Bridget Jones : héroïne normale, succès phénoménal

Bridget Jones... La simple évocation de ce nom suffit à faire émerger de nombreuses images en tête, des gênantes culottes de grand-mère au séduisant Daniel Cleaver en passant par le visage poupin de Renée Zellweger. L'héroïne créée par Helen Fielding a également conquis les écrans grâce à deux (bientôt trois) adaptations au cinéma. Un véritable phénomène né comme presque tous les succès : par hasard.
Après avoir travaillé pour la télévision, Helen Fielding collabore avec plusieurs titres de presse écrite, tels que The Sunday Times, The Telegraph et The Independent. En 1995, ce dernier lui propose d'écrire sur son quotidien de femme célibataire à Londres. L'auteure accepte à condition de raconter sa vie à travers les yeux d'un personnage fictif : Bridget Jones était née. De manière anonyme, Helen Fielding met en scène les tribulations de cette trentenaire, à la recherche de l'amour, gaffeuse et irrésistible. La rubrique connaît un succès immédiat et rapidement, la romancière étoffe son personnage dans deux romans, publiés sous forme de journal intime : Le Journal de Bridget Jones paraît en 1996 et sa suite, Bridget Jones : l'âge de raison, sort en 1999. Les ouvrages se vendent à plus de 15 millions d'exemplaires et, en plus de démocratiser la consommation de glace à même le pot, lancent le genre de la chick lit, cette littérature écrite par des femmes, pour un lectorat féminin et mettant en scène le quotidien de personnages loufoques, à grand renfort d'autodérision. Avec Bridget Jones, Helen Fielding a su retranscrire les angoisses et interrogations de toute une génération, en lui tendant un miroir joyeusement décomplexant. Grâce à son héroïne, elle dédramatise le célibat et désamorce la pression sociale quant à la vie sentimentale des "solos".

Une amie fidèle et rassurante

Comme souvent quand un livre devient un best-seller, les producteurs flairent le bon filon et s'en frottent les bobines. L'adaptation cinéma du Journal de Bridget Jones sort en 2001. Cette comédie générationnelle, devenue culte, trouve elle aussi son public : 3,3 millions de spectateurs se ruent en salles pour voir leur héroïne prendre vie. Le film propulse son interprète principale, Renée Zellweger, peu connue du grand public en dépit de ses 10 ans de carrière, au rang de star. Pour remplir les sous-vêtements de Bridget, la comédienne a pris 12 kilos, un engagement récompensé par une nomination aux Golden Globes, aux BAFTAS et aux Oscars en 2002. Le deuxième film sort 3 ans plus tard, en 2004. L'actrice reprend son rôle et donne une nouvelle fois la réplique à Colin Firth et Hugh Grant.
Malgré ce succès, il faut pourtant attendre près de 15 ans pour qu'Helen Fielding retrouve son personnage fétiche. Le troisième tome de ses (mes)aventures, Bridget Jones : Folle de Lui, publié en octobre 2013, reparaît le 2 mars aux éditions J'ai Lu et fera lui aussi l'objet d'une adaptation ciné, attendue en salles le 5 octobre 2016.
A son retour, Bridget a bien changé : désormais veuve, cougar et mère de deux enfants, elle doit concilier sa vie de maman et de femme tout en se familiarisant avec le monde ô combien mystérieux des réseaux sociaux. En réalité, son changement est relatif : elle est toujours aussi bordélique et imparfaite. Bref, aujourd'hui comme il y a 20 ans, Bridget Jones nous ressemble : elle fait de son mieux pour assurer dans tous les domaines de sa vie, tout en assumant ses (nombreux) défauts (comme nous). Comme une amie fidèle, sur laquelle on pourra toujours compter, malgré tout. Et c'est pour ça qu'on est folles d'elle !

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