Marianne James, sa vie entre Paris et la province : "J'ai la grande chance de ne pas vivre comme les autres" (Exclu)
La 20e saison de "La France a un Incroyable Talent" démarre ce 14 octobre et Marianne James remet son costume de jurée. L'occasion pour elle de nous faire des confidences en interview.
La chanteuse au franc-parler irrésistible, Marianne James, nous a accordé une interview exclusive à l'occasion de son retour dans le fauteuil de jurée de La France a un incroyable talent, sur M6. Pour le Journal des Femmes, elle se confie sans détour sur ce qui fait battre son cœur lors des prestations des différents candidats, ses allers-retours entre Paris et la province, ses nouveaux projets professionnels et cette petite tentation de la retraite… ou pas.
Déjà 8 ans dans Incroyable Talent, pas de lassitude ?
Notre boulot, c'est de garder une âme, un esprit aussi aiguisé qu'il y a 8 ans. Par exemple, ce n'est pas parce que moi-même je fais du chant que je vais être blasée d'entendre des chanteuses. Et ce n'est pas parce que j'ai fait 8 ans à Incroyable Talent que je vais être blasée de voir un petit couple russe faire du pole dance. Et puis c'est extrêmement mauvais pour le programme et pour nous.
"On est suffisamment bien payés pour..."
Moi-même, quand je regarde, en tant que téléspectatrice, d'autres émissions où il y a aussi des jurés et que l'un d'eux se la pète parce qu'il est blasé, parce qu'il a déjà tout vu, qu'il n'a pas trop de vocabulaire pour dire pourquoi il n'aime pas… Eh bien, je réagis. À haute voix. Toute seule, sur mon canapé. Je dis : 'Mais vas-y quoi ! Dis-nous pourquoi t'aimes pas ! Avec ton gros cul dans ton fauteuil !' Je suis comme tout le monde ! Moi, je n'aime pas être blasée. Je trouve qu'on est suffisamment bien payés pour ne pas avoir une attitude blasée. Donc on est très vigilants à être bien aiguisés dans nos jugements.
Qu'est-ce qui déclenche votre envie de buzzer ou pas ?
Quand je comprends très rapidement qu'on a affaire à une mécanique, à un tel niveau de travail que, même si je n'ai jamais été danseuse et que je ne connais pas le vocabulaire de la danse, je perçois que techniquement, on a un couple qui est en train de danser et que c'est juste une merveille. Quand, par exemple, on frôle le niveau de l'Opéra de Paris, ou quelque chose dans cet esprit là.
Donc soit je reconnais, intellectuellement, qu'il y a un vrai travail rare qui est donné, soit je suis touchée émotionnellement. Mais vraiment touchée. À tel point que j'en suis un peu enivrée, sans comprendre exactement pourquoi j'aime cette prestation.
Est-ce que c'était compliqué de gérer les tournages d'Incroyable Talent alors que vous vivez une partie de l'année dans la Drôme ?
Je suis Madame TGV ! J'ai la chance, dans ma jolie ville de Montélimar, d'avoir deux TGV par jour. Et je le prends vraiment comme si j'empruntais un RER. Il met 2H50 pour monter à Paris. Ça me laisse le temps de réviser un texte que je n'ai pas appris, de passer des mails qui sont un peu en souffrance, de boire un café et de faire dodo. C'est tellement naturel pour moi de prendre le train depuis 30 ans que, honnêtement, je ne fais plus de différence du tout maintenant.
Vous pourriez quitter définitivement Paris pour vous installer dans la Drôme ?
Ah, je suis gourmande... Avec moi, ce n'est pas fromage ou dessert… C'est fromage et dessert ! J'adore Montélimar pour plusieurs raisons. On y respire bien, la lumière est belle, je peux m'y baigner tous les jours, j'ai une super piscine. Je suis bien, je suis dans mon jardin. J'ai des belles fleurs. On fait des barbecues et des compétitions de pétanque. C'est vraiment la vie rêvée.
"J'alterne une semaine à Paris, quatre semaines dans le Sud"
Et j'aime Paris parce que j'ai toute une série d'endroits où j'aime bien aller manger thaï, vietnamien ou japonais mais aussi camerounais. Je peux voir des films en version originale. Il y a des festivals. Il y a des très belles expos que je n'ai pas envie de louper. Il y a toujours des expositions incroyables. Il y a aussi revoir les vieux potos. Il y a aussi des boutiques que je ne trouverai jamais à Montélimar. J'ai une vie culturelle à Paris qui est exceptionnelle. J'ai la grande chance de ne pas vivre comme les autres car je suis artiste. J'aime mon appartement à Paris. J'alterne une semaine à Paris, quatre semaines dans le sud.
Après le succès de "Tout est dans la voix", quels sont vos prochains projets ?
Je devrais enchaîner avec un nouveau show. J'avais très, très peur d'être sur scène sans être dans un personnage avec un accent russe ou un accent allemand. Et en fin de compte, je me suis aperçue que le fait d'être juste 'Marianne', ça plaisait énormément aux gens. Le public a répondu présent au-delà de toute espérance. Ça devait tourner 3 ans, ça a finalement tourné 4 ans. C'était absolument blindé de partout !
Honnêtement, il faudrait que je me remette à la scène. Je suis censée écrire le nouveau spectacle mais, en même temps, je suis partagée entre ça et la retraite... J'aimerais bien profiter de ma maison, j'aimerais bien aller aux champignons, profiter du printemps. Or, quand on part en tournée, on ne voit ni le printemps, ni l'automne, ni l'hiver... Donc j'avais envie de faire un tout petit break. Mais à mon avis, je vais m'ennuyer et je vais y retourner, surtout que j'ai déjà le sujet... Il est 'croquignolé', il est chaud.
Pas de retraite en perspective ?
Je pense que c'est un tout petit peu trop tôt pour arrêter la scène. Vers 70 ans, j'arrêterais. Mais en même temps... se lever sans être obligée de prendre un train, partir aux champignons, recevoir des copines - qui elles-mêmes, sont à la retraite -, partir faire de la rando, aller en thalasso quand on veut, que ça soit ouvert ou fermé, voyager... Quand on est en bonne santé mentale et physique et qu'on a un peu de pognon, toute la journée et toutes les nuits pour soi, je peux dire qu'on ne s'ennuie pas. C'est les vacances éternelles. C'est génial.