LES PROIES : 5 questions à... Kirsten Dunst

L'actrice américaine retrouve Sofia Coppola, sa réalisatrice de Virgin Suicides et Marie-Antoinette dans "Les Proies", remake d'un film de 1971 avec Clint Eastwood. Elle y incarne une institutrice de Virginie qui enseigne dans une maison de jeunes filles pendant la guerre de Sécession. Quand la pension recueillera un soldat nordiste blessé entre ses murs, son personnage et les autres femmes (Nicole Kidman, Elle Fanning...) se disputeront ses faveurs. Rencontre pour parler Cannes et sexisme à Hollywood.

LES PROIES : 5 questions à... Kirsten Dunst
© Universal Pictures

Dans Les Proies, les femmes reprennent le pouvoir. Est-ce une métaphore de Hollywood et avez-vous souffert de sexisme dans votre carrière ? 
Kirsten Dunst : La discrimination est partout mais j'ai été élevée par une femme très forte et je ne me suis jamais sentie victime. Parfois, je reste dans l'ombre pour me protéger de certaines choses mais ma grand-mère, ma mère et mes amies m'ont appris à assumer : je n'ai jamais ressenti de pression, d'obligation d'agir ou de m'habiller de telle ou telle manière... J'ai le sentiment de mener ma carrière comme je l'entends.

© Universal Pictures

Vous avez tourné avec les Coen, Jeff Nichols, Lars Von Trier, des réalisateurs très forts...
Ce sont ceux-là qui m'attirent. D'ailleurs, j'ai démarré sur les chapeaux de roue en commençant ma carrière avec Entretien avec un vampire. J'ai toujours choisi mes films sur trois critères : ceux que j'aimerais voir, ceux que j'aimerais jouer ou les réalisateurs avec lesquels j'aimerais tourner.  Et j'ai eu beaucoup de chance même si aujourd'hui, je suis à un carrefour étrange : je suis trop vieille pour certains rôles et pas assez pour d'autres. Mais je jouerai bientôt une maman dans une série de Yorgos Lanthimos, le réalisateur de Mise à mort d'un cerf sacré, présenté en compétition à Cannes.

Quel souvenir gardez-vous de votre passage sur la Croisette pour Marie-Antoinette ? 
Quelques critiques avaient hué le film mais c'est Cannes ! Et c'était aussi Marie-Antoinette réalisé et joué par deux Américaines et projeté en France. Mais j'en ai un super souvenir, notamment la fête avec ses feux d'artifice, la musique du film qui tournait... Ma meilleure soirée ici !

Le Festival Cannes a-t-il changé votre vie ?
C'est le festival de cinéma le plus prestigieux qui soit et le plus chargé d'histoire. Et puis, je ne crois pas que les Français aiment beaucoup d'actrices américaines mais j'ai la chance de faire partie des privilégiées. J'ai même eu la chance de gagner le prix d'interprétation pur Melancholia.

Avec les réseaux sociaux, pensez-vous qu'il soit plus difficile de gérer la médiatisation pour les jeunes actrices aujourd'hui ?
Bien sûr. C'est douloureux car vous êtes regardé à la loupe constamment, sur tout ce que vous faites, dites, montrez. Quand vous lisez cinq bons commentaires, vous ne retenez que le sixième, le négatif, et vous vous enfoncez. Je suis heureuse d'y avoir échappé et, personnellement, je coupe mon téléphone dès que possible.

Les Proies, de Sofia Coppola, au cinéma le 23 août