George Desvallières : l'apôtre peintre

Poursuivant son cycle dédié à la redécouverte des maîtres du tournant des XIXe et XXe siècles, le Petit Palais accueille pour une rétrospective inédite et jusqu'au 17 juillet, 90 oeuvres (peintures, dessins, vitraux...) du peintre français George Desvallières (1861-1950) témoignant de son univers créatif complexe dans cette période si singulière de l'entre deux guerres.

George Desvallières (1861-1950) – En soirée, Madame Pascal Blanchard, 1903. Huile sur papier marouflé sur toile – Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.

Peintre souvent oublié des avant-garde, George Desvallières s'est très tôt affranchi de l'académisme des beaux-arts insufflé par Delaunay , lui préférant le parrainage d'un ami de la famille, le peintre Gustave Moreau. Desvallières porte ainsi un double héritage puisque la peinture savante et maniériste de Delaunay s'articule autour de la figure humaine quand celle de moreau transcrit les élans de l'âme . Au delà de cette double influence,  toutes les formes d'art l'intéressent. Il délaisse donc assez rapidement les portraits saisis sur le vif de son entourage pourtant biens accueillis au Salon dès 1883, pour une peinture proche de l'esquisse, qu'il découvre lors de sa vie nocturne londonienne en 1903, en observant les passants dans les rues. De prime abord toute en légèreté, celle-ci témoigne cependant d'une inquiétude morale dans ce monde désenchanté. 

L'année suivante, revenu à Paris, il poursuit cette peinture vivante dans les faubourgs de montmartre avant d'engager une recherche spirituelle sous l'impulsion de Huysmans puis de Léon Bloy. Dès 1904, il peint de plus en plus de sujets religieux et rédige dès 1912 le projet d'une école d'art placée sous la protection de notre Dame de Paris qui se concrétisera au lendemain de la Grande Guerre.  Durant celle-ci, en homme engagé, il devient responsable d'une compagnie de chasseurs sur le front des Vosges jusqu'en 1918 et décide durant cette période d'abandonner la peinture de sujets profanes pour ne se consacrer qu'à l'art religieux. 

Il inaugure ainsi en 1922 une section d'art religieux au Salon d'automne et fonde les ateliers d'art sacré, installés place Furstenberg à Paris. Dans cette très belle exposition,  c'est un art dense,en perpétuelle évolution et tension  entre le charnel et le spirituel, qui se livre aux visiteurs.

Pour prolonger la découverte de ce peintre si singulier : 

Catalogue de l'exposition 
"George Desvallières, la peinture corps et âme"
192 pages, 35 euros



Petit Palais
Musée des Beaux-arts de la Ville de Paris
Avenue Winston-Churchill
75008 Paris