Trop de femmes aux postes de direction : le maire de Bourg-en-Bresse sanctionné

C'est une folle polémique. Alors que la loi Sauvadet impose la parité, la communauté de l'agglomération du Grand Bourg (Ain), qui regroupe 74 communes, est condamnée à payer une lourde amende... pour avoir nommé trop de femmes au sein de son équipe de direction.

Trop de femmes aux postes de direction : le maire de Bourg-en-Bresse sanctionné
© Bourg-en Bresse - Leonid Andronov / 123RF

Cela peut paraître fou et pourtant... L'agglomération du bassin de Bourg-en-Bresse (Ain) va être réprimandée pour avoir embauché trop de femmes dans son équipe de direction. La communauté devra payer une amende de 90 000 euros.... Une sanction qui ne passe pas pour le président et maire Jean-François Debat. Ce dernier a fait savoir son désarroi sur son compte Twitter : "Cocasse d'être mis à l'amende pour ce motif...! Je préfère que ce soit dans ce sens là plutôt que dans l'autre mais 90.000€ pour avoir trop de femmes dans des postes à responsabilité, c'est cher payé...!" La préfecture l'a informé par courrier. Dans les cinq derniers recrutements sur les postes de direction de cette nouvelle collectivité créée en 2017 et qui regroupe 74 communes, quatre femmes ont été nommées pour un seul homme. Pour rappel : la loi Sauvadet, votée en 2013 et mise à jour en 2017, impose une proportion de 60% de femmes contre 40% d'hommes pour respecter une parité aux postes d'encadrement.

Bourg-en-Bresse sanctionnée : "Je vais saisir Marlène Schiappa"
L'égalité hommes-femmes est pourtant loin d'être acquise dans la fonction publique territoriale. Seulement 30% de femmes étaient à la tête de hautes fonctions en 2017. Jean-François Debat ne compte pas en rester là. Le président de la communauté d'agglomération compte interpeller la Secrétaire d'Etat à l'égalité hommes-femmes. Au micro d'Europe 1 le 30 août, l'élu a répliqué : "Le préfet applique la loi. Ce que je vais faire c'est saisir Marlène Schiappa pour savoir si elle valide le paiement de cette sanction administrative ou si elle fait prévaloir une autre analyse : tant que l'on n'est pas à la parité totale, peut-on admettre que certaines collectivités se trouvent, conjoncturellement, avec trop de femmes ?" Ce n'est toutefois pas une première. En 2017, la mairie de Lille avait, elle aussi, été épinglée pour les mêmes raisons.