L'astuce facile pour faire la paix quand on s'est couché fâchés, il faut juste une bougie

S'endormir fâché avec l'être aimé, c'est prendre le risque de passer une mauvaise nuit. Après une dispute, nous sommes énervés, frustrés, agités ou en colère. Chacun se met dans son coin en tournant le dos à l'autre, promesse d'une nuit qui ne sera pas paisible. "Pour le couple, plus je me couche fâché, plus je vais mal dormir, plus je cumule de la rancœur, nous explique Violaine de Laplagnolle, conseillère conjugale et familiale. Cette rancœur monte de manière exponentielle. Mon cœur s'alourdit, alimente l'amertume et monte en pression pour parfois finir en explosion selon certains ou dans un mutisme lourd et pesant pour d'autres. C'est l'effet cocotte minute."

Bien sûr, nous ne pouvons pas être en accord sur tous les sujets. Le problème, lorsque nous nous endormons fâchés, est que la nuit est le moment de la rumination. Le vélo des contrariétés continue de pédaler inconsciemment. Nous nous levons toujours fâchés et nous passons généralement une mauvaise journée. Si nous ne réglons pas nos griefs au fur et à mesure, les problèmes s'enracinent et sont beaucoup plus longs à dénouer. "Intérieurement, ces conflits peuvent devenir profonds, dévastateurs. Pourtant, la réconciliation ou le pardon permet de renouer avec l'autre et retrouver ainsi la paix intérieure vers laquelle nous sommes appelés" précise notre experte en relations conjugales.

"Lorsqu'on se sent pardonné, on se sent compris, entendu, respecté"

Le pardon permet de retrouver la paix, la sérénité et le calme intérieur, même dans les relations de couple. "Dans une relation de couple, les petits pardons devraient faire partie du quotidien car ils permettent une relation saine et apaisée. Poser de petits pardons quotidiens apporte beaucoup de bénéfices à la relation de couple et à ceux qui le composent. C'est un entraînement, un exercice, une ligne de conduite qui peu à peu s'immisce dans la vie de couple et nous apprennent même parfois à poser de plus grands pardons. Lorsqu'on se sent pardonné, on se sent compris, entendu, respecté. Les pardons créent du bien-être au sein du couple, à l'instar des mercis. Le pardon donne de la joie, de la paix et permet surtout de passer à autre chose et de se renouveler."

Lorsque vous êtes prêt(e)s à demander pardon ou à pardonner si l'autre demande, un cercle vertueux se déclenche : le pardon répare la relation et le couple se sent apaisé. "Dire pardon devant les enfants peut aussi être une démarche salutaire pour eux. Cela leur montre que les adultes peuvent se fâcher, être en désaccord, mais qu'en se demandant pardon, ils peuvent se réconcilier. Les parents sont des exemples pour les enfants, et les voir se réconcilier est rassurant et structurant" complète notre experte.

Parfois, l'un des deux partenaires ne se sent pas prêt à échanger ou à discuter, encore trop fâché de la veille. Notre conseillère conjugale recommande alors une petite astuce toute simple : "Placez deux bougies à un endroit dédié, comme dans l'entrée de votre maison par exemple. Lorsque l'une d'entre elles est allumée, elle annonce le désir de discussion, de démarche de pardon, comme le drapeau blanc, synonyme de paix en temps de guerre. Il ne reste plus qu'à l'autre partenaire à allumer sa bougie pour signifier qu'il est prêt à entamer un dialogue ou une phase de réconciliation."

L'idée est de trouver un code ensemble à mettre en place pour désamorcer la guerre et ouvrir à la paix. Le premier qui se sent prêt peut faire acte et décider de rompre ce mauvais lien, qui peut gangréner la relation de couple. Selon l'experte

 "si la relation de couple est saine et équilibrée, une fois la situation débloquée, chaque membre du couple expérimente le bienfait d'une paix retrouvée et renforce ainsi leurs liens conjugaux". Vivre quotidiennement de petits ou de grands pardons permet au couple d'apprendre peu à peu à faire grandir leur amour et à "se rechoisir". Le pardon est profondément libérateur et salvateur pour le couple. Parfois le recours à un(e) professionnel(le) peut être nécessaire lorsque la relation est bloquée ou que le dialogue est rompu.

Merci à Violaine de Laplagnolle, conseillère conjugale et familiale et présidente de la Fédération Nationale Couples et Familles (FNCF).