Sara Forestier : "J'étais amoureuse de Jamel Debbouze et de Didier Bourdon"

Sara Forestier, 26 ans, jolie blonde badine et sans-gêne, actrice aux deux César, Eric Elmosnino, 48 ans, brun ténébreux et nonchalant, génial interprète de Gainsbourg : ces deux héros du film chorale Télé Gaucho se sont prêtés au jeu de l'interview.

Sara Forestier : "J'étais amoureuse de Jamel Debbouze et de Didier Bourdon"

Après Le Nom des Gens, Michel Leclerc s'est inspiré de ses débuts à Télé Bocal pour réaliser une nouvelle comédie énergique, impertinente, joyeusement bordélique. Dans Télé Gaucho, le réalisateur raconte le quotidien d'une chaine associative locale et révolutionnaire.

LeJournalDesFemmes.com : Michel Leclerc dit qu'il voulait dépeindre un jeune qui montait à Paris pour devenir adulte et se confronter à ses idéaux, ses ambitions artistiques, ses premières amours... A quelle période cela fait-il écho chez vous ?
Eric Elmosnino : Le parallèle est très simple pour moi qui m'ennuyait en banlieue, pendant toute ma scolarité. Lorsque j'ai rencontré le théâtre, ma vie a changé. Je me suis construit à l'intérieur de ce monde qui m'était inconnu et j'ai senti que c'était ma place. C'est une chance inouïe, un luxe incroyable. Tu existes enfin, tu as une image positive de toi.
Sara Forestier : Cela me rappelle mes débuts au cinéma, le fait de se retrouver dans un groupe pendant un laps de temps donné, de trouver sa place, d'expérimenter plein de choses, la nécessité de composer avec les contradictions de chacun, de se trouver un but commun. C'est l'évocation aussi du premier engagement politique, des sentiments passionnels...

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Eric Elmosnino et Maïwenn dans Télé Gaucho © UGC Distribution

Y a-t-il un autre métier que vous auriez pu exercer ?
Eric Elmosnino : Je peux faire n'importe quelle activité du moment que les gens me regardent comme quand je suis sur scène. J'attendais la reconnaissance. Je voulais ressentir que je pouvais être intéressant alors qu'à l'école, c'était catastrophique. Si cela avait suscité l'admiration, j'aurais pu continuer toute ma vie dans l'imprimerie dans laquelle je bossais...
Sara Forestier : J'aurais adoré être maîtresse d'école, transmettre à des enfants.

Clara a une folie douce et solitaire. Elle semble lunaire. C'est un peu vous ?
Sara Forestier : C'est surtout une alchimie avec Michel Leclerc qui écrit de superbes personnages... Avant de tourner Le Nom des Gens, j'avais rendez-vous avec Michel dans un café pour parler d'un projet. Je lui ai renversé un verre de vin sur son pantalon, il était super content. Il affectionne les gens maladroits, ceux qui dérapent, débordent,  les personnes qui ne sont pas dans le contrôle, mais dans l'excès.

J'ai lu aussi que vous étiez très angoissée, quasiment malade avant d'entrer sur les plateaux de tournage ?
Sara Forestier : Je suis studieuse, appliquée, et j'ai une peur panique, physique, de ne pas réussir à faire ce que l'on attend de moi.

Qui était votre modèle lorsque vous étiez enfant ?
Sara Forestier : Aucun acteur en tout cas parce que je ne regardais jamais de films.
Eric Elmosnino : Je ne me suis jamais identifié, je trouve cela bizarre de se projeter sur d'autres. Par exemple, j'admirais John McEnroe, mais je n'ai jamais mis de bandeau dans mes cheveux !

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Affiche du film télé Gaucho, en salles le 12 décembre 2012. © UGC Distribution

Et quel était votre fantasme d'adolescent ?
Eric Elmosnino : Si l'on parle d'attirance sexuelle, je me suis beaucoup masturbé en regardant les filles de Playboy... Sinon, une femme qui me faisait de l'effet, c'est Faye Dunaway. Elle est électrisante, notamment dans la scène où elle fait prendre un bain à Dustin Hoffman dans Little Big Man.

Et Sara, vous étiez plutôt Brad Pitt ou George Clooney ?
Sara Forestier : J'étais amoureuse de Jamel Debbouze et de Didier Bourdon parce qu'ils me faisaient rire.

Est-ce qu'il y a des choses qui peuvent vous rendre violents ?
Sara Forestier : La frustration, éventuellement, mais globalement je fuis tout ce qui est du registre de l'agressivité, de la brutalité. Je ne tolère pas les menaces ou les atteintes (physiques et verbales) à l'intégrité.
Eric Elmosnino : J'avoue que conduire dans Paris me rend fou. Quelqu'un qui ne répond pas à mon "bonjour", peut m'exaspérer. Je ne comprends pas le manque de respect, l'absence de politesse.

Y a-t-il un mot que vous adorez entendre ou prononcer ?
Eric Elmosnino : : "chagrin" et "encore"
Sara Forestier : "salopard"

Portrait chinois de Sara Forestier

Si vous étiez...
un film : Les Lumières de la ville, de Charles Chaplin
une chanson : Ah ! si vous connaissiez ma poule (de Maurice Chavalier, la version de Serge Gainsbourg)
une recette de cuisine : Le flan à la fleur d'oranger
un animal : un tigre
un parfum : la sueur de mon mec
Sara, si vous étiez un homme ? Didier Bourdon !

Portrait chinois d'Eric Elmosnino

Si vous étiez... 
un film : Heat de Michael Mann
une chanson : Du côté de chez Swann (Dave)
une recette de cuisine : Le rosbeef, purée de pommes de terre
un animal : un zèbre
un parfum : l'odeur de l'herbe fraîchement coupée
Eric, si vous étiez une femme ? Ma sœur !