Valérie Lemercier : "Regarder le JT à 2, c'est ce qu'il y a de plus romantique"
Valérie Lemercier est devant et derrière la caméra pour "Marie-Francine", sa première comédie romantique. A l'occasion de sa sortie, le 31 mai, on a rencontré l'actrice/réalistrice/humoriste, qui s'est même prêtée au Clap ou pas Clap, notre action-vérité revisité.
Pour son cinquième long-métrage, Valérie Lemercier met en scène Marie-Francine, une quinquagénaire un brin dépressive qui se voit obligée d'occuper le canapé-lit de papa-maman après s'être fait larguée par son mari (Denis Podalydès) et licenciée de son travail. Ses parents – quelque peu infantilisants – se mettent alors en tête de lui trouver un compagnon et lui offrent au passage l'opportunité de gérer une boutique de cigarettes électroniques. Lieu qui lui permettra de croiser le chemin de Miguel (Patrick Timsit), un cuisinier qui se trouve dans la même situation qu'elle... A l'occasion de la sortie de Marie-Francine, le 31 mai, on a discuté avec la reine de l'humour pince-sans-rire de son nouveau film, sa toute première comédie romantique.
Le Journal des Femmes : Préféreriez-vous retourner chez vos parents ou chez vos enfants ?
Valérie Lemercier : Je préfère retourner vivre chez mes enfants. Comme je n'en ai pas, c'est simple, au moins je ne les entends pas. La mère dans le film, c'est plutôt moi dans la vie. Celle qui achète des conneries sur Internet, quitte à avoir des grosses déconvenues quand le colis arrive.
A qui préteriez-vous votre canapé lit ?
C'est dommage, mon canapé n'est pas lit ! Si on danse le matin, tout va bien, mais les ennuis commencent quand il faut se laver. Les ablutions, se prêter des gants de toilette, des serviettes éponge… J'ai un petit problème avec la promiscuité. Le comble du romantisme, ce serait presque d'avoir chacun sa salle de bain. Pour garder sa petite intimité pour soi.
Marie-Francine a une sœur jumelle, Marie-Noëlle. Qui, dans le showbiz, pourrait-être la vôtre ?
Il y a une actrice très célèbre qui est née le même jour de la même année que moi. Ses initiales sont "J. B." (Juliette Binoche, ndlr). Je ne la connais pas. je l'ai croisée, on s'est saluées. Il y a quelques années, elle m'a même envoyé un bouquet de fleurs pour mon anniversaire, qui était aussi le sien. Je ne fête jamais le mien, donc je ne sais même pas quel âge on a toutes les deux.
Et pourquoi pas ?
Je déteste ça, quand il y a en a dans les restaurants je trouve ça dingue ! Si on m'invite et qu'on m'envoie 50 mails pour faire un cadeau groupé, je n'y vais pas. Je veux bien qu'on fête tout ce qu'on veut, surtout rien, mais j'aime ce qui est improvisé. J'aime les boums dans les voitures, à 2 dans une loge, à 3 dans une chambre d'hôtel, mais j'ai un gros problème avec les anniversaires. Je ne comprends pas qu'on fête sa naissance, sauf pour un enfant.
Miguel (Patrick Timsit) prépare des Tupperware pour Marie-France. Y'a quoi dans le vôtre ?
Je n'en ai pas ! Manger dehors en marchant comme ça. Je ne préfère pas manger du tout ou manger des barres de céréales comme Marie-Francine. Je n'aime pas ce qui se prépare, je préfère ce qui est improvisé, même si j'adore bien manger. Un Tupperware, pour moi, ça fait 4 jours que c'est périmé. Quand on l'ouvre, ça me rappelle l'herbe sous les fesses pendant le pique-nique… Je ne suis pas très "déjeuner dehors".
Marie-Francine s'essaye aux applis de rencontre. Êtes vous pour ou contre ?
Je me suis inscrite sur Meetic pour voir comment c'était, avec un faux nom évidemment, un faux visage. J'ai eu beaucoup de réponses. J'avais mis à peu près l'âge de Marie-Francine, j'avais fait un peu "cheveux gris". J'aime bien le hasard, j'adore que les choses nous arrivent par hasard. J'aime bien laisser flotter les choses. Je crois en la rencontre au coin de la rue, comme ça. Mais j'ai des amis qui sont très amoureux, qui se sont rencontrés de cette façon. Donc je suis pour, même si les applis pour ken, comme on dit, je ne connais pas.
Que faut-il vous offir pour vous reconquérir ?
Surtout pas un dîner aux chandelles avec du saumon. C'est toujours ça les dîners romantiques. Pas de Saint-Valentin. Je n'aimerais pas du tout qu'on me le fête. Pour moi, le truc le plus romantique, c'est de regarder le journal télé à 2, avec la main dans le slip.
Avez-vous l'impression d'être cantonnée aux rôles de bourgeoises ?
Non, j'ai l'impression d'en avoir fait des tas d'autres. J'ai un petit penchant pour ces rôles. C'est comme ça que je me suis fait connaître, donc il y a un petit clin d'œil dans Marie-Francine. Sa sœur Marie-Noëlle est un petit peu comme ça, mais ce n'est pas elle le véritable personnage.
Quel est votre pire souvenir de tournage sur ce film ?
C'est un fou rire avec Patrick Timsit. Nous devions rire, parce qu'on était tous les deux au lit et que ses parents se succèdaient dans la toute petite loge de gardien où son personnage vit, chez ses parents. Ils devaient passer l'un et l'autre faire pipi et il m'a annoncé que sa mère dans le film l'avait eu à 6 ans. Et donc là ça a été très compliqué de s'arrêter de rire. Je ne savais pas l'âge de cette dame. J'ai choisi une femme qui est vraiment gardienne d'immeuble, je n'ai pas trouvé d'actrice.. Quand il m'a annoncé ça c'était très difficile. J'ai dû rire pendant très longtemps.