Trophée Roses des Sables : dans les coulisses du rallye

Hier soir, sur l'étape de nuit du Trophée Roses des Sables tout ne s'est pas passé comme prévu. L'équipage 563 a eu un accident. Plus de peur que de mal : le SSV a fait deux tonneaux avant de retomber sur ses roues. Les coureuses, dont l'une participe au trophée depuis 10 ans, sont restées sous le choc, mais vont bien. Dans la série des galères de piste, aujourd'hui c'est un malaise qui a empêché l'équipage 145 de tracer sa route sur l'étape Wonder Women, longue de 171 kilomètres. 

Dans un décor qui ressemble à l'idée qu'on se fait de la surface de la lune (avec pas grand chose dessus, donc), elles se sont trompées de direction. Banal, nous direz-vous. Comme sur la route des vacances. Sauf qu'elles n'ont pas de GPS, elles. Résultat, elles ont tourné pendant plus de deux heures à la recherche de la bonne route. Beaucoup de stress et un gros coup de chaud (il fait encore 30 degrés par ici) plus tard… Vertiges et malaise pour la pilote, Delphine, gagnante du rallye en 2015. "Moi qui avais peur de choper la tourista, me voilà malade à cause du stress", raconte-t-elle, franchement déçue. Le rallye, c'est ça aussi : se prendre un mur (au figuré de préférence), être déçue, et s'en remettre. Elle va bien, grâce à l'équipe médicale qui l'a ramenée sur le bivouac. 

En coulisses du Trophée Roses des Sables

Si vous lisez ce message en vue de faire le rallye prochainement, vous devez savoir que derrière ces petites et moyennes catastrophes (les grosses, on s'arrange pour que ça n'arrive pas), il y a toujours quelqu'un pour vous rattraper en vol. Vous êtes suivies, mesdames ! Médecins, Croix Rouge, mécanos, hélico, ostéos… De jour comme de nuit, en pleine tempête de sable, au cours d'une tourista carabinée ou embourbées dans un oued, vous n'êtes jamais seules. 

Au grand damn de certaines ! Qui aimeraient faire certains trucs un peu tranquilles… "Il faut que je vous dise, j'avais vraiment peur d'aller aux toilettes dans le désert. Il paraît qu'à chaque fois qu'on fait pipi, un berbère débarque de nulle part", raconte une coureuse sur la ligne de départ. Il y en a du monde dans ce Sahara, et c'est sans compter les troupeaux de chèvres, de 4x4, de dromadaires sauvages, d'ânes… Du coup, elle a trouvé la solution, hyper fière de sa création elle fait une démonstration : "j'ai réuni 5 bâtons avec un drap pour me faire une tente et aller aux toilettes tranquillement à tout moment". On vous l'emprunte et on revient, d'accord ?

Rallye et jargon : traduction 

"Allô Tango, ici Papa Charly pour Tango 4", la radio retentit et coupe son histoire. On n'avait pas besoin de tellement plus de détails, cela dit. Ce jargon ne vous dit rien ? C'est le point de contrôle (Papa Charly pour PC) qui demande à la voiture des médecins (Tango) de rappliquer. Quelques mots sur les ondes et vous êtes sauvées, mesdames. En général, la suite de ce message ressemble à quelque chose du genre : "Papa Charly pour Mike 3, on a un équipage tanké au point 37 du road book". Traduction ? Le point de contrôle appelle les mécanos (Mike) pour une voiture embourbée. Tous un tas de choses techniques sont dites ensuite, on cherche encore à comprendre leur signification. 

Dans la série jargon de rallye, on trouve aussi : "Elles jardinent comme jamais", ou au choix (selon la région et les affinités vinicoles) "Ça vendange sévère aujourd'hui". Quand on entend ça, ça veut dire que vous êtes vraiment très très en retard sur le planning. Demain, on part à l'attaque des dunes. Si les vendanges sont passées, vous pouvez êtres sûres qu'on va jardiner (et se tanker). 

Lire aussi :