Martin Solveig se livre: son "instrument", sa "fiancée géniale", sa "voix"...

Le Journal des Femmes : Que vous inspire le festival des Déferlantes ? 
Martin Solveig : Cela fait quelques temps que je suis la programmation éclectique de ce festival dont les choix artistiques sont forts. Je suis très heureux de faire partie de l'aventure cette année et je compte bien en profiter à fond.

Quelle est la différence entre mixer en club et en festival ? 
Ce sont deux exercices complètement différents, en club le contact avec le public est plus intimiste, plus direct. Les sets y sont plus longs, cela permet d'amener les choses autrement, d'installer le public dans une ambiance musicale progressivement. En festival la communion avec le public se fait au travers de l'énergie, il y a quelque chose de très immédiat. La construction musicale va dans ce sens, c'est un concentré d'énergie et de tableaux musicaux aux émotions variées qui s’enchaînent de manière vraiment très rythmée. Ne me demandez pas ce que je préfère car j'adore les deux. 

En janvier, vous avez déclaré (à Nice-Matin) vouloir arrêter de mixer en club. Pourquoi ?
J'ai beau adorer jouer en club, j'aborde un nouveau tournant dans ma carrière musicale. J'ai envie de proposer autre chose, une autre approche de la musique, plus live. C'est cette direction que je suis actuellement et qui va assez naturellement m'éloigner des clubs mais cela n'enlève rien aux magnifiques moments vécus en club.

Qu'est-ce qui a changé dans le monde de la nuit depuis vos débuts au Palace ?
Tout ou presque, mes débuts au Palace nous renvoie à une époque ou il n'y avait ni internet ni réseaux sociaux ! Cette révolution a profondément changé le monde de la nuit.

Votre pire/improbable anecdote en club/festival ? 
La coupure de son est rare mais toujours ardue à gérer. Lorsque cela se produit; je fais en sorte de tourner la situation à mon avantage et de partager un moment de communion avec le public au travers d'un morceau que je chante avec eux A Capella par exemple.

Comment décrivez-vous votre style musical ? Comment a-t-il évolué depuis vos débuts ? 
Je pense que ma musique est positive. Mon style a évolué au gré de mes envies, de mes expériences musicales et humaines. Mon objectif au cours des années est resté le même : atteindre une modernité musicale en mélangeant éléments organiques et process électroniques. 

Vous avez une formation classique de chanteur soprano... En quoi cela vous-a-t-il servi ? 
Cela m'a beaucoup servi car la voix est mon instrument, c'est avec elle que chaque morceau prend vie. Les mélodies, les arrangements tout commence avec elle et est présente sur chaque démo. C'est définitivement mon outil favori.

Comment composez-vous ? Qui/Qu'est-ce qui vous inspire ? 
Tout peut être source d'inspiration, la musique que j'écoute bien sur mais aussi les films que je vois, les livres, les expériences de vie, le monde qui nous entoure. J'absorbe beaucoup d'informations, elles constituent un terreau créatif sans fin.

Cela plus de dix ans que vous faites danser la planète. Comment gardez-vous les pieds sur terre ? 
J'ai une fiancée géniale. 

Que pensez-vous de la nouvelle scène électro française ?
Elle est extrêmement riche et talentueuse, je suis très heureux de voir tous ces jeunes talents émerger. Tous s'expriment différemment et insufflent leur propre dynamique à cette scène. C'est extrêmement bénéfique pour tous les artistes, c'est inspirant et stimulant.

Votre look est autant étudié que décalé. En quoi l'image est-elle aujourd'hui aussi importante que la musique dans la carrière d'un artiste ? 
Sincèrement ce n'est pas nouveau, souvenez vous des Beatles. Ce qui est nouveau aujourd'hui c'est l'amalgame entre la personnalité privé qui s'étale sur les réseaux sociaux et l'image publique.

Qu'est-ce qu'il y a dans votre playlist ?  
Il y a beaucoup de choses très différentes dans mes playlists, tout dépend de l'humeur et du moment. J'affectionne tout particulièrement le hip hop, Kanye West a été très prolifique ces dernières semaines. Ces albums occupent donc une bonne place !

Comment rechargez-vous vos batteries ?
Quant à recharger les batteries, rien de mieux que de passer du temps entouré des miens. Je lis et joue aussi au tennis dès que je peux, cela me permet de garder un bon équilibre.

Quels sont vos projets ? 
Avec "My Love" j'ouvre un nouveau chapitre musical de ma carrière. Je suis très heureux de la façon dont les morceaux prennent vie et de leur identité. J'ai aussi très envie de les défendre différemment non plus ne tant que DJ mais en tant que performer en live. Je ferai une première date à l'Olympia à Paris le 2 novembre. J'ai vraiment hâte de revisiter certains de mes morceaux et de jouer les nouveaux en formation live.