Michel-Édouard Leclerc et l'argent : "J'ai économisé mes premiers salaires pour acheter une..." (Exclu)
Michel-Édouard Leclerc, patron du groupe alimentaire du même nom, a la valeur de l'argent. Plus jeune, il a multiplié les petits boulots pour se faire plaisir, nous a-t-il raconté en interview.
Interrogé par Le Journal des Femmes, Michel-Édouard Leclerc nous a confié à quoi ressemble le quotidien d'un patron aussi médiatique que lui mais a également accepté de nous parler d'argent. A commencer par le sien. Et n'allez pas croire que l'homme d'affaires est du genre flambeur. Dans sa jeunesse, il a appris la valeur de l'argent et cela a laissé des traces en lui.
Quel était votre premier métier dans la vie ?
Dès 14/15 ans, mes sœurs et moi faisions des stages au moins deux mois dans les magasins, l'été, plus un peu à Noël et à Pâques. J'ai fait tous les rayons : fruits et légumes, boucherie, charcuterie... J'ai appris à découper les rôtis et à les mettre dans les filets. J'ai aussi travaillé au rayon textile. Il était naissant, c'est ma mère qui a lancé le textile dans les centres Leclerc. Je lui faisais des fiches de stock.
J'ai fait les poubelles aussi. Je faisais les poubelles tous les matins. Quand on monte un rayon fruits et légumes, quand on monte un rayon produits frais, on enlève les fanes, les poireaux. On coupe. Il y a beaucoup de déchets pour que le rayon soit beau. Alors, je faisais ça, j'allais à la déchetterie. C'est là où je voyais qu'il y avait beaucoup de matière, beaucoup de gaspillage. J'ai découvert la pauvreté là. C'est là que des familles venaient rechercher ces fanes de légumes, ces fruits tâchés.
Et ça a laissé des traces en vous ?
Ce sont des expériences qui te marquent dans la vie. Donc non seulement je n'ai jamais oublié d'où je viens, mais je n'ai jamais idéalisé non plus la société. Il y a toujours eu dans la société française des îlots de pauvreté, des archipels de pauvreté, et c'est ce qui me motive, ça me motive dans toutes les nouvelles technologies, les nouvelles manières de vivre, même le bio et tout ça. Pour moi c'est très important que tout ça reste accessible car une fois que tu as fait toutes les dépenses contraintes comme le logement et le transport, il ne te reste pas tant que ça de dépenses...
Qu'avez-vous fait de votre premier salaire ?
Il y a eu la première fête avec les copains où je n'ai pas trop compté. Il y a eu beaucoup de bières sur les bars de plage où je n'ai pas trop compté non plus. Mais, autrement, j'ai économisé mes premiers salaires pour acheter une moto.
J'étais à la fac à la Sorbonne, à Paris, mais il fallait que je retourne faire mes compétitions de voile, dans la rade de Brest. Donc j'avais acheté une moto avec mon premier salaire. C'était une Honda 500.
Et vous l'avez encore ?
Je me la suis fait voler au bout de trois mois ! Donc j'ai rééconomisé pour acheter une autre moto. Je travaillais chez Bouygues chantier à mi-temps pour payer mes études à Paris et dans le parking de Bouygues, je me suis fait désosser ma deuxième moto. Là j'ai compris, j'ai acheté une voiture, une Peugeot 204 d'occasion, avec un crochet derrière pour tirer la remorque du bateau.
