Haut Conseil à l'égalité : 6 démissions sur fond de normes sexistes

Six chercheurs ont démissionné du Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, le 15 juillet, pour dénoncer l'absence de collègues femmes au sein de la nouvelle composition de l'instance consultative.

Haut Conseil à l'égalité : 6 démissions sur fond de normes sexistes
© rfranca

Leur décision a été prise rapidement. Suite à la publication d'une tribune du conseil scientifique de l'Institut du genre, parue dans Libération le 11 juillet, six membres du Haut conseil à l'égalité - Michel Bozon, Eric Mace, Antoine Math, Gaël Pasquier, Yves Raibaud et Olivier Thevenon - ont présenté leur démission. La raison : l'absence de chercheuses dans la nouvelle composition de l'instance consultative . "Nous connaissons bien le HCEfh et savons en effet qu'il n'y a pas en son sein de collège de chercheurs et chercheuses ou que certaines personnes peuvent avoir plusieurs cordes à leur arc. En revanche, il reste problématique d'invisibiliser les chercheuses en ne faisant figurer dans le collège des personnalités qualifiés que des chercheurs hommes identifiés en tant que tels ; et ce, même si la parité de l'ensemble du collège et du HCEfh dans son ensemble est respectée", indique Gaël Pasquier, porte-parole des démissionnaires.

Une situation paradoxale

Oublier d'intégrer des chercheuses au sein d'une instance comme le HCE a de quoi faire sourire. Aujourd'hui, les femmes sont encore majoritaires à travailler sur la question du genre. "Pourquoi, lorsqu'il s'agit de nommer 11 femmes qualifiées, ne choisit-on personne du côté des savoirs mais plutôt des dirigeantes, des énarques, des élues ?", remarque Antoine Math.
En réponse à leur courrier, le directeur de cabinet du secrétariat d'État rappelle que les six membres ne peuvent être remplacés par des femmes et qu'il est possible d'inviter des personnes supplémentaires pour des réunions de travail ou des consultations. "Cela a toujours existé au HCEfh ; c'est une bonne chose que cela se poursuive", commente Gaël Pasquier. "Il importe maintenant qu'une solution soit trouvée pour que le HCEfh puisse fonctionner sereinement. C'est une institution importante, indépendante dont la qualité des avis est reconnue et dont les recommandations sont souvent reprises par les responsables publics. Il faut qu'elle soit en mesure de jouer pleinement son rôle au regard des enjeux et des chantiers actuels."