Taille Basse (TikTok) : "Quand tu fais 1m20 et 40 kg, les codes sont cassées" - Interview
L'influenceuse Douchka Volaric, plus connue sous le pseudo de Taille Basse, a souvent des remarques désobligeantes sur sa petite taille. Elle a décidé d'y répondre avec humour, et de se focaliser sur les messages de soutien. Entretien exclusif avec le "Journal des Femmes".
Lorsque l'on a un handicap, cela peut être difficile de s'exposer sur les réseaux sociaux. "On est dans une société où on a un culte du physique très important, surtout sur les réseaux sociaux", affirme l'influenceuse Douchka Volaric, 32 ans, plus connue sous le pseudo Taille Basse, qui préfère rire de sa petite taille avec sa communauté. "Je regarde les commentaires de certaines personnes en situation de handicap et c'est horrible. J'ai la chance d'avoir une communauté bienveillante, mais je vois qu'il y a encore beaucoup de travail".
Voici la suite de notre interview.
Une vague de haine sur les réseaux...
Sur ses réseaux sociaux où elle a plus d'1 million d'abonnés, la jeune femme a déjà reçu des messages de haine et d'insultes d'un public très jeune, même s'ils sont de plus en plus rares. Sa réponse ? "Je continue à sourire, je ne montrerai jamais de la tristesse sur mes réseaux. Si tu commences à le montrer, ils vont encore plus s'acharner. Quand t'es bien dans ta peau, les gens peuvent te dire petite naine, sale naine, Passe Partout, Mimie Mathy, ça me passe au-dessus. Je me dis qu'ils sont très malheureux dans leur vie pour être capables derrière l'ordi ou un téléphone d'écrire ce genre de choses".
Pour se protéger, elle choisit d'y répondre avec humour, d'analyser ce genre de profils et de ne surtout pas se focaliser sur ces commentaires. "C'est une arme de destruction parce que les personnes en face ne feront jamais cela. Faut réussir à se faire une place sur les réseaux quand t'es différent et que tu ne rentres pas dans le moule. Quand tu ne fais pas 1m80 et 60 kg mais 1m20 et 40 kg, les codes sont cassées et t'as l'impression de n'avoir rien à faire ici".
Les dommages collatéraux sont également pour ses proches, qui sont sensibles à ce que l'on peut dire sur Douchka. "Mes sœurs veulent me protéger des moqueries et maintenant que je m'appelle Taille Basse, elles ne comprennent pas trop. J'ai une sœur qui regarde tous mes commentaires avant moi et qui s'en rend malade. Ça rend mon entourage plus triste que ça peut me rendre triste. Je me demande parfois si je continue, car je ne veux pas rendre ma famille malheureuse".
Des moqueries dans la vraie vie également
Quand elle se balade, la Castelroussine fait parfois face à des regards insistants et des moqueries d'un jeune public. "J'ai beaucoup d'anecdotes, où les jeunes se sont moqués de moi. Je ne les vois pas quand je suis avec ma famille. Des jeunes m'ont pris en photos et rigolaient. Ma sœur a super mal réagi et ma réaction a été de lui dire d'arrêter d'y prêter attention".
Le plus grand souci ? L'effet de masse, comme sur les réseaux sociaux où des publications regorgent de centaines, voire des milliers, de commentaires haineux. "Une fois, j'ai vu un jeune sur son téléphone, il m'a regardé mais rien de plus. Le lendemain, avec tous ses amis, il m'a mis cher. L'effet de groupe, tu te sens pousser des ailes et c'est dévastateur. Tu peux faire des choses très malsaines pour amuser la galerie".
Souvent comparé à Passe Partout ou Mimie Mathy, son handicap fait rire celle qui oublie son premier livre intitulé Rien n'est NAINpossible : "On a une représentation dans laquelle on s'amuse du nanisme, mais on peut en souffrir".
Mais avant tout, beaucoup de soutien et de remerciements
Bien que Douchka soit confrontée à des comportements négatifs, ce sont avant tout des messages de remerciements qui pleuvent dans ses messages privés. "Récemment, j'ai eu le témoignage d'une maman qui a eu un enfant atteint d'achondroplasie. Elle m'a dit 'tu me donnes beaucoup d'espoir alors que les médecins en avaient peu pour ma famille à la naissance'. Chose que ma maman a aussi entendue à la naissance. 'Votre fille est de petite taille, c'est la catastrophe' alors que c'est surmontable".
Taille Basse se sent utile auprès de sa communauté. "Je reçois beaucoup de témoignages et je sais que je les aide. On m'a même dit que je devais être remboursée par la sécurité sociale. De base, je ne pensais faire que de l'humour sur mes réseaux et c'est devenu plus important, je veux continuer pour ces personnes".
Interview exclusive ne pouvant être reprise sans la mention du Journal des Femmes.