Mon Maître d'Ecole : rencontre avec François-Xavier Demaison

A l'occasion de la sortie du documentaire "Mon Maître d'Ecole" d'Emilie Thérond, en salles le 13 janvier, le Journal des Femmes a rencontré l'acteur et humoriste François-Xavier Demaison, qui enfile pour la première fois la casquette de producteur. Interview.

Mon Maître d'Ecole : rencontre avec François-Xavier Demaison
© Bruneau Cyril/ABACA
François-Xavier Demaison © Bruneau Cyril/ABACA

François-Xavier Demaison a connu un début de carrière atypique avant de se retrouver face à la caméra et de faire rire aux éclats. Il a en effet embrassé une carrière de fiscaliste, avant de revenir à ses premières amours. Aujourd'hui, il ajoute une nouvelle corde à son arc : celle de producteur, pour Mon Maître d'Ecole, en salles le 13 janvier, un documentaire touchant qui nous emmène, le temps d'une année, au côté de Monsieur Burel, un instituteur pas comme les autres qui s'apprête à prendre sa retraite. C'est au siège français de Disney, qui distribue ce documentaire, que nous avons pu nous entretenir avec le touche-à-tout qu'est François-Xavier Demaison. Rencontre.

Le Journal des Femmes : Comment est née cette collaboration avec Disney et pourquoi avoir produit Mon Maître d'Ecole ?
François-Xavier Demaison : J'ai eu un coup de cœur pour les images que j'ai vues, j'ai eu le frisson, les poils hérissés et j'ai eu envie que tout le monde les ait aussi. J'ai été bouleversé par le charisme et la bonté de Monsieur Burel, qui enseigne la tolérance au même titre que les mathématiques et l'orthographe, ainsi que par Emilie Thérond (la réalisatrice, ndlr). Ce regard de petite fille qui, entretemps, est devenue journaliste chez Capa et a fait plein de documentaires. Elle se replonge dans son enfance, à Saint-Just-et-Vacquières, une petite commune de 300 habitants, où elle va retrouver son maitre d'école qui lui a transmis, donné, de la maternelle au CM2, de belles valeurs. Je l'ai rencontrée à un dîner. On a vraiment sympathisé, elle m'a montré ses quelques images et j'ai été bouleversé. Je suis allé voir Disney et ils ont aussi eu le coup de foudre.

La production, c'est nouveau pour vous. Pourquoi vous êtes-vous tourné vers cette voie ?
J'ai eu un coup de cœur pour Emilie Thérond, je me suis dit qu'il fallait qu'un maximum de gens voie ce film. C'est un peu un trait d'union entre ma carrière artistique et mon parcours atypique.

Avant cela, vous étiez un avocat spécialisé dans la fiscalité, vous renouez donc avec les chiffres. Quel est votre rapport à l'argent ?
Je dois avouer que le lien avec l'argent sur ce projet est assez étroit (rires). On s'est battus pour autofinancer le film. Ça a été à l'arrache.

Que retenez-vous de cette expérience de producteur ?
Que c'est beau de mettre en valeur le talent des autres. Les acteurs sont souvent auto-centrés sur leur nombril, qui plus est, ceux qui font des one-man show. Avec ce projet, c'était bien de s'intéresser au talent et à la vie des autres. Ce film m'a rendu heureux, c'est optimiste, plein de belles valeurs et en ce moment, ça fait du bien.

Comment avez-vous décidé d'en faire un film pour le cinéma et non pour la télévision ?
Je me suis dit que c'était un petit bijou et qu'il fallait un bel écrin. Je trouvais que c'était génial, parce que ça pouvait amener des discussions avec le public. Avec le climat ambiant, il tombe à pic. C'est un documentaire qui met en valeur le respect de la différence et je pense que ça va faire du bien à tout le monde.

Quel genre d'élève étiez-vous ?
Ca dépendait de la maîtresse : si j'étais amoureux d'elle, je travaillais bien, sinon, je travaillais mal...

Avez-vous un souvenir particulier de l'un vos maîtres d'école ?
J'ai eu un monsieur Doléan qui m'a fait faire du théâtre. Je l'adorais. Il m'a fait jouer dans la pièce Occupe-toi d'Amélie de Feydeau en 4e. Ça a changé ma vie. Il était plein d'attention à mon égard et c'était un vrai bonheur. On s'est revus récemment, c'était touchant : il vient voir mes spectacles, on a une relation privilégiée. On a tous un Monsieur Burel. J'aimerais bien que ma fille croise un jour le sien. Elle a vu Mon Maître d'école : ce qui est drôle c'est qu'elle croit que c'est une fiction, que les personnages n'existent pas. On rit beaucoup, on est émus, il y a quelque chose de très rythmé, on ne s'ennuit pas une seule seconde. C'est un documentaire construit à la manière d'un film, on est entraînés dans ce petit village et on est touchés.

Monsieur Burel aurait-il pu vous inspirer un personnage sur scène ?
Sans doute.. C'est un beau personnage, il est tellement sincère, tellement juste, c'est ce qui est intéressant. Avec lui, il n'y a pas de mise en scène, ce n'est pas fabriqué : il n'y a eu qu'à poser la caméra, il l'a vite oubliée. C'est un homme plein de bienveillance, qui ne juge pas ses élèves, plein de charisme et de bonté. Il adore son métier et il est à lui seul un véritable hommage à tous les enseignants du monde.

Hormis Mon maître d'école, vous avez plein d'autres projets à venir en 2016...
Cette année je remonte sur scène pour mon nouveau spectacle, je suis en tournée dans toute la France, qui finira pour 10 Olympia en janvier 2017. J'ai un film qui sort le 13 janvier, le même jour que Mon maître d'école, qui s'appelle Arrête ton cinéma de Diane Kurys avec Sylvie Testud. J'ai aussi joué dans "Comment j'ai rencontré mon père" de Maxime Motte qui sort en juin ,avec Isabelle Carré ainsi que dans Esprit d'équipe de Christophe Barratier, sur l'affaire Kerviel.

Regardez la bande-annonce de Mon Maître d'Ecole, au cinéma le 13 janvier :

"Mon maître d'Ecole : Bande-annonce"