MADRES PARALELAS et LA PIÈCE RAPPORTÉE sont nos conseils ciné du 1er décembre
Ce mercredi 1er décembre, les salles obscures accueillent le dernier film de Pedro Almodóvar, qui renoue avec ses premières amours que sont la maternité et Penélope Cruz dans "Madres Paralelas". Les plus audacieux se laisseront convaincre par "La Pièce rapportée", une fable trépidante et cynique avec Josiane Balasko, Philippe Katerine et Anaïs Demoustier.
Madres Paralelas, de Pedro Almodóvar
Pedro Almodóvar tape une fois de plus dans le mille de son sujet de prédilection : les mères, parallèles cette fois, confrontées à la douleur, à la résilience et aux non-dits avec cette histoire qui débute dans une maternité. Janis et Ana, célibataires, sont toutes deux sur le point d'accoucher. L'une est ravie de devenir mère, l'autre moins. Une complicité va naître entre ces femmes reliées par leur expérience commune, avant qu'un drame ne noue leur amitié pour toujours. Ces personnages s'autorisent à vivre leur vie pleinement, dans le secret ou la lumière, vers l'avenir ou dans le passé. Et un peu tout ça à la fois, au cœur d'un joyeux décor almodovarien. Comme toujours chez le maître espagnol, les femmes montrent toute leur puissance, leur indépendance. Penélope Cruz est sublime, généreuse, face à une Milena Smit très prometteuse. Si les émotions se frayent facilement un chemin en nous à travers la caméra du cinéaste, il n'est pas toujours aisé de faire le lien (outre filial) avec l'histoire de fosse commune qui hante l'héroïne. On comprend la volonté d'ajouter une couche politique pour le devoir de mémoire, mais on regrette que les deux thématiques restent, elles aussi, en parallèle.
Avec Penélope Cruz, Milena Smit, Israel Elejalde, Rossy de Palma... (2h)
La Pièce rapportée d'Antonin Peretjatko
Il y a le cinéma fantastique et le cinéma fantasque. La Pièce Rapportée, d'Antonin Peretjatko est de la seconde trempe. Le réalisateur au style burlesque, presque "comic" en plus d'être comique, convoque ici une famille bourgeoise parisienne au bord de l'implosion quand le fils dans la Lune, campé par Philippe Katerine, décide d'épouser une guichetière de la RATP, jouée par Anaïs Demoustier. La "Reine Mère", parfaite Josiane Balasko, engage alors un détective privé pour filer sa bru et mettre à jour l'amant avec lequel elle l'imagine passer ses après-midi. S'en suit une suite de gags sans limite tirés du vaudeville, relevés par un humour acide à souhait. L'aristocratie, les grands industriels et plus globalement les riches, mais à vrai dire toutes les classes sociales, prennent cher. En adaptant la nouvelle Il faut un héritier de Noëlle Renaude, Antonin Peretjatko tape sur le système, sur les conventions et sur la quête de pouvoir à coup de chasse à la cour, de contrebasse égarée et de monte-charge ayant appartenu à Pinochet. C'est coloré, barré, extrême, grinçant et ça fait du bien.
Avec Josiane Balasko, Philippe Katerine, Anaïs Demoustier, William Lebghil, Sergi Lopez... (1h26)