Le procès de Nicolas Bonnemaison relance le débat de l'euthanasie

L'ex-médecin est soupçonné d'avoir empoisonné sept personnes en fin de vie pour accélérer leur mort. Il comparaît depuis mercredi 11 juin devant la cour d'assises des Pyrénées-Atlantiques.

Le procès de Nicolas Bonnemaison relance le débat de l'euthanasie

L'euthanasie reste une question épineuse en France. Alors que le cas de Vincent Lambert sera examiné par les juges du Conseil d'Etat le 20 juin, la fin de vie se retrouve de nouveau sur le devant de la scène médiatique avec l'ouverture du procès de Nicolas Bonnemaison. Cet ancien médecin urgentiste de Bayonne est soupçonné d'avoir précipité le décès de cinq femmes et deux hommes entre 2010 et 2011, par injections létales.
La justice accuse le docteur d'avoir "empoisonné" des "personnes vulnérables" sans respecter le cadre de la loi Leonetti (le texte voté en 2005 interdit l'acharnement thérapeutique et autorise l'euthanasie passive dans certaines conditions). A 53 ans, l'homme se défend d'avoir "voulu mettre fin à des souffrances extrêmes" et de n'avoir jamais été un "militant de l'euthanasie". Une seule famille de victime s'est portée partie civile, quand d'autres prévoient de le défendre.
Dans les jours qui viennent, environ soixante-dix témoins sont attendus à la barre. A la vue de leurs noms, l'importance du procès saute aux yeux : le député Jean Leonetti, à l'origine de la loi éponyme, Bernard Kouchner, Frédéric Chaussoy (le médecin qui avait accompagné le jeune tétraplégique Vincent Humbert dans la mort en 2003) ou encore le président du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), Jean-Claude Ameisen, en font partie. D'ici la fin du mois, ce dernier organisme doit rendre public son rapport sur l'euthanasie, la fin de vie et le suicide assisté, sur demande du président de la République. Le gouvernement pourra alors décider de légiférer ou non sur la question.