"J'ai eu mon meilleur orgasme dans une rue" (témoignage)
Alors qu'elle voyage seule, Simone rencontre Raphaël. Avec lui, elle va apprendre à lâcher prise, en pleine nuit, dans une ruelle, bien loin de son "genre" habituel…
J'ai été en couple huit ans avec un homme, sous contraception hormonale, et j'avais une libido faible. J'aimais faire l'amour avec lui, mais j'étais peu excitée, et les orgasmes étaient rares. Avant lui, je n'avais couché qu'avec une seule personne, et ce n'est qu'en le quittant que j'ai découvert la sexualité. Petit à petit, j'ai rencontré des hommes sur des applications, renoué avec ma féminité, appris à écouter mon corps et mes envies. La masturbation aussi m'a aidée : je n'avais jamais utilisé de jouets auparavant. Cette rupture a été une vraie libération et a profondément transformé ma vie sexuelle. Elle s'est suivie d'une année particulièrement intense professionnellement. J'ai alors pris la décision de partir un mois seule au Mexique, pour voyager, rencontrer de nouvelles personnes et prendre du temps pour moi. Ce voyage n'avait pas pour but de m'apporter une histoire romantique. Je voulais simplement me reconnecter à moi-même, me questionner sur mes ambitions, mes envies. C'est sans doute ce qui a rendu cette rencontre si spéciale : elle était inattendue et parfaitement alignée avec ce dont j'avais besoin.
"C'était un de ces baisers qui vous prennent aux tripes"
Alors que je me trouvais sur une petite île au large du Mexique, à Holbox, j'ai rencontré un Français, Raphaël. Il voyageait pendant un mois et je l'ai immédiatement trouvé sympathique. Je n'avais pas l'intention qu'il se passe quoi que ce soit entre nous. Le premier soir, nous avons partagé des tacos avec un groupe de Français. Très vite, on a parlé de nos vies, de nos anciennes relations — et même de sexualité. Le lendemain, nous avons passé un long moment à discuter au bord de la piscine, à apprendre à nous connaître. J'aimais sa douceur, son calme. Il était rassurant, tout en semblant tourmenté par ce qui l'attendait après son voyage. Ce soir-là, nous n'avons pas réussi à nous isoler, nous étions sans cesse sollicités par nos nouveaux amis. Mais le lendemain, nous nous sommes échappés. Une parenthèse à deux : on a marché sur la plage, parlé de nos envies. Plus tard, de retour à l'auberge de jeunesse, nous nous sommes retrouvés seuls, allongés sur un matelas de piscine, sous les étoiles. J'ai posé ma tête sur son épaule. Il a entrelacé ses doigts aux miens. J'avais l'impression d'avoir à nouveau 17 ans, sans responsabilité ni attache. Juste l'instant présent. J'ai tourné la tête vers lui, on s'est embrassés. C'était un de ces baisers qui bouleversent, qui vous prennent aux tripes. Pendant des heures, on est restés là, enlacés. Nos mains exploraient nos corps, lentement, sans jamais aller plus loin. La tension montait doucement, irrésistiblement.
"Il a glissé sa main sous ma robe"
Alors que la nuit avançait, Raphaël m'a raccompagnée à mon dortoir, dans l'annexe de l'auberge, de l'autre côté de la rue. Nous étions au pied d'un petit bâtiment, contre les escaliers. Il m'a embrassé. De plus en plus intensément. Il a saisi mes cheveux, a glissé ses lèvres dans mon cou. Chaque geste appelait le suivant. Mon corps tout entier répondait. Un éclair de lucidité a traversé mon esprit, dans ce moment d'abandon : j'étais dans une rue, sur une île, au Mexique. À des milliers de kilomètres de ma vie parisienne. Séparée depuis un an, en train d'apprendre à vivre seule, à écouter mon désir. Libre. Je n'aurais jamais cru faire ça. Ce n'était pas "mon genre". Et pourtant, quand Raphaël a glissé sa main sous ma robe et commencé à me masturber, je ne l'ai pas arrêté. J'étais contre le mur, sous la lumière jaune d'un vieux lampadaire. On aurait pu nous surprendre, et je crois que ça ne m'aurait même pas fait peur.
Moi qui ai rarement des orgasmes à deux sans jouet, j'ai lâché prise. Je me suis abandonnée dans les bras de ce semi-inconnu que je ne reverrai sans doute jamais. Et j'ai joui. J'ai eu le meilleur orgasme de ma vie. Je l'ai senti parcourir mon corps, l'électriser. Une sensation de bonheur intense, et l'impression que j'étais invincible, que je pouvais tout faire. Était-ce lui et sa manière de faire ? Le contexte ? Le fait de voyager seule, de m'autoriser à vivre pleinement ? Je ne sais pas. Certainement un peu de tout cela. Ce que je sais, c'est qu'après cet orgasme parfait, je l'ai embrassé, remercié, et je suis rentrée dormir. D'un sommeil profond et savoureux, comme ça ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Le lendemain, on s'est revus. On a couché ensemble. Mais depuis cet instant-là, dans la rue, en pleine nuit, aucun rapport n'a pu raviver autant d'énergie et d'intensité dans mon corps. C'est mon souvenir de vacances. Mon fantasme enfoui.