Limitations de vitesse, vraiment "inéluctables" ?

Le ministre de l'Intérieur envisage un passage de 130 km/h à 120 km/h sur les autoroutes, de 90 km/h à 80 km/h sur les nationales, et de 80 km/h à 70 km/h sur le périphérique. Manuel Valls céderait-il aux sirènes démagogiques de la sécurité routière ?

Alors que notre ministre de l'Intérieur est l'un des hommes politiques les plus populaires – denrée rare de nos jours... - le voilà qui cède à son tour aux sirènes démagogiques des associations un poil intégristes de sécurité routière. Manuel Valls a mis le temps... et serait en effet favorable au passage de 130 km/h à 120 km/h sur autoroute, et de 90 km/h à 80 km/h sur nationale. Courageux ministre qui, au risque de fâcher les automobilistes français, assure " qu'à chaque fois que nous avons baissé la vitesse, nous avons obtenu des résultats ". On peut aussi baisser la vitesse à 0 km/h pour être vraiment certain de réduire la mortalité sur les routes... Sérieusement, comment un homme brillant et  intelligent comme Manuel Valls peut-il croire que le conducteur d'une Audi A6 roulant à 130 km/h à minuit sur une autoroute déserte pourra être assimilé à un dangereux criminel ? Et qu'une grand-mère au volant de sa 4L de 1975 " respectant " le 100 km/h sur une Nationale un jour de départ en vacances sera considérée comme une bonne citoyenne respectant la loi ? Un peu de sérieux tout de même : toutes les enquêtes montrent que le problème n'est pas la vitesse, mais la vitesse inappropriée. Une nuance qui semble échapper à notre ministre et aux associations " politiquement correctes ". Comment balayer d'un revers de la main les innombrables progrès effectués par les constructeurs automobiles notamment en termes de sécurité passive ? Vouloir baisser le nombre de tués sur les routes est un combat utile et noble. Mais dans ce cas, renforçons les contrôles anti-alcool, anti-drogue, luttons plus efficacement contre l'endormissement au volant, le manque de formation des jeunes conducteurs, améliorons encore l'état de nos route ! Bien sûr, tout cela coûte cher. Et rapporte bien moins d'argent à l'Etat que la prolifération des radars-pièges.