Réussir sa reconversion

Véritable saut dans l'inconnu, une reconversion professionnelle demande une bonne dose de courage et de conviction. Et un sérieux soutien de la part de son conjoint. Les conseils de Marie-Pierre Noguès-Ledru.

 Y a-t-il un âge idéal pour se reconvertir ?
Non, même s'il est vrai que la grande majorité des reconversions se déroulent entre 35 et 40 ans. L'on peut se reconvertir à tout âge, à 30 ans comme à 50. Il faut simplement avoir un peu d'expérience derrière soi et une certaine maturité pour savoir ce qui nous convient réellement.

Quelles sont les bonnes questions à  se poser avant de se lancer ?
"Pourquoi je veux changer de métier ?" Est-ce à cause d'une mauvaise entente avec mon patron, d'un problème de salaire ou parce que je ne suis pas en accord avec les valeurs de mon entreprise ?",  "Pourquoi je veux faire tel ou tel métier ?", "Qu'est-ce qui est important pour moi ? ", "Est-ce que mon conjoint est prêt à me soutenir ?"

 

Quelles difficultés rencontrons-nous en changeant de métier ?
Dans un premier temps, il y a nos propres résistances personnelles. Il faut avoir un certain courage et être solide pour changer de métier. C'est un saut dans le vide et dans l'insécurité qui n'est jamais confortable. Certains doivent faire plusieurs tentatives avant de vraiment franchir le pas. A cela vont venir s'ajouter des obstacles extérieurs, comme le regard de la société. Si vous avez un poste à responsabilités avec un salaire élevé et que vous voulez devenir fleuriste, beaucoup de personnes risquent de ne pas comprendre votre choix. Les proches, les amis, les collègues seront suspicieux. Mais le plus important est la réaction de votre conjoint. Vous aurez en effet besoin de son soutien psychologique et sans doute financier. Si ce dernier vous aide à 100 %, vous aurez toutes les chances de réussir.

Quelles sont les étapes clés à franchir pour réussir ?
Une fois que vous avez un projet un peu ficelé en tête, il va falloir vous confronter au terrain. Pour ce faire, rencontrez des professionnels, réalisez des stages, testez votre

motivation... Vous pouvez ensuite faire un bilan de compétence. Cela ne vous dira pas quel métier est fait pour vous mais vous permettra de vérifier si vous avez toutes les compétences nécessaires pour vous lancer dans votre nouveau projet.

Dans la majorité des cas, il vous faudra suivre une formation. Vous pouvez par exemple, faire une demande de financement au Fongecif pour un congé individuel de formation. C'est possible si vous avez au moins deux expériences professionnelles et que vous n'êtes pas fonctionnaire mais sous réserve de l'accord de votre employeur. Vous pouvez aussi profiter d'une période de chômage pour vous former. Les formations courtes sont évidemment les plus prisées mais rien ne vous empêche de vous lancer dans des études plus poussées. J'ai déjà rencontré une femme travaillant au service marketing de Vuitton devenir professeur au collège ou encore, un banquier devenir podologue... Tout est possible !