Marthe Villalonga, amoureuse d'un homme marié : "Je ne regrette rien"

A 89 ans, Marthe Villalonga est une retraitée hyperactive. Bien qu'elle ait décidé de lever (un peu) le pied, elle continue à enchaîner les tournages avec bonheur. Le reste du temps, elle se ressource dans son appartement de Cannes, au quartier de la Bocca. Mais cette fille d'un espagnol et d'une italienne n'oublie pas le pays où elle est née et où elle a grandi, l'Algérie.
"Quand je regarde loin, je vois tout le monde là-bas. C'est tout ce qui me rappelle mon adolescence, mais aussi ma petite enfance. Je me dis, c'est là-bas, c'est chez moi", a-t-elle confié face aux caméras de Sept à Huit. 

Marthe Villalonga a quitté l'Algérie à 25 ans pour la France, afin de jouer dans la pièce de théâtre La Famille Hernandez, de Geneviève Baïlac, mais elle n'est jamais plus retournée sur la terre de son enfance. "Parce que je ne vais pas retrouver mon pays. Il y avait les Juifs, les Arabes, les Espagnols, les Italiens, et tout ça faisait un truc extraordinaire parce qu'on était vraiment tous ensemble", a-t-elle expliqué.

Son enfance en Algérie : le jour où "tout a commencé"

De son enfance, elle garde les souvenirs de moments joyeux passés au café de France, le petit établissement près d'Alger tenu par son père. C'est là où Marthe Villalonga a découvert qu'elle aimait divertir les quidams.

"Il y avait toujours des gens qui venaient boire un coup, les copains de mon père par exemple, et ils me disaient : 'Allez, viens nous chanter quelque chose'. Et moi, j'aimais ça. Déjà à six ans, j'avais envie de faire le guignol. Alors je montais sur une table et je chantais 'C'est la lutte finale'", s'est-elle remémorée avec tendresse. 

Passionnée de théâtre, elle a pris des cours de comédie au conservatoire d'Alger, mais sans en informer ses parents. Fille unique, elle ne souhaitait pas les décevoir. Toutefois, lorsqu'elle a obtenu le premier prix, son père en a eu vent. "C'est comme ça que tout a commencé", a-t-elle raconté. 

Marthe Villalonga : son unique grand amour, un homme marié

Devenue actrice confirmée et demandée, l'interprète de la mère envahissante dans Un Eléphant, Ca Trompe Enormément n'a guère eu le temps (ni le désir) d'enchaîner les conquêtes. Elle a toutefois connu le grand amour. "Il n'y en a eu qu'un jusqu'à il y a trois ans, jusqu'à ce qu'il ne soit plus là", a-t-elle confié, toujours auprès de Sept à Huit.

Si Marthe Villalonga a toujours dissimulé cette romance pendant 50 ans, c'est que leur amour était interdit. L'actrice s'était entichée d'un homme marié et père de famille. 

L'élu de son cœur menait une double-vie, et elle, acceptait d'endosser le rôle de l'amante cachée. "Je ne voulais pas savoir. Ça sert à quoi ? Si c'est pour faire souffrir d'autres personnes, c'est pas la peine", a-t-elle expliqué à Audrey Crespo-Mara.

Culpabilité, maternité et fin de vie

Même si elle a dû partager l'homme qu'elle a aimé avec une autre, l'actrice a accepté la situation... et ne le regrette pas : "Sinon on ne serait pas resté aussi longtemps. Si on voulait partir un mois ensemble, on ne pouvait pas le faire. Alors on accepte ou on n'accepte pas. Je ne dis pas que des fois on n'avait pas envie d'être ensemble, mais on a accepté. On se sentait bien. Pourquoi rompre ?".

Quant au sentiment de culpabilité, il lui était étranger. "On n'en avait pas dans la mesure où on étalait rien", a assuré la comédienne de 89 ans.

Si elle n'a jamais eu d'enfants, ce n'était pas par choix. Marthe Villalonga a longtemps essayé de tomber enceinte de l'homme de sa vie, mais elle n'a pas pu devenir maman. Là encore, l'actrice n'a aucun regret : "Ça ne s'est pas fait. Je n'ai rien fait pour ne pas en avoir, et lui, c'était pareil. Si j'en avais eu un, je l'aurais gardé, car j'adore les enfants, mais je ne suis pas resté sur ce truc-là. Je ne regrette rien".

Sa mort, elle y réfléchit de plus en plus et a déjà tout prévu. Ou presque : "Je vais me faire incinérer, et je veux que mes cendres soient jetées dans la mer Méditerranée entre la France et l'Algérie... Enfin s'ils me laissent partir".