LES SORCIÈRES D'AKELARRE : un livre, un podcast, un documentaire, une série pour aller plus loin

Un livre : Sorcières : la puissance invaincue des femmes de Mona Chollet

L'ouvrage est devenu une référence pour les féministes d'aujourd'hui. Comme Michelet à son époque dans La Sorcière, qui a servi de point de départ à Pablo Agüero, l'essayiste suisse réhabilite la sorcière à travers ses recherches et interprétations. De ses origines aux raisons de sa traque jusqu'à son héritage : toutes les facettes de cette figure puissante sont passées au crible. En s'interrogeant sur la popularité de la sorcière aujourd'hui, elle remet en cause le culte de la beauté, le dénigrement de la vieillesse et le tabou de la non-parentalité. Un indispensable pour saisir comment des siècles d'oppression trahissent encore de nos jours un certain mépris envers les femmes.

Un podcast : Sorcières, la relève de France Culture

Dans la même veine que le livre de Mona Chollet, l'émission LSD de France Culture a dédié 4 épisodes à retracer l'épopée historique et sociale de la sorcière. Comment le symbole d'un féminicide de plus de 50 000 victimes est-il devenu l'emblème du féminisme pop ? Qui sont les sorcières d'hier et d'aujourd'hui ? Comment cette figure a-t-elle inspiré l'art, de la littérature à la musique ? Des historiens, des chercheurs, des philosophes, des artistes et même des sorcières font le tour de ces questions au micro de la journaliste Céline du Chéné.

Un documentaire : Les Sorcières à Hollywood de Sophie Peyrard

Ici, la réalisatrice s'interroge sur l'impact de l'histoire sur le 7e Art à travers l'image de la sorcière. Comment la télévision et le cinéma ont-ils représenté ce personnage historique au fil du temps, en fonction de la place octroyée aux femmes dans la société ? De la mauvaise mère vaniteuse (Blanche Neige) à la femme au foyer en quête d'indépendance (Ma Sorcière Bien-Aimée) en passant par la séductrice sexuellement libre (Les Sorcières d'Eastwick), ces représentations sont souvent le miroir d'événements sociaux et féministes. On ajouterait bien Les Sorcières d'Akelarre à la liste, où elles prennent les traits de jeunes femmes soumises au male gaze, comme un reflet de l'effet Metoo.

Une série : American Horror Story : Coven de Ryan Murphy

La saison 3 de la série horrifique American Horror Story joue à fond la carte de la sororité magique érigée contre le patriarcat. L'histoire se déroule à notre époque en Nouvelle-Orléans, où de puissantes sorcières recueillent des adolescentes dépassées par leurs pouvoirs dans leur "Maison pour jeunes filles exceptionnelles", un pensionnat pour apprenties sorcières. Si le show reste limité à certains endroits, notamment sur le cliché de la femme vieillissante assoiffée de jeunesse, elle a le mérite de dénoncer les procès de Salem et d'aborder la question raciale. Une bonne initiation, entre fiction et réalité.

Du bonus : Donovan, Kate Bush et Natalia Doco

Comme dans Les Sorcières d'Akelarre, sorcières et musique ont souvent fait excellent ménage. Le rock ne cesse d'en faire ses muses, à l'image des incontournables Burn the Witch de Radiohead, Burn the Witch (décidément) de Queens of the Stone Age, Season of the Witch de Donovan - reprise par la sorcière revendiquée du XXIe siècle Lana del Rey - Rhiannon de Fleetwood Mac ou encore American Witch de Rob Zombie. Ce dernier s'est d'ailleurs penché sur la version sataniste de la sorcière au cinéma avec Lords of Salem.
La sorcière est aussi convoquée par Kate Bush avec Waking The Witch et Pomme avec Sorcières. Et si vous souhaitez retrouver l'ambiance musicale des réunions à la clairière des Sorcières d'Akelarre, on ne peut que vous conseiller d'écouter les chansons de Natalia Doco, cette Argentine que les chanceux ont eu l'occasion de découvrir aux avant-premières du film.