Richard Bohringer, binational : cet autre pays inattendu dont il a un passeport
A 83 ans, Richard Bohringer se fait discret. Le célèbre comédien s'est éloigné des plateaux de tournage et coule des jours paisibles.
À 83 ans, Richard Bohringer affiche une impressionnante carrière. Le comédien, dont le dernier projet remonte à 2023 lorsqu'il est monté sur scène pour la pièce Quinze Rounds, n'a jamais eu les deux pieds dans le même sabot. Et ça vaut pour sa vie d'artiste comme pour sa vie privée. La preuve : il possède une double nationalité.
Richard Bohringer naturalisé dans ce pays sur un autre continent
Passionné par l'Afrique, l'acteur né en 1942 à Moulins (dans l'Allier) a demandé la nationalité sénégalaise après être tombé amoureux du pays sur le tournage du film Les Caprices d'un fleuve, de Bernard Giraudeau, dans les années 1990. En 2002, Richard Bohringer obtient alors le graal et, depuis, il partage sa vie entre la France, où réside toute sa famille dont sa fille la comédienne Romane Bohringer, et Saint-Louis, ville de la côte ouest du Sénégal où il possède une maison.
D'ailleurs, Richard Bohringer a passé sa vie à clamer haut et fort que le Sénégal lui avait tout donné. "Ce continent m'a pris dans ses bras. Il a le sens du partage. Ceux qui m'ont donné n'avaient rien : ils sont allés chercher dans les trous qu'ils ont dans les mains. C'est très difficile de se sentir à sa place quand on est toubab ('Blanc' en wolof et malinké) car là-bas, la vie n'est qu'africaine. Mais j'ai eu le sentiment d'être accepté", avait confié le comédien dans Géo, en 2016.
Richard Bohringer a failli ne pas "prendre le vol retour"
Plusieurs fois tenté de ne pas "prendre le vol retour", l'acteur doublement césarisé s'est raisonné toute sa vie, jusqu'à devoir rejoindre la France définitivement pour se battre contre un cancer dans le plus grand secret. "Mais j'avais mes enfants et leur maman en France. L'Afrique m'a déjà tellement éloigné d'eux… Ça a commencé en 1985. J'ai fait une volée de voyages là-bas. J'étais très perdu. Ce continent est puissant et dévastateur, il fait s'évanouir ce qu'on était, vous fait devenir quelqu'un d'autre. À cette époque, l'Afrique m'arrachait à ma vie. Elle l'a perturbée. Aujourd'hui, elle me manque terriblement. Je suis en mal d'amour", a-t-il avoué, toujours dans Géo.
Naturalisé sénégalais "pour lui témoigner à plein temps de mon amour, et de mon estime et de mon respect" comme il l'avait expliqué sur le plateau de Thierry Ardisson en 2002, le père de Romane Bohringer a même tourné un film gratuitement dans son pays de coeur : Les baobabs ne poussent pas en hiver, de Henri Henriol.
