Gundula Schulze Eldowy, Berlin 1987, de la série "Berlin in einer Hundenacht" ("Berlin par une nuit de chien")

30 ans après la chute du mur de Berlin, que sait‐on en France de la photographie est‐allemande ? L'exposition met en avant ce large chapitre encore trop peu connu par le prisme du corps. Elle entend montrer comment, dans un état autoritaire reposant sur la négation de l'individu, l'enfermement physique, la surveillance et la normativité, la photographie est un médium par lequel les artistes ont manifesté la singularité de leur vie, de leur rapport au corps, exprimant ainsi une puissante liberté intérieure. Après trois décennies marquées par une photographie documentaire et humaniste, le début des années 1980 voit apparaître un langage plus subjectif et hybride. Sans désavouer l'héritage de leurs aînés, les photographes se détachent du réalisme empathique de ceux‐ci pour s'attaquer de front aux tabous sociaux et donner chair aux hommes et femmes de leur temps. Les corps, marginaux ou solidaires, mis en scène ou auto‐performés, rêveurs, introspectifs, brûlants, explosifs, racontent avant tout la vie qui déborde sous le couvercle de la répression, la solitude de l'individu au sein de la collectivité, l'irréductibilité du sujet.

Commissaire de l'exposition : Sonia Voss, lauréate de la Bourse de recherche curatoriale des Rencontres d'Arles. 
Publication à paraître aux éditions Xavier Barral, 2019. 
©  Gundula Schulze Eldowy, Berlin 1987

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