Dominique Lagrou-Sempère, sa nouvelle vie loin de TF1 : "Je suis devenue libre, indépendante" (exclu)
Dominique Lagrou-Sempère, qui a longtemps été l'acolyte de Jean-Pierre Pernaut sur TF1, a désormais pris son envol. La journaliste de 51 ans a donné de ses nouvelles au "Journal des Femmes".
Journaliste, grand reporter et écrivaine, Dominique Lagrou-Sempère a longtemps travaillé aux côtés de Jean‑Pierre Pernaut, notamment au sein de son célèbre JT de 13h. Après son départ de TF1 en 2021, elle a choisi de réinventer sa carrière. Aujourd'hui, c'est sur sa chaîne YouTube, dans l'émission Entre Vous et Moi, qu'elle anime une émission de rencontres et d'entretiens. Elle nous a accordé une interview pour faire le point sur sa vie actuelle.
Vous avez l'habitude d'interviewer toutes sortes de personnalités dans votre émission. Il y en a-t-il une qui vous a particulièrement marqué ?
Chacune des personnes reçues agit comme une petite thérapie. La thématique générale, c'est les épreuves de vie qui nous permettent de révéler des forces qu'on sous-estime en soi, ou qui nous ouvrent un autre chemin. Donc, ça peut être cette femme qui a été victime d'une tentative de féminicide, qui s'appelle Karine Boucher, et qui est capable de vous dire droit dans les yeux qu'aujourd'hui, elle se trouve belle alors que cette violence lui a fait perdre un bras.
On va également recevoir Mayane, qui est l'actrice de Un p'tit truc en plus, qui va vous expliquer l'importance du temps présent. Elle fonctionne dans l'instant, elle ne se projette pas, ni hier ni demain. Donc elle vous montre que le bonheur est saisissable sur l'instant. Chacun, dans son domaine, avec son histoire de vie, va raisonner en moi.
"La vie m'a suffisamment bousculée"
Arrivez-vous à prendre de la distance avec ces témoignages ?
Oui, mais j'ai quand même 20 ans de journalisme, de grands reportages où, en effet, les témoignages sont durs... Donc on apprend à prendre de la distance et c'est exactement la définition du mot "empathie". L'empathie, c'est ressentir avec l'autre, mais ne pas tomber avec l'autre. L'idée, c'est de pouvoir à chaque fois faire le pas de côté pour revenir à soi et pouvoir retranscrire le discours et l'histoire. Mais je pense que la vie m'a suffisamment bousculée, notamment avec la mort de mon mari (Claude Sempère, décédé en 2019, ndlr) pour qu'aujourd'hui je puisse avoir un alignement salvateur qui se fait.
J'ai cette hypersensibilité indéniable, mais c'est une chance. J'ai mis du temps à comprendre que c'était un vrai cadeau de vie.
Faire de la télé ne vous manque pas ?
Non. Je suis très bien dans ce que je fais. Je suis épanouie, je suis alignée, c'est vraiment le mot qui me vient. Quand vous êtes à la course du buzz, du petit mot, les gens se fatiguent, ils ne sont pas dupes. En ne cherchant pas le buzz, vous avez des témoignages incroyables, comme celui de Delphine Wespiser, sur la perversion narcissique. Cette interview-là s'est déclenchée quasiment du jour au lendemain. On s'est croisées, la rencontre s'est faite, la confiance s'est installée. Et je ne savais même pas qu'elle allait m'évoquer une histoire douloureuse sur son ex pervers narcissique. C'est sorti vraiment comme ça.
Quand on a vécu de douloureuses épreuves comme vous, comment envisage-t-on l'avenir ?
Je suis ouverte à plein de choses. Chaque jour, je me dis : 'Qu'est-ce qui va nous tomber dessus, qu'est-ce que je vais découvrir ?' etc.
J'ai une boîte de production aujourd'hui et mon envie, c'est d'aider les autres. Ma vie aujourd'hui est tournée sur cela, même si ça doit être à travers des spectacles ou des conférences. Aider les autres, je pense que c'est ça qui rend le plus heureux. C'est ça qu'on garde. Au soir de votre mort, vous direz quoi ? Qu'est-ce qui a du sens pour vous, en fait ?
Vous y pensez, à la mort, au temps qui passe ?
Non, j'apprends à être dans l'instant présent, ce que j'ai eu du mal à faire avant la mort de mon mari. C'est vrai que le deuil que j'ai traversé m'a permis de prendre conscience que la vie est éphémère, alors qu'on se croit immortelle quand on a 30-40 ans. Évidemment, quand ça vous tombe dessus, vous y pensez. Aujourd'hui, en revanche, j'apprends à dompter cette peur de la mort. Je reçois aussi beaucoup d'invités qui évoquent la spiritualité, ce sont vraiment des questionnements qui m'intéressent. Chacun a peur de mourir, mais plutôt que d'en avoir peur, il faut se dire, 'Profitons juste de ce que la vie nous donne là.' Je ne veux plus avoir peur de rien d'ailleurs. Rien ne mérite qu'on ait peur. Aujourd'hui, je me sens bien dans ma peau, mon âge, dans tout finalement.
"De là où il est, Jean-Pierre Pernaut doit bien se marrer !"
Êtes-vous lassée que l'on vous parle toujours de Jean-Pierre Pernaut ?
Non, je ne suis pas lassée parce que je suis celle que je suis aujourd'hui par ce que j'ai vécu, par toutes les rencontres que j'ai pu faire, par les chemins que j'ai pu prendre. Et j'ai eu la grande chance de rencontrer Jean-Pierre. Donc au contraire, c'est un cadeau de vie. Mais j'aime à dire que la Dominique de TF1 n'est plus la Dominique d'aujourd'hui. Forcément., le temps a passé.
Qu'est-ce qui a changé ?
Aujourd'hui, je suis devenue libre, indépendante, déterminée à le rester. J'ose, je m'affirme. Peut-être aussi parce que j'ai créé mon environnement professionnel et ça, c'est un cadeau. Il faut du courage pour se lancer et j'étais prête à le faire, mais le premier à l'avoir senti, c'est Jean-Pierre. Et je pense que de là où il est, il serait infiniment fier de mon chemin professionnel. De toute façon, il était quasiment sûr que je créerais quelque chose. Je pense qu'il doit bien se marrer !
