Fréquent chez les femmes, le "syndrome de Rebecca" peut détruire un couple
Un manque de confiance en soi est souvent en cause...
Ce n'est un secret pour personne : la jalousie, un sentiment récurrent dans un couple, peut être source de fortes tensions. À moins d'une communication irréprochable, de nombreux couples en souffrent en raison des non-dits et d'un manque de réassurance. Lorsque cette jalousie devient maladive, elle fait naître des frustrations et de l'incompréhension. Bien que la jalousie soit souvent déclenchée par des situations précises, il semble que dans certains cas, elle soit alimentée par les expériences passées du conjoint. Et c'est là où le bât blesse. Il peut s'agir du syndrome de Rebecca, qui consiste à jalouser un fantôme du passé, c'est-à-dire généralement un(e) ex.
Le nom de ce syndrome a été inventé par le psychanalyste Darian Leader, qui s'est inspiré du roman éponyme, écrit par Daphné du Maurier en 1938. Elle y raconte l'histoire d'une femme hantée par le fantôme de l'ex - Rebecca - de son partenaire actuel. L'obsession devient telle que le fantôme de l'ancienne épouse, décédée, commence à faire partie intégrante du quotidien du couple, menaçant ainsi son équilibre. Si l'on pourrait penser que cette "jalousie rétroactive" découle simplement d'un manque de confiance en son conjoint, il semblerait qu'elle soit en réalité davantage liée aux expériences de l'enfance qu'à la relation amoureuse actuelle.
"Bien que ces problèmes précoces soient propres à chacun d'entre nous, ils peuvent, par exemple, être liés au fait que nous nous sommes sentis négligés par un parent qui préférait l'un de nos frères et sœurs" a déclaré Toby Ingham, psychothérapeute, au MailOnline. "Ou peut-être à des sentiments d'exclusion ou de manque d'importance de la part de nos parents ou de notre famille." Les personnes souffrant de ce syndrome, de plus en plus recherchées sur les moteurs de recherche, auraient en commun un important manque de confiance en elles, une peur de l'abandon et certaines auraient déjà été victimes d'infidélité.
Ces personnes se retrouvent souvent à comparer leur apparence, leur intelligence et leur intimité sexuelle à celles des anciennes partenaires de leur conjoint. Une étude publiée en 2018, basée sur des entretiens, a montré que les réseaux sociaux exacerbent ce syndrome, car ils permettent aux utilisateurs de consulter facilement les détails des relations passées de leur partenaire. En ce sens, le psychothérapeute recommande d'éviter d'aborder les détails de la vie amoureuse et sexuelle passée du partenaire. Et dans le meilleur des cas, il est primordial que le partenaire, cible de la jalousie rétroactive, réponde le plus clairement possible aux angoisses de l'autre.