LES MAGNÉTIQUES : 5 bonnes raisons de vibrer au ciné

LES MAGNÉTIQUES : 5 bonnes raisons de vibrer au ciné

En salles le 17 novembre, "Les Magnétiques" de Vincent Maël Cardona met en lumière des personnages flamboyants, incarnés par un casting de révélations. Ces héros à l'aube de l'âge adulte nous plongent dans l'ambiance survoltée des années 80, face post-punk et radios pirates.

Les Magnétiques : retour vers les années 80

Le film démarre en même temps que le premier mandat de François Mitterrand. Pendant que la tête du nouveau président de la République se dessine à l'écran des téléviseurs de l'année 1981, Jérôme, Philippe et leurs amis exultent. La gauche est au pouvoir, l'espoir est de nouveau permis. C'est dans une France campagnarde, rythmée par les soirées au bar du coin et les journées à passer des tubes pop d'une génération sans futur sur une radio pirate, que se situe Les Magnétiques. Un voyage dans le temps rock'n'roll qui vous transporte dès les premières minutes.

L'homme nouveau

Dans ce décor vintage se dévoilent des masculinités modernes. Philippe, le héros du film, n'est pas de la même (super) trempe que son frère, mâle alpha à l'assurance féline. Le cadet s'exprime par le son plus que par la parole, reste dans l'ombre quand l'autre cherche à briller, assume sa sensibilité et son grand romantisme. Marianne, figure féminine du long-métrage, est attirée par ces deux antagonistes comme on le serait par le yin et le yang. Philippe est encore un autre homme que son père, patriarche violent, peu enclin à communiquer avec ses fils. À eux trois, ils forment un triptyque symbolique, annonciateur d'un changement de mentalité particulièrement fort pendant cette période transitoire.

Les Magnétiques ou la naissance d'un réalisateur

Avec ce premier film, pensé comme "une déclaration d'amour au cinéma" Vincent Maël Cardona présente au monde une vision singulière, énergique et allégorique du 7e art. Adeptes de l'écriture à plusieurs, le cinéaste et ses co-scénaristes ont imaginé leur long-métrage en puisant dans les codes de la littérature, de la philosophie, de la poésie et encore du théâtre. Le résultat est un film aux multiples lectures, assez inventif pour saisir le spectateur tout en laissant libre-court à son imagination.

Le son à l'image

Avec un nom pareil et un sujet comme la prise de parole via la radio, Les Magnétiques n'avait pas le droit à l'erreur niveau son. Les équipes se sont surpassées. Pierre Bariaud et Samuel Aïchoun, monteur et mixeur, étaient présents dès la genèse pour parvenir à ce résultat sans fausse note. C'est eux qui ont composé avec le réalisateur, d'abord par le son, la scène la plus grandiose du film : Philippe, déclarant sa flamme à Marianne via la radio de l'armée, grâce à une improvisation de boucles infinies, de micros façon pendulum et de scratch de vinyle. Jouissif à voir et à écouter.

Les Magnétiques : Thimotée Robart, incandescent

Chaque membre du casting des Magnétiques est lumineux, mais Thimotée Robart, parce qu'il est de tous les plans, imprègne l'écran et le film de son charisme. On croirait le personnage de Philippe écrit sur-mesure pour lui tant l'acteur débutant – c'est son deuxième long-métrage en tant que comédien – parvient à donner au personnage cette aura ténébreuse, pudique, sensible et passionnée qu'on n'a jamais vu ailleurs.