Procès Preynat : L'ancien prêtre condamné à 5 ans de prison ferme

L'ancien prêtre du diocèse de Lyon Bernard Preynat a été condamné lundi 16 mars à cinq ans de prison ferme pour agressions sexuelles sur mineurs. A l'ouverture de son procès le 13 janvier dernier, il encourait une peine maximale de dix ans d'emprisonnement.

Procès Preynat : L'ancien prêtre condamné à 5 ans de prison ferme
© Reynaud Julien/APS-Medias/ABACA

L'état de paralysie nationale n'a pas empêché le jugement de Bernard Preynat, accusé d'avoir commis des agressions sexuelles sur les jeunes scouts qu'il encadrait entre les années 70 et 90.
L'ancien prêtre de 74 ans a été condamné ce 16 mars à cinq ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Lyon. Cette première condamnation intervient cinq ans après que l'affaire ait éclatée au grand jour par la plainte d'Alexandre Hezez, une des centaines de victimes présumées. Le cardinal Philippe Barbarin, accusé d'avoir couvert les agissement du prêtre pendant plusieurs années, a été relaxé en appel et a démissionné du diocèse le 6 mars 2020.
Bernard Preynat était présent au rendu du délibéré, qui s'est déroulé portes closes, en raison des mesures de restrictions liées au coronavirus. Cependant, aucun mandat de dépôt (ordre donné au directeur de prison d'accueillir la personne condamnée) n'a été émis par le jugé selon l'avocat de l'ancien prêtre, Frédéric Doyez. 
Le 17 janvier dernier, la procureure Dominique Sauve avait requis une peine d'"au moins huit années" pour celui qui a sévit pendant deux décennies.

Des centaines d'enfants agressés en vingt ans

A l'ouverture de son procès le 13 janvier dernier, Bernard Preynat était revenu sur les agissement qu'il a commis pendant vingt ans. De 1971 à 1991, l'homme d'église a agressé en toute impunité les enfants du groupe de scouts âgés de 7 à 15 ans dont il avait la charge. A Sainte Foy, au Portugal,ou en Irlande, le prêtre répétait le même processus (caresses, baisers, étreintes) sur trente-cinq victimes. Il a reconnu sa culpabilité à plusieurs reprises, après les témoignages de dix anciens scouts : "Pour moi, c'était des caresses en cachette".

"J'ai tout fait pour résister"

Tout au long de son procès, l'accusé avait admis ses fautes, tout en se justifiant à demi-ton : "C'est une pulsion. Je ne sais pas comment expliquer ça. Il y avait énormément d'enfants. J'étais loin de tous les agresser, Dieu merci",  a-t-il laché selon Lyon Capitale

L'un des avocats des victimes, Me Sauvayre, l'avait interpellé le second jour du procès sur les raisons de son exercice: "Pourquoi accepter ces tentations-là, sachant que vous avez une impossibilité à vous refréner ?". Bernard Preynat avait répondu en insistant sur l'aide et l'écoute dont il aurait dû bénéficier : "Malheureusement, durant toute ma vie, je n'ai pas trouvé la voie pour éviter ces agressions. Je n'ai pas été aidé. C'est compliqué de parler en toute confiance quand on est attiré par les petits garçons".