Charlotte Gainsbourg : ce jour où elle a "choqué" sa mère Jane Birkin... "Je n'avais pas du tout réalisé que..."

Deux ans avant la mort de sa mère Jane Birkin, Charlotte Gainsbourg a réalisé un documentaire édifiant sur elle, qui n'a pas été facile à tourner. La fille de Serge Gainsbourg avait été "vexée" par sa demi-soeur Lou Doillon, avait "choqué" sa mère et avait fait d'étranges découvertes...

Charlotte Gainsbourg : ce jour où elle a "choqué" sa mère Jane Birkin... "Je n'avais pas du tout réalisé que..."
© Jean Michel Nossant/SIPA

Charlotte Gainsbourg avait présenté son documentaire consacré à sa mère, Jane By Charlotte, au festival de Cannes, en 2021, environ deux ans avant sa mort. Mais si la fille de Jane Birkin, en deuil depuis le décès de sa mère survenu le 16 juillet, était très fière du résultat, le tournage, à sa grande surprise, n'a pas été simple. Au début, sa manière de procéder avait quelque peu rebuté sa mère. "Je pensais que je commencerais par la filmer en tournée au Japon. Et dans la perspective de la partie interview, comme je voulais être la plus pro possible, j'avais griffonné sur un cahier une batterie de questions. J'allais droit au but et au bout du compte ça l'a choquée. On s'est arrêtées", a-t-elle confié à Gala.

Deux ans plus tard, la compagne d'Yvan Attal a pu reprendre le tournage, après avoir montré quelques images du projet à Jane Birkin, qui a finalement accepté de se relancer dans l'aventure.

Charlotte Gainsbourg, "vexée" par Lou Doillon

Mais ce fut ensuite sa demi-sœur, Lou Doillon, qui a contrarié les plans de Charlotte Gainsbourg. "De la même manière que je voulais associer le souvenir de Kate (Barry, sa sœur décédée en 2013, NDLR) à la période japonaise, j'ai pensé impliquer Lou pour la partie tournée dans la maison de ma mère en Bretagne. Mais, à ma grande surprise, elle m'a dit ne pas être trop à l'aise ; que ce n'était pas son film. Alors je me suis dit merde, pourquoi je ne pourrais pas filmer tout ce que je veux", a raconté à Gala la fille de Serge Gainsbourg

Dans un premier temps "un peu vexée" par la décision de sa demi-sœur, Charlotte Gainsbourg a finalement pris conscience du cadeau que celle-ci lui offrait. "En fait, Lou m'a aidée de cette manière à admettre que ce que je voulais c'était peut-être un tête-à-tête avec ma mère (...) Puis, quand c'est devenu clair, dans un désir de transmission, j'y ai inclus mes filles, Jo la petite, et Alice, dont on parle tout le temps bien qu'elle n'apparaisse pas dans le film", a-t-elle constaté.

Charlotte Gainsbourg : ce qu'elle a découvert sur sa mère Jane Birkin

Charlotte Gainsbourg a fait de nombreuses découvertes sur sa famille, mais aussi sur elle-même, en filmant ce documentaire. "Je voulais que le sujet ce soit elle. Mon père a pris beaucoup de place à sa mort, j'avais 19 ans et ça m'a cassée. J'étais tellement en manque que je n'ai parlé longtemps que de lui (...) En filmant ma mère, j'ai compris du même coup qu'elle avait douté de la place qu'elle avait pour moi". Et de conclure: "Dans un souci de transmission, il était très important pour moi que mes enfants comprennent qui est leur grand-mère et mon amour pour elle".

Charlotte Gainsbourg et Jane Birkin : la mort de Gainsbourg ne les a pas "rapprochées"

Pour le film, l'actrice avaiyt conduit sa mère rue de Verneuil, où celle-ci résidait avec Serge Gainsbourg... et elle avait été plutôt surprise. "Je n'avais pas du tout réalisé qu'elle n'y était pas retournée depuis. C'est bizarre, mais j'ai été tellement focalisée sur mon propre deuil que j'ai très peu pensé au sien. Aussi étrange que cela puisse paraître, la perte de mon père ne nous a pas rapprochées du tout", a-t-elle confié au Point.

Et de poursuivre: "La maison de la rue de Verneuil, je l'ai achetée à mes frères et sœurs, et c'est devenu ma chose. Je l'ai gardée pour essayer de retrouver un peu de mon père, pour revenir à cette vie d'avant. Pour moi, ce lieu était tellement chargé émotionnellement, tellement douloureux que je n'ai pas pensé une seconde que ça lui ferait plaisir d'y retourner". La maison de la rue de Verneuil, située dans le 7e arrondissement de Paris, devrait d'ailleurs ouvrir ses portes au public le 20 septembre 2023.