Mort de Mary Higgins Clark : drames et secrets de la star du polar

Mary Higgins Clark avait vendu 100 millions de livres, mais aussi connu aussi son lot de tragédies. La romancière américaine s'est éteinte le 31 janvier 2020 à l'âge de 92 ans. Elle restera dans les mémoires comme la reine du suspense... et une femme battante, vraie héroïne de sa vie.

Morte de cause naturelle. C’est "paisiblement et entourée de sa famille et d’amis " que Mary Higgins Clark est décédée à Naples en Floride a annoncé son éditeur sur Twitter. Une fin de vie sereine pour celle qui avait connu beaucoup d’épreuves dans sa vie.
Mary Theresa Eleanor Higgins Clark naît le jour de Noël en 1927 dans le quartier modeste du Bronx à New York. Ses parents d'origine irlandaise, Luke, un restaurateur, et Nora peinent à joindre les deux bouts mais la petite fille se découvre un goût prononcé pour l’écriture dès l’âge de 7 ans. Une passion qui la sauvera quand le sort viendra cruellement frapper à sa porte.

Mary Higgins Clark : des drames en série

Cinq ans après avoir commencé à écrire, la fillette voit, en effet, disparaître en quelques années son père décédé d’une crise cardiaque, son frère victime d’une méningite et son neveu de 15 mois après une chute accidentelle d'une fenêtre. La jeune fille, qui répétera plus tard : "le pire peut toujours arriver”, tire de ses épreuves un courage et une force de caractère qui ne la quitteront plus.

Après des études secondaires à la Villa Maria Academy du Bronx, Mary décide de prendre des cours de secrétariat pour aider sa mère à boucler ses fins de mois. Elle commence sa carrière comme assistante dans le domaine de la publicité avant de devenir hôtesse de l’air à la Pan American World Airways.

Mary Higgins Clark, veuve à 35 ans

Le 26 décembre 1949, Mary épouse Warren F. Clark, directeur de la ligne aérienne Capitol Air, et lui donnera cinq enfants Marilyn, Warren, David, Carol et Patricia. Six ans après leur mariage, la jeune épouse commence à écrire des scripts pour la radio, mais elle est confrontée à un nouveau drame : elle a 35 ans lorsque son mari meurt brusquement d'une crise cardiaque à l'âge de 44 ans, la laissant avec 5 enfants à charge. Mary, jeune maman solo, décide alors de se consacrer à sa vraie passion (entre 5 et 7h le matin, avant de s'occuper de sa progéniture), l’écriture, tout en continuant à travailler comme dactylo.

Cinq ans après la mort de Warren, elle publie son premier roman intitulé Le Roman de George et Martha, une biographie romancée de George Washington. A la tête d’une grande famille, elle reprend ses études et obtient un bachelor of art avec option philosophie.

Mary Higgins Clark : une cinquantaine de romans à son actifs

1975 marque un tournant dans sa vie : la jeune femme a la brillante idée de se lancer dans le roman policier et publie La Maison du Guet qui rencontre rapidement un énorme succès en librairie. Deux ans plus tard, la France la découvre grâce à au roman La Nuit du Renard qui obtient le Grand prix de littérature policière en 1980. La romancière connaît alors la gloire mais aussi le bonheur dans sa vie privée. Le 8 aout 1978, elle épouse ainsi l’avocat Raymond Ploetz. Dès lors, ses romans rencontreront toujours leur public même si certains lui reprocheront de céder à la facilité avec les années.

Mary Higgins Clark écrit, au cours des décennies qui suivent, des dizaines de romans qui s’écoulent à des millions d’exemplaires.

Mary et Carol Higgins Clark : co-écriture mère fille

En 2000, elle signe avec sa fille Carol un polar intitulé Trois jours avant Noël, Mère et fille renouvelleront l’expérience de la co-écriture 4 fois par la suite. En 2019, Mary Higgins Clark publie ce qui sera son dernier roman Kiss the Girls and Make Them Cry, un an après le décès de son dernier mari John J. Conheeney, ex-PDG (richissime) de Merrill Lynch Futures avec lequel elle a convolé en 2008.

La vieille dame est alors fatiguée, mais toujours passionnée. A la tête d'une fortune conséquente de plusieurs centaines de millions de dollars, la romancière n'était pas motivée par l'argent. "Quand je n'en avais pas, j'adorais faire du shopping, sur le chemin des grands magasins je salivais à l'idée de faire une bonne affaire. Maintenant que je peux tout m'offrir, ça ne m'intéresse plus", avait-elle confié à Paris-Match. Avant d'ajouter pleine de bon sens dans  ses mémoires, intitulées Entre Hier et Demain : "gagner à la loterie, rend heureux un an, faire ce que l'on aime rend heureux toute une vie" ?