qui m'a accueillie à bras ouverts.

Dans le film tu manipules W.E, le petit garçon qui se trouve dans la même famille d'accueil que toi. As-tu déjà été victime de manipulation ?
Je manipule ma sœur (rires) de 12 ans et elle me le rend bien ! On se fait des chantages pour des bonbons ou pour que je l'accompagne au parc. Plus sérieusement, j'ai connu des filles qui ont cherché à se rapprocher de moi par intérêt depuis que je fais du cinéma. J'ai fait l'erreur de trop me livrer, je dois faire attention. Heureusement que j'ai mes vrais amis avec qui j'ai grandi et qui m'aiment pour les bonnes raisons.

Tu fais partie de quel groupe au lycée ?
Au primaire, j'étais dans le groupe des populaires, puis certaines histoires m'ont poussée à m'écarter. Du coup, je reste avec mes amis, que je peux compter sur les doigts d'une main. J'ai hâte d'arriver à l'Université, je pense qu'il y aura moins de chichis et moins de rapports superficiels entre les gens.

Ta mère t'accompagne partout, ça te rassure ?
Dès que je pars à l'étranger, il y a toujours un de mes parents qui vient. Cela me rassure, mais j'essaie aussi de briser cette image de petite fille, parfois on n'a pas envie que sa mère nous suive partout (rires). Sur les tournages, sa présence m'est précieuse. C'est la personne qui me connaît le mieux et qui n'hésite pas à faire la messagère auprès des équipes sur le plateau. Elle s'assure que je garde bien les deux pieds sur terre.

Comment t'es-tu retrouvée au casting de La Fabuleuse Gilly Hopkins ?
On m'a offert le scénario. J'ai quand même fait des essais caméra parce que je devais faire assez jeune. Après une journée de tests, c'était bon !

Ton meilleur souvenir du tournage ?
Ma rencontre avec Clare Foley qui joue Agnes dans le film. Elle est incroyable, a tellement d'énergie et est super drôle. On s'amusait vraiment sur le plateau toutes les deux. Elle vient au Québec, j'ai hâte de la retrouver, ça fait six mois !

Quelle carrière envisageais-tu avant de faire du cinéma ?
J'aime beaucoup les enfants, donc l'enseignement m'intéresse. Je ne pourrais pas rester dans un bureau sans voir personne toute la journée.

Mini-interview

• Ton film préféré : Prisoners de Denis Villeneuve avec Jake Gyllenhaal. 
• La qualité que les gens apprécient le plus chez toi : ma bonne humeur et mon énergie
• Celle que tu préfères chez eux : la générosité
• Ce qui t'énerve : les gens qui ne rangent pas, le linge qui traîne parterre je ne supporte pas, ça me rend dingue ! Et les gens qui font du bruit quand il mangent !
• La célébrité que tu souhaiterais rencontrer : Jake Gyllenhaal ! 
• Qui aimerais-tu incarner ? Columbo 
• Ton plat préféré : les pâtes !
• Ton dicton préféré : ça dépend des jours, mais en ce moment c'est "destroy what destroys you" ("détruis ce qui te détruit")
• Ta matière préférée au lycée : la littérature
• Des expressions québécoises que tu emploies : "sike" ça veut dire "non", "être poche" c'est "être mauvais" ou bien "tu dis de la sauce", c'est "tu dis n'importe quoi"

Découvrez la bande-annonce de La Fabuleuse Gilly Hopkins, en salles le 24 février 2016 :