Mary Barra, patronne demi-tarif

A la tête de General Motors, elle devient la dirigeante la plus puissante du monde mais sera payée deux fois moins que son prédécesseur.

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Rappel : GM ne peut pas justifier la baisse de salaire de son PDG pour mauvais résultats : ils ont fait 4,4% de volume supérieur sur leur dernier exercice. © GM US

A travail et à compétences égales, les femmes restent moins bien payées que les hommes en France comme aux Etats-Unis. Mais si l'écart est de 20% en moyenne, chez General Motors on ne recule devant aucun sacrifice. La preuve avec Mary Barra, à la tête du groupe depuis le mois de décembre et récemment désignée la femme la plus puissante du monde des affaires par le magazine américain Fortune. Son salaire, dévoilé par le site économique de la chaîne CBS, serait deux fois moins élevé que celui de son prédécesseur. La toute nouvelle PDG du troisième constructeur mondial va empocher la somme, certes rondelette, de 4,4 millions d'euros. Mais avant elle, Dan Akerson percevait 9 millions, soit le double. Pire, ce dernier, après avoir lâché les rênes de l'entreprise, n'a pas totalement quitté GM où il continue de travailler en tant que consultant pour une rémunération annuelle de 4,7 millions de dollars, soit une somme supérieure à celle de son PDG.

La crise ne justifie pas une baisse de salaire

Cette baisse de rémunération ne saurait être liée à la crise qui secoue le secteur de l'auto, puisque GM a vu ses ventes progresser de 4,4% au cours de son dernier exercice. On n'oserait pas soupçonner pour autant le géant de Detroit de se comporter comme le premier macho venu. Peut-être que cette décision de couper en deux les émoluments de son PDG n'est qu'une simple bévue ? D'ailleurs le conseil d'administration a réagit dans un communiqué, indiquant que l'équilibre salarial sera rétabli grâce aux bonus que touchera Mary Barra. Des bonus dont on ne sait s'ils étaient programmés avant que CBS ne dévoile le salaire en demi-teinte.

Les 5 femmes les plus puissantes du monde

Reste que Mary Barra, demi-salaire ou pas, devance Ginni Rometty, 56 ans, à la tête du géant de l'informatique IBM, Indra Nooyi PDG du groupe de boissons gazeuses Pepsico, Maria das Graças Silva Foster, patronne du géant énergétique local Petrobras, et l'Américaine Ellen Kullman, 58 ans, à la tête du chimiste DuPont. Toutes ces femmes remarquables ont un point commun : elles gagnent moins d'argent que les hommes qui ont un poste équivalent...