Ethiopie : les femmes à la source de la reforestation Jacques Rocher : "l'important, c'est le vécu"

Admirateur et voyageur engagé, Jacques Rocher, fils du fondateur et président d'honneur de la Fondation, est avant tout un homme de terrain : les pieds dans la terre et le regard à l'horizon.

jacques rocher, avec les enfants d'adwa.
Jacques Rocher, avec les enfants d'Adwa. © Mélanie Giraud, JournalDesFemmes.com

Il a "un pied sur le macadam et un pied dans la nature", voyage sans arrêt à travers le monde, habite entre Paris et la Gacilly, ce village breton dans lequel son père est né et dont il est le maire aujourd'hui. Il scrute l'horizon : d'ici 2015, ce sont 17 millions d'arbres qui seront plantés sur le sol éthiopien grâce à la Fondation Yves Rocher, 50 millions sur la planète. "Il est crucial de sensibiliser les gens des villes, car ce sont là qu'habitent les intellectuels, les médias, ceux qui font les tendances, mais l'essentiel est de toujours garder les pieds sur terre". Comment ? En étant à la fois présent sur le terrain et attaché à ses racines. "C'est le vécu qui est important" : sur les vingt-sept spots de plantation qu'il soutient à travers le monde dans le cadre de l'opération Plantons pour la Planète, il en a visité vingt-et-un. "Mon père m'a toujours dit "on n'a pas de droits, on a des devoirs", et ma mère, "apprend à regarder vers le bas"... Moi, je signe Jacques planteur d'arbres".

Admirateur et voyageur engagé

pensif dans la pépinière de l'université d'addis abeba.
Pensif dans la pépinière de l'Université d'Addis Abeba. © Marie Pannetier

Le président d'honneur de la Fondation Yves Rocher ne cherche pas à briller, mais plutôt à s'entourer de gens qui l'éclairent pour faire fleurir des projets. "Avec le prix Terre de Femmes (qui met à l'honneur des femmes qui agissent en faveur de l'environnement au quotidien, ndlr), ce qui me plaît, c'est que l'on joue un double rôle : celui de soutien financier et de révélateur", explique-t-il. Lui-même père de trois enfants de 11 à 30 ans, il croit en la transmission et cite en exemple Pierre Rabhi, "la force du regard de Wangari Maatai" dont il rencontrait la fille au Kenya la semaine précédente, et surtout ceux qui mènent des actions courageuses et engagées en local, comme la famille Pfister. Mais ce qu'il semble admirer le plus (après les "meilleures crêpes au monde" de sa mère), c'est bel et bien l'ascension de son père, "parti de rien". En 44, Yves Rocher arrête ses études, se retrouve sans argent dans "un village paumé de Bretagne" et n'a alors qu'une obsession : "sauver son village et créant des emplois pour les quelque mille habitants restants". Une guérisseuse lui révèle la recette secrète d'une crème à base de ficaire et il prépare sa première pommade dans le grenier de la maison. Commencent alors les ventes par correspondance et la création des premiers emplois en Gacilly.

Planter des arbres pour que les gens puissent rester vivre dans leur pays, même combat ? "Oui, mon envie est la même en tout cas avec la Fondation, mais à une autre échelle, beaucoup plus limitée", confie-t-il. Sa façon à lui, peut-être, de maintenir la filiation.

En savoir plus sur Jacques Rocher :

Sommaire