Décès d'une veuve fortunée : le témoin est un chien

Le procès d'une femme retrouvée pendue débute ce mardi 4 février. Son chien avait été confronté aux suspects lors de l'enquête.

Une histoire digne d'un roman d'Agatha Christie.
1er décembre 2005 : Dominique Fontaine, richissime veuve de 57 ans, est retrouvée morte, pendue dans la péniche située sur les rives de la Seine où elle vivait. Le mari de Dominique, Jean Aubry, avait succombé à une crise cardiaque dans l'avion de retour d'un de leurs nombreux voyages au début de la même année. La veuve avait déclaré avoir dû voyager avec le mort à ses côtés jusqu'à leur arrivée.

Depuis cette perte tragique, Dominique déprimait et s'était mise à boire en grande quantité. Durant l'été, elle tente de mettre fin à ses jours en prenant des médicaments, mais se loupe. Ainsi, lorsqu'elle est retrouvée quelques mois plus tard pendue, des boîtes de tranquillisants abandonnées près d'une bouteille de vodka presque vide sur la table basse du salon, la Police Judiciaire ne se donne pas la peine de mener une perquisition de la péniche, conclut à un suicide et le parquet de Nanterre classe l'affaire.

Sauf que des zones d'ombres subsistent. Selon sa famille, déshéritée au profit d'un "fils spirituel" âgé d'une quarantaine d'année - qui a donc hérité de l'assurance vie de 900 000 euros-, Dominique aurait été tout bonnement incapable de faire un nœud sans l'aide de son mari, étant "très peu manuelle". Par ailleurs, l'alcool l'aurait rendue trop "faible et trop peu agile" pour se pendre seule en montant sur des chaises.

En janvier 2006, l'affaire est relancée et une information est ouverte contre X du chef d'homicide volontaire. Le "fils spirituel", première personne à avoir découvert le corps sur les lieux du crime et dernière personne à l'avoir vu en vie la veille, est mis en examen avec un ami. Si les deux compères n'ont cessé de nier depuis le début, leurs témoignages montrent quelques discordances.

C'est alors qu'en juillet 2008, un juge d'instruction de Nanterre se déplace sur les lieux de cette mort non élucidée avec Théo, le chien de la victime, dans le but de "confronter" l'animal aux deux suspects. Le comportement de Théo, un dalmatien, a ainsi été observé par deux vétérinaires comportementalistes. Le chien n'aurait toutefois pas eu de "réaction significative", selon le Canard Enchaîné.

Le procès commence ce mardi 4 février devant la cour d'assise de Nanterre.