Zazie inquiète pour ses revenus ? "Il faut un système de dédommagement"

Alors que Paris a accueilli le 3ᵉ Sommet pour l'action sur l'intelligence artificielle, le sujet fait réagir anonymes et personnalités du show business. C'est le cas de la chanteuse Zazie qui a partagé ses craintes et son avis sur l'IA dans le journal Le Parisien.

"Une atteinte inacceptable au respect de nos œuvres…"

Pas moins de 34 000 personnes, issues de la musique, du cinéma, du doublage et de la littérature ont signé une tribune pour alerter sur les dérives de l'IA. Un document adressé aux pouvoirs publics qui exige notamment une mise en place d'un cadre législatif garantissant aux créateurs le respect de leurs droits et une juste rémunération. 

Plus fort encore, cette tribune de stars demande aussi une régulation stricte de l'outil dans le milieu artistique. "L'utilisation sans notre consentement de notre talent et de notre travail (…) représente une atteinte inacceptable au respect de nos œuvres et de notre travail artistique", écrivent les signataires ; l'IA peut servir par exemple à reprendre une voix pour du doublage de films sans devoir payer un acteur pour qu'il aille en studio. "Les revenus des services d'IA générative pour les contenus musicaux et audiovisuels devraient atteindre 9 milliards d'euros en 2028, contre 0,3 milliards d'euros actuellement", relate la Confédération internationale des sociétés d'auteurs et compositeurs (CISAC).

Zazie inquiète : ce qu'elle en dit 

Parmi les signataires de cette tribune : Jean-Jacques Goldman, M. Pokora, Jacques Dutronc, Bob Sinclar ou encore Zazie, qui n'a pas hésité à prendre la parole sur le sujet dans les colonnes du Parisien. "C'est très impressionnant, ce que peut créer l'intelligence artificielle générative, mais ce qui est dangereux, c'est qu'elle remplace sans remplacer. Demander à l'IA une musique de film à la manière de Maurice Jarre avec la voix de Florent Pagny, c'est copier et voler les deux", a d'abord déclaré l'interprète des tubes J'envoie valser, Je suis un homme et Rue de la Paix. 

Et Zazie d'ajouter : "Mais il ne faut pas diaboliser toutes les intelligences artificielles, qui existent depuis qu'il y a des ordinateurs et apportent aussi de bonnes choses (…) Quand on sait le coût énorme d'un film, je peux comprendre qu'un jeune réalisateur utilise l'IA parce qu'il n'a pas le budget pour avoir le grand compositeur dont il rêvait. Il ne faut pas le sanctionner, mais il faut un système de dédommagement". Tout n'est donc peut-être pas à jeter à la poubelle !