Princesse Delphine, de "bâtarde" à fille légitime de roi : émoi en Belgique [PHOTOS]

Plus de vingt ans après une bataille de longue haleine, Delphine Boël, fille illégitime de l'ancien roi de Belgique Albert II, a enfin obtenu le titre de princesse. L'artiste de 52 ans est sortie du silence pour s'exprimer sur cette victoire tant attendue...

Princesse Delphine, de "bâtarde" à fille légitime de roi : émoi en Belgique [PHOTOS]
© REX/SIPA/Sebastien PIrlet/SIPA

[Mis à jour le 6 octobre à 10h43] Delphine Boël peut enfin respirer. La fille illégitime de l'ancien roi de Belgique, Albert II, est devenue princesse, comme l'a tranché le tribunal de Bruxelles, le 1er octobre. Puisque l'ex-monarque avait avoué être le père de l'artiste de 52 ans, il lui restait à obtenir le titre royal qui convient ainsi que le patronyme de son père biologique, Sachsen-Coburg-Gotha.
L'avocat de la quinquagénaire a confirmé à l'agence de presse Belga que ses deux enfants, Joséphine et Oscar, seraient désormais également princesse et prince. Après cette annonce, Delphine Boël a enfin brisé le silence dans Le Soir. "J'ai vécu une célébrité de la honte. J'ai toujours été un peu la scandaleuse, le linge sale, la fauteuse de troubles", a-t-elle d'abord regretté. 

Delphine de Boël : son "grand apaisement"

Quant à la décision de la justice de lui accorder le titre de princesse, elle s'est réjouie : "La justice m'a dit que j'avais raison, que j'avais le droit d'être reconnue. C'est un grand apaisement car le système judiciaire a dit que j'étais juste et que j'avais le droit d'exister". Et d'ajouter : "J'avais un fardeau sur les épaules et, pour la première fois depuis mes 17 ans, j'enlève ce fardeau et je retrouve de la légèreté".

A-t-elle, depuis, eu des nouvelles de son père biologique ou de la famille royale de Belgique ? Que nenni. "Je n'attends plus rien. J'ai essayé de régler le problème derrière les murs, en secret, pendant des années (...) J'étais un mouton noir, c'était désagréable et invivable", a-t-elle déploré. 

Delphine Boël, prête à aller de l'avant ? 

Après ces années de souffrance, Delphine Boël n'est pas encore tout à fait prête à tourner la page et accorder son absolution à Albert II de Belgique. "J'ai besoin de guérir un peu, j'ai besoin de temps", a-t-elle précisé. 

En outre, elle regrette d'avoir été utilisée comme symbole par les opposants à la monarchie: "Lorsque Philippe (fils aîné d'Albert II et actuel roi de Belgique, ndlr) et Mathilde ont annoncé qu'ils allaient se marier, ceux qui étaient contre la famille royale sont venus me chercher". Mais le combat de la fille d'Albert II n'était pas politique, il était seulement identitaire. 

Surtout, elle souhaite que son histoire serve d'exemple et que les autres enfants illégitimes puissent, à leur tour, obtenir la reconnaissance qu'ils attendent tant. "Mon combat est qu'on ne pointe pas l'enfant" .

Delphine Boël, traitée de "bâtarde"

Son avocat, Me Marc Uyttendaele, a également expliqué, sur La Première: "L'enfant n'a pas demandé à être né, il n'est pas différent. C'est triste que cette affaire ait existé, des enfants nés hors mariage ça arrive tout le temps et c'est terrible qu'elle ait été stigmatisée parce que cela se produisait dans un milieu qui ne l'accepte pas". L'homme de loi a précisé qu'il recevait toujours des mails de quidams qui insultent Delphine Boël et la qualifient de "bâtarde".

Quid d'une dotation royale ? La fille de l'ancien roi de Belgique, en couple avec Jim O'Hare, un Américain qui travaille dans le secteur de la construction, n'en recevra pas, puisqu'elle n'assume concrètement aucune fonction de pouvoir. 

Albert II de Belgique : l'aveu au peuple

Après une bataille de longue haleine, la vérité avait éclaté en janvier 2020. L'ex-roi de Belgique, Albert II, avait reconnu dans un communiqué qu'il était bien le père de Delphine Boël, après avoir découvert les résultats de tests ADN.

"Sa Majesté le roi Albert II a pris connaissance des résultats du prélèvement ADN auquel il s'est prêté à la demande de la cour d'appel de Bruxelles. Les conclusions scientifiques indiquent qu'il est le père biologique de Madame Delphine Boël", lisait-on.

Toutefois, l'ancien monarque de 85 ans avait qualifié la procédure de "contestable" et a argué: "Il existe des arguments et des objections juridiques pour justifier le fait qu'une paternité légale n'est pas nécessairement le reflet d'une paternité biologique".

Albert II avait également fait savoir qu'il ne chercherait pas à prendre contact avec sa fille adultérine : "Le Roi tient à faire observer que, depuis la naissance de Mme Delphine Boël, il n'a été mêlé à aucune décision familiale, sociale ou éducative quelconque relative à Mme Delphine Boël et qu'il a toujours respecté le lien qui existait entre Mme Delphine Boël et son père légal​​​". Autant de déclarations qui ont été jugées "glaciales" par Maître Uyttendaele, l'un des avocats de Delphine Boël.

Albert II de Belgique, face au scandale de sa fille adultérine

Il faut dire que l'artiste de 52 ans avait entamé de longues procédures judiciaires pour obtenir le droit d'être reconnue comme la fille illégitime de l'ancien roi de Belgique. La jeune femme, dont le père légal est l'ancien écuyer d'Albert Ier de Belgique, Jacques Pol Pascal Marie Ghislain Boël, est née de la liaison (qui aurait supposément duré plusieurs années) entre la baronne Sybille de Sélys Longchamps et Albert II de Belgique.

C'est sa mère qui lui révèle, à ses 18 ans, qu'elle est la fille du monarque belge. Son existence est dévoilée dans la biographie non autorisée de la reine Paola, épouse d'Albert II, en 1999. À l'époque, la révélation fait l'effet d'une bombe et pousse presque le couple royal jusqu'au divorce.

Delphine Boël : pourquoi elle a "crevé l'abcès"

En 2013, après avoir subi des discriminations et autres injustices liées au scandale, Delphine Boël décide de confirmer légalement sa filiation avec Albert II et contester la paternité de son père adoptif en le soumettant à un test ADN qui s'avère négatif. "Cette affaire n'est pas un simple litige privé. Elle est devenue publique et politique car le roi Albert est une personnalité publique de haut rang en Belgique. Cette situation a des effets sur ma vie privée et professionnelle qui ne sont pas limités à la Belgique (...) Crever l'abcès est également important pour l'avenir de mes deux enfants (Joséphine, 16 ans, Oscar, 11 ans, ndlr)", a-t-elle expliqué à Gala.

Après une longue bataille juridique, la cour d'appel somme finalement l'ex-roi de Belgique de se soumettre à un test ADN, en 2018. Celui-ci se pourvoit en cassation, mais sa demande est rapidement rejetée. Aujourd'hui, la vérité a éclaté au grand jour, mais ni le père ni la fille, ne souhaitent renouer le contact