#CaVaSaigner : combat en règles contre la précarité menstruelle
Ils inondent Internet de dessous ensanglantés pour dire stop à la précarité menstruelle. Le collectif français "Ça va saigner" appelle les internautes à partager photos, dessins et toute autre représentation des règles sur la Toile. Une pétition pour demander la gratuité des protections hygiéniques a également été lancée. Une initiative à louer en cette Journée Internationale de l'hygiène menstruelle (et tous les autres jours).
[Mis à jour jeudi 28 mai à 11h25] Culottes et collants tachés, jambes écartées, sang qui dégouline... Le collectif Ça Va Saigner a lancé une opération coup de poing pour lutter contre le tabou des règles et la précarité menstruelle, en juin 2019. Pour ce faire, le groupe a appellé les internautes, hommes comme femmes, à poster une photo ou un dessin représentant les règles suivi du hashtag #CaVaSaigner. En cette Journée Internationale de l'hygiène menstruelle, il est nécessaire de rappeler l'importance de normaliser les menstrues, de libérer la parole autour de ce sujet encore tabou et de mettre sur la table un problème social qui prend de l'ampleur : la précarité menstruelle.
La précarité menstruelle touche des millions d'étudiantes et de femmes modestes
Le projet de Ça Va Saigner consiste à pointer du doigt les difficultés auxquelles sont confrontées les jeunes femmes lors de leurs règles. C'est l'absence d'aides financières et de prise en charge de l'Etat qui est déplorée. Selon Irène, une activiste interviewée par Konbini, une femme débourserait environ 5 000 euros dans une vie à cause de ses règles.
Mais que se passe-t-il lorsque celles qui n'ont pas les moyens de s'acheter des protections hygiéniques, de changer leur literie et leurs vêtements sont confrontées à ces dépenses mensuelles ? "Quand t'as tes règles et que tu n'as pas de quoi t'acheter des trucs, tu vas chouraver des serviettes, des machins et tout", raconte à Brut l'actrice Corinne Masiero, qui a brillé dans Les Invisibles de Louis-Julien Petit et qui, d'autre part, a connu la vie dans la rue.
"Il y a des fois [...] tu te mets des journaux, des machins… On n'en parle jamais de ça, pourquoi ces trucs-là, ce n'est pas remboursé par la Sécu ?" D'après un sondage mené par l'IFOP et l'association Dons Solidaires publié en mars 2019, 1,7 millions de femmes manquent de protections hygiéniques en France. Le collectif Ça Va Saigner a adressé une pétition au gouvernement français pour trouver des solutions contre cette précarité.