Voici la répartition idéale des revenus dans un couple (moins de risque de séparation)
Mariés, pacsés ou en union libre, le risque de séparation est plus élevé lorsque la femme gagne plus que son conjoint.
L'argent est un sujet de discorde pour de nombreux couples et les normes patriarcales ont encore la vie dure comme le démontrent les résultats d'une étude publiée par l'Ined le 30 septembre.
Dans un couple sur quatre, aujourd'hui; la femme gagne plus que son partenaire, contre un sur cinq en 2002. Une différence de salaire qui impacte négativement le couple puisque selon les chiffres de l'Ined, le risque de séparation croît à mesure que la part des revenus de la femme augmente. "Le risque systématiquement plus élevé de séparation dans les couples où la femme est la principale source de revenus, quelles que soient les caractéristiques du couple (mariés, pacsés ou cohabitants) suggère davantage de difficultés conjugales pour ces couples hors-norme, qui ne suivent pas le modèle dominant de l'homme "gagne-pain"" explique l'Ined. Une autre possible interprétation viendrait du fait que les femmes financièrement plus dotées que leur conjoint envisageraient davantage la séparation en cas d'insatisfaction conjugale. Le manque d'argent ne les empêchant pas de rompre pour s'installer seules.
Le risque plus élevé de séparation quand la femme est la principale pourvoyeuse de revenus vaut pour tous les âges. Même les jeunes couples, ayant pourtant grandi avec des notions plus égalitaires entre hommes et femmes que les générations précédentes, sont touchés par le risque de rupture prématurée.
D'après cette étude, la femme ne devrait donc pas gagner plus que son conjoint pour la pérennité du couple. Concrètement, quand ses revenus dépassent 55% du revenu total du couple, le risque de rupture augmente de 11 à 40% (selon l'ampleur de la contribution de la femme) par rapport aux couples dont les revenus sont équitablement répartis (50/50).
► Chez les couples pacsés, l'association entre les écarts de revenus et le risque de séparation est moins marquée.
► Pour les couples en union libre, un partage relativement égal des revenus semble renforcer la stabilité de l'union (le risque de séparation est multiplié par 1,6 quand la femme gagne 85 à 95% des revenus du couple, plutôt que 45 à 55%).
► Dans les couples mariés, la stabilité est plus grande lorsque l'homme est le principal soutien financier du ménage.
"D'une manière générale, lorsque c'est la femme qui gagne nettement plus, le regard porté par chacun des deux partenaires mais aussi par la famille, par l'entourage, est très souvent encore négatif, comme si on en restait au vieux schéma patriarcal où l'homme doit faire vivre sa famille, nous faisait remarquer la conseillère conjugale Caroline Kruse dans un précédent article. De ce fait l'homme qui gagne moins se sent souvent narcissiquement diminué par rapport à sa femme."
Pour cette spécialiste, il est important de ne pas laisser s'installer de frustrations et non-dits. "L'essentiel est de ne pas figer les choses, de ne pas se laisser enfermer dans des postures immuables. Il en va au fond du rapport à l'argent comme des autres aspects de la vie du couple. Pour que le couple dure, pour qu'il reste vivant, il doit sans cesse réinterroger les rôles et les fonctions." Mais il ne faut pas "renoncer" pour son couple. L'épanouissement personnel est primordial. Aussi, si la différence de salaire pose vraiment problème au conjoint, "il faut essayer de comprendre ce qu'elle mobilise d'angoisse en lui, où elle prend son origine et comment elle s'articule, s'enchevêtre et se potentialise dans la relation" expose Caroline Kruse. Comme toujours, communiquer pour comprendre, rassurer et avancer ensemble plutôt qu'éviter le dialogue et finir par avancer sur des routes séparées.